Il est bon de trouver une lecture sympathique pour rendre la période de confinement plus agréable. J’ai eu tendance, jusque-là, à me lancer dans de beaux pavés, mais j’ai eu l’envie et le besoin d’aller voir quelque chose de plus court.
C’est ainsi que j’ai eu envie de frotter à Niko Tackian et à son Avalanche Hôtel publié aux Éditions Calmann-Lévy, mais aussi aux Éditions Le Livre de Poche et je vous en parle tout de suite.
La 4eme de couverture :
Janvier 1980, à l’Avalanche Hôtel, sublime palace des Alpes suisses. Joshua Auberson, agent de sécurité, enquête sur la disparition d’une jeune cliente, avec un sentiment d’étrangeté. Quelque chose cloche autour de lui, il en est sûr. Le barman, un géant taciturne, lui demande de le suivre dans la montagne, en pleine tempête de neige. Joshua a si froid qu’il perd conscience…
… et revient à lui dans une chambre d’hôpital. Il a été pris dans une avalanche, il est resté deux jours dans le coma. Nous ne sommes pas en 1980 mais en 2018. Joshua n’est pas agent de sécurité, il est flic, et l’Avalanche Hôtel n’est plus qu’une carcasse vide depuis bien longtemps. Tout cela n’était qu’un rêve dû au coma.
Un rêve, vraiment ?
Avalanche Hôtel : de la frustration au sommet
C’est le cul entre deux chaises que je vous écris ces quelques lignes pour vous donner mon avis sur Avalanche Hôtel de Niko Tackian. Autant vous le dire tout de suite, je découvre cet auteur, que je vois passer partout, avec ce roman. Du coup, je ne savais pas à quoi m’attendre en terme d’écriture, de style et d’histoire. Tout ce que j’avais en tête, c’était que l’auteur trempait dans le thriller et qu’il aimait beaucoup Stephen King. Pourquoi le cul entre deux chaises ? Tout simplement parce que ce roman est frustrant à bien des niveaux et qu’il m’a autant apporté de bonnes choses que de moins bonnes…
Déjà, il faut avouer que Niko Tackian maîtrise son rythme avec une plume ciselée, nette, parfois brute et qu’il ne dévie pas une seule ligne de son but initial, bien que j’aurais des choses à en dire par la suite. Le rythme est là, effréné, et les pages se tournent à la vitesse de l’éclair (le roman a été lu en une toute petite journée). On a du mal à décoller la rétine de ces lignes et on en redemande sans cesse. Au niveau Page-turner, Avalanche Hôtel tient la route. L’auteur nous embarque dans une histoire assez sombre avec une alternance astucieuse entre une enquête assez classique, des rêves/cauchemars qui semblent guider notre héros et une phase plus dramatique où le personnage essaiera de se reconstruire après un terrible choc. Bien que le roman soit assez court, Niko Tackian fait en sorte que l’on s’attache à ses personnages, enfin plus au personnage secondaire de Sybille que de Joshua, et que l’on entre pleinement dans cette enquête où il faudra être attentif à tout.

Outre son enquête efficace, c’est la tentative de mise en place d’une ambiance oppressante qui fait toute la force de ce roman. Celle-ci vient par l’utilisation des rêves/cauchemars, de cet hôtel qui prend une place importante dans le récit et par les Alpes qui offrent une sensation d’étouffement et d’emprisonnement. La nature et ses forces nous bloquent dans une blancheur qui peut s’avérer très dangereuse. Il est indéniable que l’auteur prenne l’Overlook comme inspiration, car on sent dès les premières lignes l’aura de cet hôtel malfaisant avec sa couleur verte et sa moquette devenue mythique. Les frissons peuvent apparaître, mais…
Il n’y a, à mon goût, pas assez de détails, de descriptions et de développement au niveau de certaines thématiques. C’est là que la frustration opère, car on a l’impression d’avoir un diamant brut qui ne demande qu’à être travaillé. J’ai l’impression que tout été facile pour nos enquêteurs, que toutes les solutions arrivaient comme par magie et j’ai eu l’impression d’avoir les mêmes reproches que pour L’île du diable de Nicolas Beuglet. Avalanche Hôtel aurait pu avoir 200 pages de plus, histoire de développer son histoire, ses descriptions, afin que l’on plonge encore plus dans cette ambiance lugubre et blanchâtre que nous offraient cette montagne et cet hôtel en ruine. J’ai bien conscience que je vous fais part de mes attentes et qu’elles ne sont pas forcément fondées, mais j’avais besoin d’en parler. Ce roman aurait pu être un formidable coup de coeur, mais il n’en est rien. La frustration prend le pas sur le plaisir de lecture, bien que l’envie de découvrir cet auteur soit toujours là.
Vous aurez compris que ma frustration a dominé le reste, mais je ne peux tout de même pas m’empêcher de vous inciter à découvrir ce roman. Avalanche Hôtel a tout ce qu’il faut pour vous faire passer un agréable moment, à condition de ne pas en vouloir trop. Si vous êtes à la recherche d’une histoire courte et rythmée, alors vous êtes au bon endroit. J’espère que vous aimez la neige.
Catégories :Littérature, Thriller/Polar
C’est souvent un reproche qu’on fait a cet auteur : trop court, trop rapide… Ce n’est pas ce que j’ai ressenti ! Heureusement, nous n’avons pas le même ressenti c’est cecqui fait la variété . En tout cas, merci pour cet avis😉
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci à toi d’être autant ouvert 🙂. C’est vrai que j’ai souvent vu passer cette critique vis-à-vis de cet auteur, mais aussi vu pas mal de coup de cœur ! Comme je l’ai dit, il y a de très bonnes idées dans ce que propose l’auteur et c’est très efficace 🙂. J’en ai encore quelques un en stock ! Tu as un titre en particulier à me conseiller ?
J’aimeJ’aime
Le dernier Celle qui pleurait sous l’eau. C’est une enquête policière avec l’équipe de Thomas Khan que l’on retrouve aussi dans Toxique et Fantasmé. Mais là,c ‘est sa collègue qui enquête. On peut lui faire le même reproche trop rapide, trop » facilement » résolu. Mais, c’est le sujet qui m’a plu. Cet auteur cache ses failles et j’aimerais bien qu’il se livre plus dans ses personnages..
J’aimeAimé par 1 personne
Le sujet m’interpelle aussi et c’est pour ça que j’ai bien envie de découvrir ce roman ! Peut-être durant mai ou juin 🙂. En tout cas, merci pour tes retours sur cet auteur.
J’aimeAimé par 1 personne
Il n’y a apparemment pas assez de pages à ce livre, de développement, c’est dommage. Je ne connais pas du tout cet auteur mais le sujet mintrigue bien.
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai pu en parler avec plusieurs personnes et c’est la critique qui revient le plus. C’est dommage, parce qu’il y aurait de quoi faire de belles choses. Je n’abandonne pas et je vais en lire d’autres pour me faire un véritable avis sur la question 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Je pense que tu relèves effectivement des choses que certains reprochent à l’auteur. Moi j’aime beaucoup mais à mon sens, son meilleur reste « quelque part avant l’enfer »…
J’aimeAimé par 1 personne
Tu n’es pas la première à me citer ce roman, que j’ai déjà ajouté à ma liste des romans à rattraper 🙂.
Peut-être que cet aspect ne sera plus gênant, maintenant que je sais que c’est sa marque de fabrique.
J’aimeJ’aime