Coup de coeur

Bazaar de Stephen King : Le capitalisme vu par le King

Ah si j’avais su… j’aurais lu ce roman bien plus tôt.

Aujourd’hui, je vous parle d’un grand roman. Bon, vous avez déjà vu la photo, le titre donc il n’y a pas vraiment de surprise…

Laissez-moi vous parler de Bazaar de Stephen King publié aux éditions Albin Michel en grand format et chez Le livre de poche en… livre de poche. Quand le Capitalisme est vu par le King

La 4eme de couverture

Castle Rock est une petite ville paisible du nord- est des Etats-Unis. La vie s’y déroule sans surprise jusqu’au jour où un étrange commerçant vient y ouvrir Le Bazaar des rêves. Chacun peut venir y acquérir l’objet de ses rêves, et pour trois fois rien. Un simple petit supplément est demandé à l’acheteur : de faire une farce à la personne de son choix. Histoire de rire…

Mais ces plaisanteries apparemment anodines vont provoquer des réactions en chaîne. La violence se déchaîne, la haine et la folie ne cessent de croître et, finalement, c’est toute la ville qui est bientôt à feu et à sang.

Qui pouvait réussir un tel exploit sinon le Démon ?

Bazaar : Le capitalisme vu par le King

Quel délice, quel plaisir et quel moment de folie que Stephen King m’a offert avec ce roman. Je sais que Bazaar ne fait pas l’unanimité parmi les lecteurs, mais j’entre dans la catégorie de ceux qui ont adoré et qui, je pense, ont fini par l’idolâtrer. Parce que tout est là pour Bazaar prenne une place importante dans le classement de mes King préférés, mais aussi pour faire plaisir aux amateurs de l’auteur.
Stephen King débute son roman d’une manière qui met en confiance et qui définit l’entièreté de cette histoire. L’auteur s’adresse directement à nous en prenant les traits d’un habitant de Castle Rock. Il nous parle de la pluie et du beau temps, mais surtout des commérages qui ont lieu dans cette petite ville. Ce personnage nous invite, comme le ferait un ami, à nous intégrer parmi les habitants et à prendre le pouls de ce qui s’y passe. On comprend très vite que le calme relatif de Castle Rock va vite se transformer en une véritable tempête. Quelques pages d’introduction et nous voilà pris dans les filets, dans la toile de Stephen King. Il est alors impossible de s’en sortir. Nous sommes dans Castle Rock, nous sommes devenus des habitants omniscients, des voyeurs du drame qui va se jouer devant nos yeux.

bazaar-stephen-king

Bazaar est une petite boule de neige qui dévale une pente et qui prend de plus en plus d’ampleur. Voilà comment définir cette histoire. Celle-ci reprend tout ce qui a fait la force et le succès de Stephen King, puisque l’on retrouve cette idée de petite ville où tout le monde se connaît, mais aussi beaucoup de suspense, de tension, de drame, d’angoisse et de terreur. Bazaar, c’est aussi des personnages à la psychologie travaillée, fouillée, afin d’en faire une véritable analyse de société et de l’âme. C’est également l’idée d’une force mystique et fantastique qui s’immisce dans le quotidien d’une petite bourgade.
Si j’ai utilisé cette analogie de la petite boule de neige qui devient grande, j’aurais également pu utiliser celle de la toile d’araignée, puisque Stephen King va nous offrir un de ses romans les plus complexes en terme de structure narrative. Comme à son habitude l’auteur va développer beaucoup de personnages et les faire se rencontrer. La petite ville prend vie sous nos yeux et les ragots vont se développer pour apporter haine et destruction.

Comme dans toutes les petites villes, il y a des histoires entre voisins, des commérages, des rancunes, des secrets, mais aussi de la haine. Comment Stephen King va mettre le feu aux poudres ? Tout simplement en ouvrant un petit magasin qui vend toutes sortes d’objets et à tous les prix. Qui sera à la tête de ce magasin ? Leland Gaunt.
Celui-ci se présente comme un homme sincère, poli, à la beauté mystérieuse et il aura toujours l’objet de vos rêves dans son magasin. Le prix ? Il n’est pas si cher, enfin si on accepte de faire une petite farce à quelqu’un de la ville. Rien de bien méchant je vous assure. Leland Gaunt est un poison pour cette ville, il hypnotise ses clients, les manipules, les hantes à longueur de journée et tout cela pour son propre plaisir. Au fil des pages, Leland Gaunt nous apparaît comme un être sournois, violent et sans pitié. Son plan est en marche, les habitants se montent les uns contre les autres. Le cauchemar peut commencer.

C’est mal d’avoir pris du plaisir à suivre les petites farces ? C’est ça qui est formidable avec ce roman parce que Stephen King nous offre une histoire horrible, mais on ne peut s’empêcher de se délecter des différentes actions. On sait comment tout cela va se terminer, on le sent. Tout ça coule de source, mais on continue à lire, car on veut savoir jusqu’où l’Homme est prêt à aller.
La fin ne déçoit pas ou presque, parce qu’on s’attend peut-être à plus. Comme à son habitude, Stephen King ne s’attarde peut être pas assez sur certains points, mais au final il n’y a pas vraiment de gagnant…

Avec Bazaar, Stephen King nous parle de façon subtile des ravages du capitalisme dans notre société de consommation. Bien que l’auteur se soit inspiré des années 80 et de l’arrivée massive des centres commerciaux dans nos villes (C’est une thématique que l’on retrouve assez souvent quand on traite du capitalisme et des années 80 dans une fiction : Salut Stranger Things 3), je dois dire que cette idée fonctionne encore parfaitement aujourd’hui. Stephen King profite de cette thématique pour analyser l’Homme et ses désirs les plus profonds. Cette quête de l’objet rêvé amène à des comportements amenant parfois à l’obsession, voire à la folie. C’est d’ailleurs ce qu’il va se passer dans cette histoire, puisque la paranoïa va s’installer tranquillement dans les maisons de Castle Rock. Stephen King le dit : “Rien n’est gratuit, surtout pas dans une société capitaliste.”


Bon, je pense que vous l’aurez compris. Bazaar est un véritable régal pour le lecteur qui aime Stephen King. Il ne faut pas avoir peur des romans fleuves, des digressions de l’auteur et de ce genre d’histoire en forme de toile d’araignée. Je ne conseillerai peut être pas ce roman à ce qui découvre le King, je pense que Bazaar est le genre d’oeuvre qu’il faut lire après en avoir lu quelques-uns, afin de prendre toute la portée symbolique de cette histoire. D’ailleurs, il faut savoir que Stephen King fait référence à de nombreuses oeuvres dans cette histoire, comme pour signifier qu’il y a une fin pour tout. On y retrouve des allusions à Cujo, Le corps, La Part des ténèbres, Dead Zone, Christine, Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank, mais aussi à La Tour Sombre.
Bref, Bazaar est grandiose et il faut le lire au moins un jour dans sa vie. 

Et n’oubliez pas, si vous voulez en savoir un peu plus sur Stephen King et son actualité, je vous invite à vous rendre sur le Club Stephen King.

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