Littérature

La dissidence des cancrelats de Romain R. Martin : la poésie des marginaux

Rare sont les auteurs de polar à avoir une plume atypique, travaillée et réjouissante. Et pourtant, il suffit de fouiller pour tomber sur la perle rare…

Aujourd’hui, laissez moi vous parler de La dissidence des cancrelats de Romain R. Martin publié chez LBS éditions.

La 4eme de couverture

Le sombre Paris. Les profondeurs du métro.
Claude Sorensen et Werther, agents de maintenance autoproclamés de la RATP, finissent leur quotidienne et méthodique nuit de labeur.
Rentrés dans leur « terrier » situé sous le chemin de fer, les deux excentriques sont attaqués dans leur juste sommeil par un collègue travesti en sage-femme.
C’est l’incompréhension. L’agression nécessite légitime vengeance.
Démarre une course-poursuite contre l’assaillant, fuite en avant et sans retour pour les trois parias, au cœur d’un monde dément et hostile : le « dédale » et ses multiples ramifications. Les « boyaux »…

La dissidence des cancrelats : La poésie des marginaux

On ne le dira jamais assez, mais découvrir un auteur passe par la lecture de ses écrits. Quelques lignes suffisent pour prendre part à un autre univers que le nôtre, bien que l’on ne comprenne pas tout ou que celui-ci soit très éloigné de ce que nous avons l’habitude de lire. L’exercice est toujours périlleux pour un auteur qui n’est pas comme les autres, mais aussi pour le lecteur qui plonge à l’aveugle dans un nouveau monde. Des fois, ça passe et d’autres fois non… Tout ce charabia est là pour expliquer le cas Romain R. Martin, que je découvre avec son dernier roman, La dissidence des cancrelats. J’arrête le suspense de pacotille pour vous parler d’un romancier talentueux, se situant hors des carcans habituels et offrant aux lecteurs un moment de grâce que l’on ne lit que trop peu.
Il est indéniable que l’auteur cultive un univers qui lui est propre, un univers fantasque, sombre, mais dont l’amour du bon mot, du tempo et de la poésie déborde de chaque page. C’est un monde qui pourra en laisser plus d’un sur le carreau, mais c’est une expérience qui a su me ravir, m’émerveiller, me faire rire, tout en m’impressionnant par l’aisance dont fait preuve Romain R. Martin.

La dissidence des cancrelats, c’est l’histoire d’une course-poursuite pas comme les autres dans un monde que nous ne connaissons que très peu, celui des sous-sols des grandes villes. Un autre monde s’ouvre à nous, fait de dédales sombres, puants, où des héros s’autoproclament de la RATP.  C’est aussi l’histoire d’une vengeance qui tourne mal, voire au ridicule. Qui en veut à nos deux héros ? La réponse est limpide, mais le voyage pour la bataille s’avère compliqué. Romain R. Martin utilise ce monde des bas-fonds pour mieux exploiter ce côté miroir brisé, afin de nous montrer que c’est la cupidité qui gouverne notre monde. L’Homme est laid, petit, fourbe, mais il existe tout de même quelques cas à sauver. C’est donc avec sa plume que l’auteur nous parle d’une bande de marginaux, tantôt attendrissants, tantôt dangereux, qui n’est pas sans rappeler certains personnages d’Albert Dupontel


Rien ne sert de vous en dire plus, je ne voudrais pas gâcher votre découverte. La dissidence des cancrelats est ce genre de roman que l’on commence comme ça sans en attendre grand chose et que l’on termine dans la même journée, subjugué par la plume et l’esprit de son auteur. Vous savez ce qu’il vous reste à faire…

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