Cinéma

[CRITIQUE] : Spiral de Kurtis David Harder (2019)

C’est après avoir produit le long-métrage What Keeps You Alive, également disponible en exclusivité sur la plateforme Shadowz, Kurtis David Harder revient en tant que réalisateur en 2019 avec Spiral, qui est aujourd’hui disponible. Chronique d’un film d’horreur dramatique et sociale LGBTQ+

SYNOPSIS : Un couple de même sexe élève leur fille de seize ans dans une petite ville tranquille américaine. Mais ils vont découvrir que la quiétude de cette cité n’est qu’apparente.

En explorant ce qui fait l’essence du thriller paranoïaque, Kurtis David Harder nous plonge dans l’intimité d’un couple gay et interracial, Malik (interprété par Jeffrey Bowyer-Chapman) et Aaron (Ari Cohen) s’installant dans une petite bourgade avec la fille adolescente d’Aaron. Si l’idylle semble parfaite, le réalisateur canadien ne tardera pas à jouer avec nos nerfs pour nous faire comprendre que ce village n’est pas si paisible qu’il en a l’air. Il est impossible de ne pas penser au long-métrage Get out de Jordan Peele, tant on entre clairement dans l’horreur sociétale avec des villageois hostiles. Si le propos est de montrer l’intolérance envers les couples gays, il faut bien admettre que seul Aaron, le partenaire blanc, réussit à se fondre dans la masse tandis que Malik attire la méfiance. Dès lors, ce sentiment de paranoïa ne nous quittera pas d’une semelle, quitte à nous faire douter du protagoniste.
L’ambiance s’alourdit au fil des minutes et si le réalisateur n’est pas forcément le meilleur cinéaste au monde, celui-ci arrive à faire de Spiral un film qui fonctionne plutôt bien sur la longueur, notamment grâce à son score musical qui laisse planer le doute quant aux intentions des habitants de cette bourgade.

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Présenté par quelques critiques comme un mélange entre Get out et Hérédité, alors qu’il n’en est rien. Qu’on se le dise, Kurtis David Harder est bien loin derrière le génie de ces deux réalisateurs, tant celui-ci donne l’impression de surfer sur leurs succès pour nous offrir un mélange certes agréable, mais oubliable dans l’ensemble. Spiral se place bien loin derrière le travail d’Ari Aster, tant celui-ci ne pousse pas assez loin sa recherche sur les différents rituels, qu’ils soient sataniques ou non. Ici, tout sonne factice et apporte une facilité à son scénario pour réussir à s’en sortir et à dérouler l’idée que le réalisateur avait derrière la tête. Le réalisateur s’éloigne de la subtilité de ses pairs en mettant toutes ses obsessions en un seul film, car Spiral parle finalement plus de xénophobie que d’homophobie. En effet, il paraît clair que Kurtis David Harder évoque davantage les tensions et les peurs liées à la différence, par rapport à la “normalisation” du couple blanc hétéro.
Si Spiral ne brille pas par sa subtilité scénaristique, c’est aussi le cas en terme de réalisation. On ne peut décemment pas dire que le réalisateur réussit à nous offrir un long-métrage à la mise en scène soignée, tant celui-ci nous offre une production générique et sans âme, bien que l’on puisse garder une des scènes finales en mémoire. Si le long-métrage ne convainc pas complètement, il faut tout de même souligner l’interprétation de Jeffrey Bowyer-Chapman, qui réussit à nous entraîner dans sa paranoïa dévorante et destructrice…


Si Kurtis David Harder ne réussit pas à nous offrir un long-métrage marquant et surtout qui ne réussit pas à s’éloigner de ses références, celui-ci pose les bases de thématiques intéressantes à développer par la suite. Spiral finit par se transformer en un film à voir une fois, par curiosité. En espérant que notre souvenir ne s’efface pas trop rapidement et que le réalisateur revienne en forme avec son nouveau projet, Summerland. 

Note : 2 sur 5.

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