Littérature

FLOP LITTÉRATURE 2022

Qu’est-ce qu’une année de lecture serait sans son lot de déconvenues ? On a beau connaître nos goûts, les thématiques qui nous sont chères, il arrive parfois qu’une rencontre avec une lecture, avec un auteur ne se passe pas comme prévu.
Cette année, ils sont six à ne pas avoir su me convaincre, me faire voyager ou me faire frissonner. Six que je mets dans le tiroir des oublis pour ne plus y penser. Mais attention, ça ne veut pas dire que ces œuvres sont mauvaises ou qu’elles ne doivent pas être lues. Ce FLOP littérature 2022 ne reflète que mon appréciation et rien d’autre. 

FLOP LITTÉRATURE 2022

Cher connard de Virginie Despentes (Éditions Grasset)

“S’il y a bien une pensée qui m’est venue en refermant ce roman/essai, c’est bien d’essayer de comprendre pourquoi il y a autant de battages derrière cette sortie. Pourquoi on retrouve autant d’avis dithyrambique dans la presse nationale et dans la presse spécialisée. Parce qu’on ne va pas se mentir plus longtemps, Cher connard est bien loin du chef d’œuvre vindicatif annoncé.

Pour commencer, Virginie Despentes n’offre pas un roman à proprement parler. On pourrait davantage parler d’un essai sur les maux de notre société contemporaine à la sauce Despentes. C’est-à-dire que l’autrice plonge dans des lieux communs, avec quelques punchline qui pourront réveiller le lecteur endormi. Mais qu’on se le dise, on retrouve tout cela gratuitement sur Twitter aujourd’hui. La romancière semble bien loin de sa vision et de sa hargne des débuts, tant Cher connard apparaît comme un roman bien trop souvent vide de sens, d’intérêts et apparaissant presque comme une caricature.”

Labyrinthes de Franck Thilliez (Fleuve éditions)

“Si cette lecture a été agréable sur le moment, je dois bien admettre qu’il ne m’en reste plus rien. Il faut dire que Labyrinthes souffre de cet effet de réchauffer, d’être un entre-deux autour du roman Le manuscrit inachevé et Il était deux fois. Le romancier nous invite une nouvelle fois dans cet univers, dans cette enquête fleuve pour relancer encore un peu la machine à succès et c’est sans doute la fois de trop. Avec ce nouveau récit, Franck Thilliez souhaite éclaircir quelques zones d’ombre, apporter quelques réponses et donner du crédit ou non aux théories que nous avions pu nous faire dans les deux romans précédents. Suis-je devenu un bon enquêteur ou alors tout était finalement assez simple ? La question se pose puisque le romancier part dans toutes les directions que j’avais en tête et on sent venir la chose dès le prologue. Autant dire que l’effet de surprise est aussi puissant (non) que celui dans Puzzle…

Bref, je n’en dirais pas plus. Il faut que vous vous fassiez votre propre avis sur ce roman. Le mien est fait, j’ai déjà presque tout oublié de ce roman, alors que les autres m’ont profondément marqué.”

Memento Mori – Mia Leksson (City Éditions)

“Autant ne pas vous mentir, la lecture de ce roman n’a pas été des plus simples… Si le fond était intéressant, c’est sans aucun doute dans sa forme que le roman de Mia Leksson pêche le plus. En effet, outre les erreurs dans certaines utilisations de références musicales et les clichés habituels qui vont avec (non, ce n’est pas parce que l’on écoute du Black Metal que nous sommes obligatoirement habillé comme des gothiques et que nous sommes les grands méchants du quartier), c’est bien dans le choix de  narration que le bât blesse.
Memento Mori s’articule comme un parfait script de scénario, tant les dialogues et les descriptions sont courts, mais il porte également le principal défaut de dévoiler la solution bien avant la moitié du roman…

Ce choix, sûrement conscient de la part des deux auteurs, freine considérablement le rythme du roman, mais également tout intérêt pour le lecteur. En effet, la résolution de l’affaire n’a que peu d’intérêt et nous suivons les avancées de l’enquête de loin, alors que l’on sent que celle-ci était importante aux premiers abords. Un choix peu compréhensible qui coupe toute l’énergie sous le pied et enlève cette part de mystère qui aurait pu transformer ce Memento Mori en un véritable Page-Turner…”

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Les liens mortifères – Sophie Lebarbier (Éditions Albin Michel)

“Si la plume joue bien son rôle, le récit quant à lui se veut bien trop classique et renvoie directement à certaines productions télévisuelles françaises, dont la qualité narrative laisse parfois à désirer. Les liens mortifères n’arrivent pas totalement à captiver son lecteur, d’autant plus que l’on devine longtemps à l’avance les liens qui unissent les différents protagonistes. Le roman se transforme ainsi en un produit que l’on a déjà beaucoup trop vu à la télévision et peine à surprendre son lecteur. 

Cela se ressent également dans la création des personnages et dans les relations qu’ils ont entre eux. Si Sophie Lebarbier a réussi à insuffler de la vie dans ses deux héroïnes et à faire entrer notre empathie en jeu du fait de la maladie, on ne peut s’empêcher de voir ces deux personnages comme une simple caractérisation qui ne va jamais au-delà. L’ensemble sonne malheureusement faux et ce n’est pas les dialogues et la narration qui pourront me faire changer d’avis. Malheureusement, Les liens mortifères s’embourbent dans cette qualité douteuse dont la télévision nous abreuve depuis des années…”

L’archipel des oubliés – Nicolas Beuglet (XO Éditions)

L’action, parfois trop intense, laisse place alors à une longue exposition du pourquoi du comment, qui casse complètement le rythme. L’Archipel des oubliés se transforme alors en une drôle de synthèse autour des nouvelles technologies, de l’utilisation que l’on en fait depuis quelques années et à quel point celle-ci détruit le peu de raisonnement qu’il nous restait. Qu’on se le dise, le thriller peut, quand c’est bien utilisé, instruire, voire mettre en garde face à un sujet. Le problème ici, c’est que l’on part assez rapidement vers des pensées qui se rapprochent du conspirationnisme, voire du complotisme et que celles-ci semblent fortement reflétées celle de l’auteur. D’ailleurs, les œuvres citées en exemple à la toute fin accentuent ce sentiment de malaise…

Outre le fait que cet exposé casse la dynamique du roman à la manière des grands méchants d’un James Bond énonçant leur plan, on est en droit de se demander si tout ceci avait bien sa place dans un tel roman. Est-ce que Nicolas Beuglet n’aurait pas mieux fait de s’effacer quelque peu derrière les propos et de les proposer dans une autre œuvre tout simplement ?”

Les nuits de la bête – Max Clanet (LBS Éditions)

“Max Clanet s’évertue à enchaîner les chapitres d’une trentaine de pages, tout en multipliant les différents points de vue. Cela donne un effet d’étirement, qui à la longue donne cette impression de tourner en rond pour pas grand chose au final. Le récit aurait gagné en efficacité après avoir coupé de nombreux passages répétitifs et n’apportant rien au récit.”


Voilà cette première partie de la rétrospective de 2022 touche à sa fin et j’espère que celle-ci vous aura plu. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires les livres qui ne vous ont pas plu durant votre année, mais aussi à venir défendre l’un de ces romans, surtout vous l’avez apprécié.

On se retrouve rapidement pour parler des Tops de l’année et mon petit doigt me dit qu’il va y avoir une très belle sélection !


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4 réponses »

  1. J’attends labyrinthe en poche, parce que je veux savoir. Les autres, pas dans ma pal ni dans mes bras. Je passe mon tour. Merci pour tes flops, ma whislist est ravie 😂🙏

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  2. C’est ce qui fait la richesse de la blogosphere livresque : nos différences, notre complémentarité mais toujours notre enthousiasme et notre respect pour l’œuvre écrite ! En fait, peu de livres ont fait flop …devant autant lus ! 😉👏

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