
On a beau apprécier un auteur en particulier, il arrive parfois un moment où l’on finit par s’en écarter quelque peu. Ce fut le cas avec certains romans de Maxime Chattam qui, sans être mauvais, n’ont pas su m’accrocher plus que cela. Il faut dire que le romancier avait fait le choix de s’écarter du style de ses premiers succès et c’est peut-être pour cette raison que je n’arrivais plus à m’y retrouver pleinement.
Il aura fallu attendre quelques années pour que l’auteur signe un retour aux sources avec son tout nouveau roman, La Constance du prédateur, disponible depuis le 2 novembre en librairie et aux Éditions Albin Michel.
La 4eme de couverture
Ils l’ont surnommé Charon, le passeur des morts. De son mode opératoire, on ignore tout, sauf sa signature, singulière : une tête d’oiseau. Il n’a jamais été arrêté, jamais identifié, malgré le nombre considérable de victimes qu’il a laissées derrière lui. Jusqu’à ce que ses crimes resurgissent du passé, dans les profondeurs d’une mine abandonnée…
Plongez avec Ludivine Vancker dans le département des sciences du comportement, les profilers, jusque dans l’âme d’un monstre.
La Constance du prédateur : un retour aux sources
Il est toujours compliqué pour un auteur de revenir aux sources de ce qui a fait son succès après tant d’années et surtout de redonner vie à un de ses personnages emblématiques. La Constance du prédateur voit ainsi le retour du personnage de Ludivine Vancker que nous n’avions pas vu depuis la sortie de L’appel du néant en 2017. Ici, il ne sera plus question de la suivre au sein de la section de recherches de la gendarmerie de Paris, mais bien de découvrir ses premiers pas dans le département des sciences du comportement et donc de plonger dans la tête des pires tueurs en série…
C’est fébrile que j’ai ouvert ce nouveau roman de Maxime Chattam et ce sentiment a très vite disparu au fil des pages. Il faut dire que le romancier ouvre son roman avec une scène d’une parfaite maîtrise, jouant sur nos attentes, sur un suspense captivant et sur une ambiance qui se veut oppressante. L’écrivain semble prendre ainsi un malin plaisir à jouer avec nous, avec notre tension qui finira par s’envoler avec cette première révélation plus que glaçante et qui réveillera de nombreuses peurs chez les lecteurs. En seulement dix pages, Chattam rassure et prouve qu’il a encore quelques idées brillantes derrière la tête.
La suite sera d’aussi bonne facture, puisque le romancier va nous plonger au cœur d’une enquête tortueuse, à l’ambiance poisseuse et malsaine, jouant sur de multiples fausses pistes pour nous entraîner dans tout ce que l’humain aura de pire en lui. Qu’on se le dise, La constance du prédateur fait preuve d’une certaine intelligence dans son déroulé et dans les thématiques que celui-ci assène au fil des pages.
Difficile avec une telle histoire de ne rien dévoiler, mais ce serait dommage de vous gâcher un tel plaisir de lecture. Tout ce qu’il y a à savoir, c’est que Maxime Chattam s’est surpassé pour nous offrir un pur spectacle glauque et macabre qui risque de vous tenir en haleine durant quelques heures.
En mode Esprits Criminels
La particularité de ce nouveau roman, c’est que l’action est souvent mise au second plan au profit de cette recherche d’un profil psychologique. Pourtant, on sent que le temps nous est compté, que les découvertes s’accentuent et que les meurtres s’accumulent. Maxime Chattam souffle le chaud et le froid sur une enquête qui dépasse tout le monde et qui va nous hanter tout au long de ce récit. Avec La constance du prédateur nous plongeons dans l’esprit d’un tueur sadique, nous essayons de comprendre ce que les mises en scènes veulent dire et nous restons à l’affût du moindre indice nous permettant de l’attraper.
L’écrivain revient également à ses premiers questionnements autour de cette figure du Mal, inarrêtable, insondable et si celle-ci peut, à long-terme, nous attraper dans ses filets et nous faire plonger pour de bons. Le romancier met alors en place une nouvelle dynamique entre Ludivine et sa cheffe au sein du département, à coup de conversations ping pong permettant aux idées de prendre vie et d’avancer dans cette enquête complexe, rappelant ainsi la série Esprits Criminels. Difficile alors de ne pas s’attacher encore davantage à ce personnage qui a toujours tenté d’être une machine face à la menace et qui voit sa coquille se fêler dès cette première enquête disons atypique.
En bref, La constance du prédateur se place dans le haut du panier grâce à son ambiance soignée
Qu’on se le dise, Maxime Chattam revient à son plus haut niveau avec ce roman qui pourra sembler classique dans son déroulé, mais qui tiendra son lecteur en haleine. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs thrillers et le romancier l’a très bien compris. La constance du prédateur m’a plongé dans une atmosphère malsaine, poisseuse et m’a rappelé mes premiers émois littéraires avec une ambiance froide à la Thomas Harris dans Le silence des agneaux, tout en gardant cette férocité lisible dans La conjuration primitive. Autant vous dire que je n’ai pas boudé mon plaisir avec ce très bon thriller !
Si le roman vous intéresse, vous pouvez le retrouver ici
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Catégories :Coup de coeur, Littérature, Thriller/Polar
Voilà le second avis qui me donne envie de craquer, moi qui n’ai lu que 2 Chattam !
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Tu devrais t’y retrouver dans cette lecture 😄
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Entièrement d’accord avec toi, c’est un retour aux sources qui fait du bien 🙂
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J’ai fait trois librairies pour le trouver, il sort le jour de mon anniversaire et je ne l’ai pas. Je vais leur péter les dents. Mon côté doux ressort. 🤣
Je l’aurai de toute façon je l’aurai
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Comment c’est possible ? Je suis venu un peu plus tôt de mon côté pour que le livre soit bien en évidence dans mon rayon 😍
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Ils ont dû se planter dans les commandes, c’est bien ma veine. 😁
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Je ne sais pas si on peut mettre une échelle de valeur sur ma frustration, j’en pleurerais. J’avais tout prévu. Sauf le fait de ne pas le trouver. Si on atteint les sommets de la trilogie du mal, il me le faut. Deux ans qu’il a mis à l’écrire. Et moi qui reviens bredouille. Merci pour ta chronique. 👍😍
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