Cinéma

L’enfer des zombies de Lucio Fulci (1979)

Amateur de marketing douteux laissant place à un long-métrage de grande qualité, je vous présente L’enfer des zombies de Lucio Fulci ou plus communément appelé Zombi 2

À la suite de la découverte d’un bateau abandonné naviguant, des policiers montent à bord, mais se font agresser par une créature sanguinaire qui résiste aux balles, puis plonge dans l’eau.
La fille du propriétaire du bateau enquête donc avec un journaliste sur une piste qui les mène sur une ile tropicale infestée de morts-vivants.

Marketing douteux pour la simple et bonne raison que le projet réalisé par Lucio Fulci (réalisateur star de Giallo controversé) est amené par Ugo Tucci qui décide de surfer sur la vague du succès du deuxième long-métrage de Romero (Dawn Of The Dead ou Zombie) pour proposer une fausse suite, mais que l’on pourrait voir comme un prequel au vu de la dernière séquence.
Oubliez tout de suite cette filiation bâtarde et profitez du spectacle, car Lucio Fulci va tout simplement proposer l’un des meilleurs films du genre en s’inspirant à la fois du mythe moderne du mort-vivant, mais également de ses racines plus anciennes avec le vaudou. Il est indéniable que le réalisateur a apporté un soin constant dans sa réalisation, que ce soit en terme de scénario, de photographies, de choix des cadres et des effets pratiques. Fulci s’empare de cette histoire pour nous offrir un spectacle sombre, malsain, gore et profondément misanthrope, tant celui-ci cherche à nous montrer une humanité au bord de la disparition.

L’enfer des zombies sent le cadavre en putréfaction à des kilomètres à la ronde et le réalisateur ne se prive pas pour prendre son temps, afin que l’on s’imprègne de la naissance des morts-vivants. Il y a comme une certaine beauté dans le geste, dans la façon de filmer, si bien que Fulci donne l’impression d’aimer bien plus les morts que les vivants. Cela se ressent d’autant plus que les personnages du long-métrage sont assez stupides en terme de réaction, de personnalité ou encore de réaction au danger. Le cinéaste italien prend un malin plaisir à lancer sa horde de zombies sur ce groupe, afin de les exterminer de la plus belle des façons. Il suffit de voir ou de revoir cette scène où Olga Karlatos se voit entraîner par la main d’un mort-vivant vers une écharde lui crevant l’oeil. Fulci ose filmer en gros plan, afin que notre regard ne s’en détourne pas et que la froideur de cette histoire nous happe pour toujours. 

Lucio Fulci nous offre la parfaite vision du mort-vivant tapi sous terre, attendant son heure, afin de se venger de ce nouveau monde qui les ont tués au nom d’un progrès scientifique et au nom d’une religion. Le réalisateur apporte ici une nouvelle pierre à l’édifice zombie, mais surtout l’un des plus forts et l’un des plus marquants. 

3 réponses »

  1. Un Fulci en putréfaction que je n’ai que trop longuement laissé faisander dans ma vidéothèque. Il est plus que temps de passer à table pour ce nouvel Halloween.
    Après cette lecture appétissante je l’ajoute à mon menu !

    Aimé par 1 personne

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