Découverte en 2020 avec Dans ma maison sous terre, Amélie De Lima est revenue en fin d’année 2021 avec un nouveau roman noir qui s’intitule Juillet noir. Vendu comme un récit bien plus sombre et maîtrisé, il me tardait de m’immerger plus intensément dans l’univers de son autrice. S’il y a bien une chose à garder en tête, c’est que celle-ci nous offre un incroyable drame psychologique et que celui-ci est disponible aux éditions LBS.
La 4eme de couverture :
Lorsque les secrets enfouis remontent à la surface et que la soif de vengeance devient une obsession, tout dérape…
En 1961, une femme abandonne Patrick, un bébé estropié, devant les portes d’un orphelinat.
En 1979, Estelle, gynécologue dans une clinique du Nord de la France, est violée par un inconnu dans les toilettes d’une aire de repos, un soir de juillet.
Deux destinées aux antipodes, autant de coupables que de victimes. Et pourtant, au milieu du chaos, une seule trajectoire possible : celle de l’irrémissible.
Un thriller psychologique sur fond de scandale pharmaceutique et de corruption, inspiré de faits réels.
Juillet noir : un incroyable drame psychologique
C’est avec un prologue brutal et sans aucune concession qu’Amélie De Lima ouvre le bal de son Juillet noir. Il est indéniable que celle-ci nous laisse pantois, avec un drôle de goût en bouche et que l’on finit par tourner les pages pour savoir, pour comprendre, mais aussi pour être un spectateur de l’ombre, pour être un voyeur. Dès ces quelques phrases, on décèle chez la romancière une évolution en termes d’écriture. Celle-ci semble bien plus à l’aise avec la noirceur humaine, avec les phrases courtes, les phrases chocs, mais sans en oublier une certaine douceur qui se dégage de son ensemble. Dès lors, le roman d’Amélie De Lima joue avec sa temporalité pour nous faire vivre l’histoire et le cauchemar de cette jeune femme et autant vous dire que celle-ci réussit parfaitement à s’amuser avec les codes du roman noir pour nous détruire à petit feu.
Comme je l’évoquais précédemment, la romancière nous place volontairement dans la peau d’un voyeur omniscient. On sait ce qui est en train de se jouer sous nos yeux, on sait que tout cela va mal finir, que ce rôle n’est pas agréable à avoir, mais que l’on ne peut détourner le regard. Amélie De Lima joue sur une tension qui monte crescendo et qui finira par exploser de façon dramatique, signe que celle-ci maîtrise parfaitement les codes du genre.
Cependant, ce n’est pas forcément dans cet aspect que Juillet noir se démarque des autres romans noirs. Il faut dire que la romancière retourne le manichéisme pour nous offrir des personnages complexes, toujours sur la corde raide de la vie, touchants par moment, mais souvent repoussants. Celle-ci nous donne le personnage de la victime sur un plateau d’argent et pourtant Estelle s’avérera détestable à bien des égards, tant par son attitude, son dédain envers son propre mari et son égoïsme… Amélie De Lima nous donne également Le personnage au rôle de méchant, que l’on voudrait détester, mais dont on donnera quelques excuses tout au long du récit. La romancière joue avec son lecteur, avec nos attentes et autant le dire, celle-ci surprend.

Et c’est dans cet aspect que l’autrice met en place son malaise, puisqu’elle nous place dans le jugement moral. Peut-on accepter un viol à la seule condition que la victime soit une horrible personne ? Peut-on juste hausser les épaules en parlant de Karma ? Est-il possible de pardonner un acte aussi abject seulement parce que le prédateur a eu des soucis dans la vie ? Juillet noir bouscule son lecteur jusqu’à sa dernière ligne, tant Amélie De Lima nous laisse sur une fin dramatique, tout aussi sombre que sa thématique et que celle-ci nous quitte avec bon nombres de réflexions en tête.
La romancière nous fait part de son talent d’écriture avec ce nouveau roman et explore donc une thématique complexe, difficile à appréhender avec tout ce qu’il faut de violence pour nous faire prendre conscience qu’il est difficile d’être une femme encore à notre époque. Tout cela passe par des moments de vie qui peuvent paraître insignifiants pour nous, mais qui montrent toute la violence de la société patriarcale. L’autrice évoque également avec finesse le parcours de ces femmes victimes, non comprises et qui ont chacune une manière bien à elle de retrouver des sensations.
Juillet noir est une véritable réussite, tant Amélie De Lima réussit à rendre crédible son récit. En jouant sur cette sensation de réalité, celle-ci nous plonge constamment dans le malaise de notre position, de notre réflexion et de la vision que l’on peut se faire de ces personnages à la fois victimes et bourreaux. En bref, la romancière nous remue et nous plonge dans un roman noir d’exception qu’il faudra très vite découvrir.
Pour vous procurer Juillet noir d’Amélie De Lima, vous pouvez cliquer sur ce lien.
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Catégories :Coup de coeur, Littérature, Thriller/Polar
Ce que tu soulignes sur l’évolution de l’écriture me donne très envie de découvrir ce titre !
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