Littérature

N’avoue jamais de Lisa Gardner : plus psychologique et plus lent

C’est devenu une tradition depuis quelque temps déjà, mais une nouvelle année ne peut débuter sans la sortie d’un nouveau roman de Lisa Gardner. Que l’on soit fan ou non de la romancière, il est incontestable que celle-ci se place comme l’une des maîtresses du thriller, et ce depuis sa toute première histoire.

L’autrice débarque donc avec un nouveau roman, N’avoue jamais, plus psychologique et plus lent, disponible en librairie et publié aux Éditions Albin Michel. Il est également disponible en version poche aux éditions Le Livre de poche depuis le 3 janvier 2024

La 4eme de couverture

Un homme est abattu de trois coups de feu à son domicile. Lorsque la police arrive sur place, elle trouve sa femme, Evie, enceinte de cinq mois, l’arme à la main.
Celle-ci n’est pas une inconnue pour l’enquêtrice D.D. Warren. Accusée d’avoir tué son propre père d’un coup de fusil alors qu’elle était âgée de seize ans, elle a finalement été innocentée, la justice ayant conclu à un accident.  Simple coïncidence ? Evie est-elle coupable ou victime de son passé ?
Maître en matière de suspense psychologique, Lisa Gardner signe un de ses thrillers les plus ambitieux sur la famille et ses inavouables secrets.

N’avoue jamais : plus psychologique et plus lent

Si Lisa Gardner nous avait habitué ces dernières années à découvrir des thrillers au rythme implacable proche du page-turner, il est indéniable que N’avoue jamais en déstabiliser plus d’un. Il faut dire que le roman n’est pas aussi facile à appréhender, malgré un prologue captivant comme c’est si bien le faire la romancière. La première page s’ouvre et on sent directement qu’une tension se met en place. La chair de poule est présente, l’action qui se déroule devant nos yeux est simple, mais on sent que quelque chose ne va pas. L’information nous arrive et il est trop tard, l’autrice nous a pris dans son jeu.
Après une introduction de cet acabit, on était en droit de s’attendre à un roman qui allait nous propulser dans une intrigue allant à cent à l’heure, mais ce n’est pas du tout ce que l’on aura. N’avoue jamais se transforme vite en un sac de nœuds qui joue sur son faux rythme pour nous embarquer dans une enquête particulière. 

Avant d’aller plus loin dans cette critique, je dois vous prévenir qu’il faudra impérativement avoir lu Lumière noire avant de vous lancer dans cette lecture. Lisa Gardner évoque d’anciennes enquêtes pour nous prendre dans son filet, pour capter notre attention et pour continuer l’histoire du personnage de Flora. Cela fonctionne, même s’il faudra prendre quelques pauses par moments pour digérer toutes les informations. En effet, la romancière n’hésite pas à densifier son roman pour nous plonger dans les méandres et dans la psychologie d’une ancienne victime, d’une survivante, mais également dans une histoire de famille assez trouble. C’est dans cet aspect que l’autrice tire ses épingles du jeu, puisqu’elle nous offre alors un roman particulièrement intéressant, jouant sur la notion de souvenir, de traumatisme, mais aussi de voyeurisme pour nous tenir en haleine. N’avoue jamais joue sur sa lenteur pour nous faire entrer dans la vie de ses personnages et pour jouer avec nos attentes. 

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Si faux rythme il y a, ce n’est pas au détriment de toutes les questions que l’on pourra se poser tout au long de cette histoire, ni au niveau de notre intérêt pour les différents personnages. D’une enquête paraissant simple, Lisa Gardner tisse une toile de plus en plus complexe, aux ramifications intéressantes et aux conséquences qui pourraient s’avérer dantesque. Si tout cela fonctionne à la perfection jusqu’au dernier tiers, je dois bien admettre que N’avoue jamais n’arrive finalement pas à nous surprendre et à nous amener vers quelque chose de plus grand, de plus fort et de plus impactant. La déception est là, sans être trop forte, mais on regrettera tout de même la facilité qu’à eu la romancière de rester sur les rails du thriller psychologique classique. On termine cette lecture avec le sourire aux lèvres, puisque l’on s’est attaché à ses personnages, mais on aura tout de même ce goût amer en bouche, alors qu’il y avait quelque chose de bien plus fou à offrir. 


Si N’avoue jamais n’est pas la réussite espérée, faute à un faux rythme et à des enjeux qui ne tiennent pas leur promesse, mais ce n’est pas non plus un ratage complet. Lisa Gardner continue son exploration de la cellule familiale et des secrets qui peuvent exister avec un certain brio, tout en nous offrant une palette de personnages aussi bien construits qu’attachants.


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