Cinéma

[CRITIQUE] : A Classic Horror Story de Roberto De Feo et Paolo Strippoli (2021)

Le cinéma de genre et plus particulièrement d’horreur semble se faire une belle place ces dernières semaines sur Netflix. Après la trilogie pour adolescent Fear Street, c’est au tour d’un cinéma italien quelque peu disparu de faire son retour avec A Classic Horror Story co-réalisé par Roberto De Feo et Paolo Strippoli. Alors qu’attendre de cette nouvelle création ? Comme son nom l’indique : classique, mais agréable.

Synopsis : Cinq inconnus font du co-voiturage à bord d’un camping-car, mais après un accident, ils se retrouvent dans une forêt peuplée d’êtres étranges dont il est impossible de sortir.

Comme j’ai pu l’évoquer précédemment, A Classic Horror Story débarque et prouve que le cinéma de genre transalpin n’est pas encore vraiment mort. Bien évidemment, nous sommes assez loin de l’âge d’or des années 70 et 80 avec Dario Argento, Mario et Lamberto Bava, Lucio Fulci, Umberto Lenzi ou encore Ruggero Deodato, mais il fallait tout de même le souligner. Cependant, il est également bon de noter que Roberto De Feo et Paolo Strippoli se placent davantage du côté d’un cinéma qui se veut  plus américain, qu’italien. Il suffit de voir la scène d’ouverture pour se rendre compte que le duo de réalisateur va jouer la carte du clin d’œil pour faire plaisir aux amateurs de genre. N’ayez crainte, A Classic Horror Story bifurque par la suite et ne navigue pourtant pas dans la catégorie du long-métrage meta qui en glisse dans tous les coins.

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Les co-réalisateurs ouvrent leur long-métrage à l’aide de vues aériennes à la Shining, puis partent immédiatement vers une idée qui convoque allègrement Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper ou encore La colline a des yeux de Wes Craven. L’idée de suivre un groupe d’inconnus dans un van est simple, déjà vue, mais fonctionne toujours aussi bien. Quelques minutes devant nos yeux est le titre “A Classic Horror Story” prend déjà tout son sens. Roberto De Feo et Paolo Strippoli vont mettre leur long-métrage sur les rails du prévisible, des codes éculés, laissant ainsi peu de place à notre imagination, parfois débordante. Classique donc, mais offrant tout de même une certaine maîtrise en terme de mise en scène, notamment avec un travail sur la photographie de qualité jouant à la fois sur l’immensité de cette forêt et les couleurs étranges de la nuit.

Si A Classic Horror Story ne fonctionne pas toujours, il ne faut tout de même pas cracher sur les intentions du duo de nous mettre dans la peau de leur personnage. Le mystère plane après l’accident bête et continue d’être alimenté par les quelques visites étranges, sonores et folkloriques. C’est dans cette bascule dans l’horreur que Roberto De Feo et Paolo Strippoli mettent en avant leur racine italienne, jouant sur les paysages arides, sur la chaleur qui devient peu à peu dangereuse, mais également sur un folklore régional qui fait froid dans le dos. Dès lors, le duo n’aura de cesse de nous faire penser au Calvaire de Fabrice du Welz ou encore au Midsommar de Ari Aster, jouant alors sur un malaise palpable autour d’individus à la fois hors du temps et de la société. Loin du stéréotype de l’Européen de l’est vu dans la saga Hostel, l’Europe a de belles choses à proposer en termes d’horreur régionale.

Cependant, c’est dans leurs choix, assumés ou non, de nous offrir une copie de tous ces films que réside le principal problème de ce A Classic Horror Story. Roberto De Feo et Paolo Strippoli ne réussissent pas à aller plus loin, à nous offrir autre chose et surtout à nous offrir quelque chose qui leur est propre… Mais dans ce mélange pas forcément digéré, on pourra toujours retenir la prestation convaincante de Matilda Lutz (Revenge de Coralie Fargeat), mais aussi le twist qui remet en perspective le long-métrage, bien qu’il aurait fallu aller plus loin dans le délire.


A Classic Horror Story se regarde donc sans réel déplaisir et laisse encore un espoir de retrouver le cinéma de genre Italien en forme, bien que celui-ci risque de terminer dans les méandres du catalogue Netflix. Roberto De Feo et Paolo Strippoli ont de quoi offrir de belles choses, mais pour ça il faudra passer par la case de la digestion pour aller encore plus loin. Allez, on y croit ! 

Note : 3 sur 5.

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