Littérature

Glen Affric de Karine Giebel : une bombe d’émotions

Disponible en librairie depuis le 4 novembre 2021, Glen Affric de Karine Giebel nous immerge dans le récit croisé de trois personnages innocents et vivant l’horreur au quotidien. Publié aux Éditions Plon, l’autrice de thriller revient avec une véritable bombe d’émotions pour nous faire vivre une aventure intense. 

La 4eme de couverture

 » Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle »
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
« Léo le triso. Léonard le bâtard. »
Léo n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents.
Alors ce qu’il aimerait lui, parfois, c’est disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici. À Glen Affric.
Y rejoindre son frère qui est parti en Ecosse et n’en est jamais revenu. Un jour, lui aussi ira voir les cascades, les lacs, les vallées plantées de grands pins majestueux. En attendant, il accepte, et subit ce que ses harceleurs lui infligent. Mais jusqu’à quand ? Car si Léonard est une proie facile et résignée, tout être humain a ses propres limites…

Glen Affric : une bombe d’émotions

Si l’on peut reprocher quelque chose à Karine Giebel, et ce depuis quelques sorties, c’est bien l’impression de lire toujours le même roman. Effectivement, la romancière est une adepte des répétitions dans ses œuvres, que ce soit au niveau de la narration, de l’écriture ou encore de son utilisation des personnages. Glen Affric aurait pu faire figure d’exception, mais force est de constater que celui-ci entre pleinement dans la même case que les précédents romans. L’autrice semble revenir à ce qui avait fait son succès en nous offrant un récit miroir de Meurtres pour rédemption, avec cette fois-ci la possibilité de suivre plusieurs personnages innocents envoyés en prison. Si la structure se ressemble sur de nombreux points, elle dispose également des mêmes faiblesses à mes yeux. Le nouveau roman de Karine Giebel souffre encore trop de longueurs, de répétitions dans le quotidien des personnages et d’une violence qui ne fait qu’augmenter au fil des pages. Encore une fois, la romancière se pose au-dessus de son histoire avec une loupe pour jouer à brûler ses petites fourmis. Qu’on se le dise, Glen Affric aurait pu faire deux cents pages en moins, afin de resserrer son histoire sur l’essentiel. 

“C’est con la vie, hein john ?”

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Maintenant que le reproche est fait, je peux continuer sur ce roman et plus particulièrement sur le travail de Karine Giebel qui s’avère être toujours aussi fracassant. L’autrice est encore maîtresse de ses effets, du rythme qu’elle place dans ses phrases, dans ses dialogues et elle continue à nous immerger toujours plus profondément dans la psychologie humaine, dans sa détresse et dans sa folie. Il est indéniable que le roman fera parler de lui, tant celui-ci arrive à nous prendre par la gorge, sans véritablement nous relâcher. Si j’ai émis l’envie de voir le roman tronqué de quelques centaines de pages, ce n’est pas pour autant que j’ai boudé mon plaisir. Glen Affric est littéralement le genre de roman qui peut faire peur par sa taille volumineuse, mais qui se dévore en seulement quelques jours, tant celle-ci nous embarque dans une aventure humaine d’une force incroyable. Autant vous prévenir tout de suite, vous allez sans doute beaucoup pleurer durant votre lecture. 

Parce que Karine Giebel est passée experte dans l’utilisation de ses personnages, dans leur construction, leur psychologie, leur évolution au sein même d’un seul chapitre. Parce que la romancière réussit parfaitement à nous faire entrer dans cette vie horrible que partagent Léonard et Jorge. Parce qu’elle donne vie à l’ensemble de ce roman et qu’elle nous fait passer par tous les stades émotionnels. Glen Affric, c’est une petite bombe qui nous plonge dans le quotidien de deux frères qui sont rejetés par tout un village, suite à un double meurtre pour l’un, alors que celui-ci déclame son innocence et à sa différence pour l’autre. On ne peut qu’entrer en empathie pour ces deux personnages qui vivent l’enfer dans cette bourgade où tout le monde se connaît, où tout le monde se monte la tête et où il est très facile d’être le bouc-émissaire.
Karine Giebel joue avec nous dans ce roman pour nous donner une belle leçon de vie, puisque celle-ci va nous pousser à bout, va faire bouillir la rage qui sommeille en chacun de nous (je ne peux même pas vous dire le nombre de fois que j’ai eu envie de tout brûler dans ce village ou que Léonard se laisse aller), alors qu’il est préférable de faire au mieux, de ne pas affronter physiquement son ennemi et d’être bien plus intelligent qu’une masse de villageois aveuglés par la haine et la stupidité. 

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Mais derrière toute cette violence, cette haine et toute cette crasse qu’est l’humanité, il y a quelques rayons de soleil qui permettent de respirer et de reprendre un peu foi. On rencontre de beaux personnages qui feront grandir nos protagonistes, qui les aideront dans leur nouveau quotidien, à faire face aux menaces, aux envies de tout détruire, à reconstruire une vie. Et ce sont ces quelques rayons de soleil qui permettent véritablement d’avoir envie de prendre Jorge et Léonard sous notre aile, de les emmener ailleurs, dans un lieu plus sain pour eux, de les suivre coûte que coûte et de finir par les quitter, la boule au ventre, les larmes aux yeux. 


Glen Affric est proche de la perfection à mes yeux, malgré ces quelques soucis de répétitions qui alourdissent par moments le récit. Il n’empêche que Karine Giebel nous offre, une nouvelle fois, un récit et des personnages qui resteront gravés en nous. Roman percutant par bien des aspects, il faudra être fort pour ne pas succomber aux sirènes de la violence. Glen Affric est à retrouver au plus vite chez votre libraire !


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9 réponses »

  1. J’ai pas trouvé de longueurs moi, je dois être à la ramasse. Plus Karine enfonce le clou, plus on aime avoir mal. J’ai trouvé, oui, qu’il y avait un peu de Meurtres pour rédemption, un peu du Purgatoire des innocents, un peu de la ligne verte, un peu de des souris et des hommes. Mais je n’ai pas pleuré à la fin. Chose assez rare avec cette auteure, abasourdie oui. Depuis dix jours, je ne peux pas passer à une autre lecture, tout me paraît fadasse. Très belle chronique.

    Aimé par 1 personne

    • Merci beaucoup pour ton commentaire et tes impressions 🙂. J’ai aussi trouvé toutes ces ressemblances et clin d’œil, mais c’est surtout sa structure qui m’a énormément fait penser à meurtres pour rédemption en miroir inversé. En tout cas, ça fait plaisir de relire un Giebel qui me passionne 😁

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      • Figure toi qu’en refermant le livre, j’ai regardé la couverture. Chose que je n’avais pas faite avant. 😁 Tout était dessus, je m’en suis rendue compte qu’après.
        J’ai énuméré tous les livres où je finis en larmes.
        Et toujours dans le fossé. Tout me paraît fadasse. Merci pour ta réponse. 🙏❤️

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