Littérature

Étage 46 de Christian Guillerme : vous ne prendrez plus jamais l’ascenseur après tout ça

Parfois, on découvre un auteur par le biais d’une sortie. On dévore son roman, on adore l’idée, l’écriture et puis le flot incessant des sorties nous éloigne de cette personne. Et puis un jour, on tombe sur une nouvelle sortie et on se souvient des qualités narratives de celui-ci et on ne réfléchit pas longtemps avant de succomber à cet appel. C’est le cas ici avec Christian Guillerme qui revient avec son nouveau roman, Étage 46, publié chez L’Oiseau noir Éditions. Un conseil, évitez les ascenseurs après cette lecture.

La 4eme de couverture

VOUS NE PRENDREZ PLUS JAMAIS L’ASCENSEUR…
Patrick n’a pas d’ennemis.
Patrick est apprécié de ses collègues.
Patrick est même un boute-en-train.

Pourtant Patrick est coincé dans un ascenseur, pris au piège de quatre murs de taule dans l’immeuble de son entreprise.
Alors Patrick croit d’abord à une mauvaise blague. Mais quand ni lui ni son geôlier ne semblent plus vraiment avoir le cœur à la plaisanterie il ne lui reste qu’une option : s’évader au risque de se laisser dévorer par ce monstre d’acier.
Dans cet immeuble affichant 45 niveaux, la clé de sa survie pourrait bien se trouver à l’étage 46…

Étage 46 : vous ne prendrez plus jamais l’ascenseur après tout ça

En voilà une bonne surprise que le roman Étage 46 de Christian Guillerme. Le romancier nous offre tout ce qui caractérise le thriller divertissant, tout en nous offrant son lot de surprises et surtout de tensions. Tout commence pourtant d’une façon un peu calme, puisque l’on retrouve de nombreux personnages en train de rigoler sur leur lieu de travail et de profiter d’un moment de joie lors d’un départ à la retraite. L’écrivain place ses pions dès les premières lignes et dessine à la perfection les traits caractéristiques de chacun. On retrouve le bon vivant, le blagueur de la bande et la jeune femme convoitisée par de nombreux collègues. On le sent, chacun s’apprécie et nous sommes pourtant bien loin de ce qui va arriver par la suite.

Pourtant, tout part d’une bonne ou mauvaise blague. Celle de prendre le contrôle de l’ascenseur et de bloquer un collègue à l’intérieur pour lui faire vivre un petit moment de stress. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu et la boutade va vite se transformer en enfer pour notre personnage principal. Qui est derrière tout ça ? A-t-il quelque chose à lui reprocher ? Patrick a-t-il mal agît par le passé ? Les questionnements sont nombreux et Christian Guillerme nous laisse dans le doute durant de nombreux chapitres. Préférant nous laisser seul dans la cabine avec un homme au bord de la rupture psychologique. Vous l’aurez compris, ce roman n’est pas à conseiller aux claustrophobes. D’autant plus qu’Étage 46 nous plonge dans la terreur en jouant avec nos nerfs et en réveillant de nombreuses peurs. Le temps se fige, on a l’impression de passer une éternité dans cette cage de fer et surtout on sent que l’on a aucun moyen de s’en sortir. Dans ce roman, Christian Guillerme s’amuse à faire souffrir son personnage, mais aussi son lecteur. Surtout lorsque celui-ci offre une porte de sortie dans ce nouvel étage et qu’il en ajoute une couche.

Étage 46 est typiquement le genre de récit qui se vit, qui se ressent et qu’on n’oubliera pas de sitôt. Le romancier donne cette impression de nous plonger dans ce genre de thriller que l’on pouvait avoir dans les années 90 où des personnages mal attentionnés jouaient avec les nerfs des victimes par téléphone. On se sent épié dans ce roman, on cherche une porte de sortie, on espère de tout coeur pouvoir sortir de cet enfer et de notre torpeur. Sauf que Christian Guillerme a construit un véritable piège qui s’est refermé sur nous dès le début. Avec ses chapitres courts, ses retournements de situation et ses moments de terreur, Étage 46 nous engloutit entièrement jusqu’à son final explosif.

Étage 46 : croiser la route de la mauvaise personne

Toute la tension qui s’accumule nous empoigne et nous entraîne dans un état second. Nos peurs se réveillent en même temps que celle du personnage de Patrick. On ne comprend pas ce qu’il se passe, ce qu’il nous arrive. On a l’impression de subir les événements et surtout, on ne peut s’empêcher de penser que tout cela pourrait nous arriver un jour ou l’autre. Loin des scénarios catastrophes d’une panne d’ascenseur qui pourrait durer des heures, Étage 46 nous immerge dans un véritable thriller où l’on croise la route de la mauvaise personne, d’un déséquilibré qui joue avec nous.

Nous sommes de véritables marionnettes dans ce roman, Christian Guillerme use de ce personnage énigmatique pour créer encore plus de tension et celle-ci ira jusqu’à son paroxysme dans les derniers chapitres. En véritable boogeyman, cette figure revient nous hanter sans cesse et semble surtout immortel. Impossible de se cacher, impossible de fuir, nous sommes à sa merci. C’est ici que réside toute la force du romancier, puisqu’il joue avec sa narration pour nous duper et pour nous faire regarder à chaque fois aux mauvais endroits. En même temps, difficile de réellement se concentrer quand on est mis sous pression dans une boîte où l’on peut mourir à tout moment.

En bref, Étage 46 de Christian Guillerme est un pur divertissement

Vous l’aurez compris, le romancier Christian Guillerme m’a vraiment conquis avec son thriller Étage 46. Celui-ci nous offre un moment de tension de qualité et réveil de nombreuses peurs chez nous. On ne fait plus qu’un avec Patrick qui vit un véritable enfer et qui va devoir lutter corps et âme pour se libérer du joug de cette personne. Il ne vous reste plus qu’à tenter la montée dans cet ascenseur pour vivre l’angoisse à son maximum. Frissons garantis !

6 réponses »

Laisser un commentaire