Dans le cinéma quand il y a un succès commercial à la clef, il ne faut pas bien longtemps avant qu’une suite soit mise en route. C’est le cas ici pour ce deuxième Conjuring signé par James Wan, qui aura pris quand même son temps pour nous offrir un spectacle horrifique de grande qualité. Parce qu’entre temps, le cinéaste sino-malaisien sera parti jouer avec des gros bolides en réalisant Fast and Furious 7. Heureusement que l’on a eu le droit à un premier spin-of pour patienter avec Annabelle (non je déconne).
C’est donc en 2016 que James Wan revient à ses premiers amours, après avoir refusé de réaliser le huitième opus de la saga des voitures qui vont vite et qui sont furieuses. Cette fois-ci, James Wan quitte les USA pour s’installer en Angleterre, afin de nous relater le cas Enfield. Un des cas les plus documentés pour ce qui du paranormal et surtout une affaire qui n’a encore jamais été porté à l’écran.

Lorraine et Ed Warren se rendent dans le nord de Londres pour venir en aide à une mère qui élève seule ses quatre enfants dans une maison hantée par des esprits maléfiques. Il s’agira d’une de leurs enquêtes paranormales les plus terrifiantes…
La question est encore et toujours d’actualité mais, quels sont les réalisateurs qui peuvent se targuer d’être ou de devenir des maîtres du genre horrifique ? Parce qu’avant on avait eu des réalisateurs comme Carpenter, Craven, Hooper, Argento, Bava, Fulci, Friedkin, Romero ou encore Raimi. mais maintenant ? Et bien, James Wan entre directement dans cette catégorie (pour le reste, j’ai mes petites idées). Pourtant, la suite d’un grand succès fait tout de suite peur aux spectateurs, parce qu’on a été habitué depuis quelques années déjà à des seconds opus qui sont moins bons, voire complètement mauvais. C’est encore plus le cas dans le genre du cinéma d’horreur, mais voilà, James Wan débarque avec son Conjuring 2 : Le cas Enfield, est montre à tout le monde de quoi il est capable.
Cette suite est à ranger dans la catégorie des chefs-d’oeuvre de l’horreur (oui aussi haut), parce que le réalisateur nous offre une suite à la hauteur des attentes et dans la même lignée que son premier Conjuring. James Wan prend quand même ses spectateurs par surprise en ne surfant pas uniquement sur le grand spectacle avec cette suite.

James Wan s’amuse à œuvrer dans ce qu’on pourrait appeler une épouvante à l’ancienne, loin de toutes les productions que l’on se tape tous les ans au cinéma. Ce deuxième Conjuring rappelle aisément, comme le premier, des longs métrages comme Amityville, La Malédiction ou encore L’Exorciste. Parce qu’ici, on a du vrai cinéma d’horreur, adulte, dramatique, sérieux, avec des personnages intéressants et sans aucun cynisme. James Wan respecte le genre et les personnes qui aiment ce cinéma. Ce Conjuring 2 : Le cas Enfield est le parfait mélange entre l’ancien et la modernité, notamment pour ce qui est de sa mise en scène.
Tout commence avec cette scène d’introduction qui met son spectateur dans une situation inconfortable durant une séance de spiritisme. En quelques minutes seulement, James Wan met en place tout son savoir faire pour faire monter l’angoisse progressivement. On navigue entre le monde réel et celui des esprits avec une facilité déconcertante, notamment grâce à l’utilisation du plan séquence, des cadres déformés et désaxés, mais également en jouant avec un malaise ambiant qui ne nous lâchera pas de tout le long métrage. Le cinéaste joue habilement avec les effets de peurs, notamment avec le hors-champs qui permettent de nous scotcher à notre fauteuil.

On ne va pas se mentir, mais James Wan offre du grand spectacle, parfois peut-être trop. J’entends par là que le réalisateur use et abuse du Jumpscare, bien qu’il l’utilise tout de même de façon intelligente. C’est sur cela que Conjuring 2 : Le cas Enfield est assez particulier, puisqu’il abandonne la montée progressive de l’angoisse du premier opus, afin de nous en offrir toujours plus ici, mais tout en développant l’aspect dramatique de ses personnages et de son histoire. Parce que, c’est là toute l’intelligence du propos de cette suite. James Wan nous parle de la famille et propose ainsi une oeuvre presque sociale sous fond d’horreur, un peu comme Friedkin (enfin William P. Blatty) avec L’Exorciste. James Wan fait en sorte qu’on entre en empathie avec cette famille en proie au cauchemar, mais aussi avec le couple Warren (toujours interprété par Vera Farmiga et Patrick Wilson).

Je me répète, mais James Wan fait preuve d’une grande intelligence avec ce film, que ce soit au niveau de son scénario ou de ses effets visuels. On pourrait passer des heures à suivre son travail tant cette suite est d’une grande qualité. Le réalisateur a cette facilité à nous transporter dans son univers graphique et dans sa vision de l’horreur qui passe par une ambiance lourde, parfois anxiogène et malsaine. Il n’y a rien à redire sur ce film, sauf peut-être sur la séquence qui est, selon moi, peut-être un peu trop expéditive. Surtout quand on voit comment James Wan a fait monter la tension autour de cette entité mystérieuse.
James Wan nous ressert le même travail que pour son premier Conjuring, mais avec un aspect dramatique et horrifique plus poussé pour le plus grand bonheur des amateurs du genre. Je pense que l’on peut dire que l’on aime et que l’on en redemande tous les jours. Je le redis, mais James Wan nous a offert un chef-d’oeuvre du cinéma horrifique avec ce Conjuring 2 : Le cas Enfield.

Pour vous procurer la version physique de The Conjuring 2, c’est par ici.
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