Contemporain

Les ravissantes de Romain Puértolas : mélange détonant des genres

Si comme le Fakir, vous êtes bloqués, non pas dans un meuble ikea, mais dans votre salon, j’espère que vous avez prévu une lecture parfaite pour vous détendre. Ce serait encore mieux si vous aviez Les ravissantes, le dernier roman de Romain Puértolas, publié aux Éditions Albin Michel. Le romancier loufoque nous entraîne dans un mélange détonant des genres. 

La 4eme de couverture

Que s’est-il réellement passé en mars 1976 dans la petite ville de Saint Sauveur, en Arizona ?

C’est la question à laquelle tente de répondre le journaliste Neil Sheehan, confronté à une énigme qui divise la population : la disparition, sans mobile apparent, de plusieurs adolescents. Tandis que le shérif Liam Golden met tout en œuvre pour résoudre l’affaire, les mères des disparus accusent une communauté de marginaux qui s’est installée un an plus tôt dans les parages. Et pendant ce temps, d’étranges lumières apparaissent les nuits sans lune et la tension continue de monter entre les deux camps…

Les ravissantes : mélange détonant des genres

Après nous avoir fait voyager dans la France rurale durant l’été 1961 avec La police des fleurs, des arbres et des forêts, mais également quelques décennies plus tôt dans Sous le parapluie d’Adélaïde, Romain Puértolas change de destination et de continent pour nous projeter dans une bourgade aride de l’Arizona dans les années 70. Tel un magicien des mots, voire un caméléon littéraire, le romancier transforme sa plume pour coller au mieux à cette ambiance qui nous semble si familière. Si les deux romans précédents utilisaient la légèreté, ainsi que l’humour avec force, Les ravissantes change un peu la donne avec un sérieux qui pourrait en troubler plus d’un. Pourtant, il sera bien question dans ce nouveau roman de secte, d’O.V.N.I, de drogue et de l’enlèvement de trois adolescents. De quoi, apporter une dose loufoque dans ce récit qui s’apparente toujours autant à un suspense ficelé d’une main de maître. 

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Qu’on se le dise, Romain Puértolas n’a pas perdu la main pour ce qui est de nous plonger dans un récit et dans une enquête qui nous tient en haleine. Tout commence par un prologue aussi énigmatique, que puissant. Le romancier pose son ambiance, sans pour autant donner l’entièreté des indices. Les ravissantes apparaît alors comme un roman qui veut aller plus loin, qui veut jouer avec son lecteur de façon différente. La plume l’est également, plus cinématographique dans ses effets et autant vous dire que ce n’est pas pour me déplaire. Le romancier prend son temps dans cette nouvelle cuvée. Il joue avec nous, distille ses petits indices et nous prouve, une nouvelle fois, qu’il sera compliqué de trouver la résolution de cette énigme avant la révélation finale. Pourtant, on aurait de quoi être préparé avec ses deux romans précédents, mais rien y fait… 

Ce côté cinématographique se retrouve dans la façon dont Puértolas a de décrire cette petite bourgade où tout le monde semble se connaître, sans pour autant se côtoyer au quotidien. On pourrait évidemment avoir la comparaison facile en évoquant l’influence du King dans cette façon d’utiliser ce microcosme, pourtant Romain Puértolas s’en détache assez facilement puisqu’il ne rentre pas pleinement dans la vie de ces habitants. Celui-ci survole, picore ce dont il aura besoin pour le bien de son récit et de son intrigue, bien qu’il apportera toujours un soin à rendre tout cela le plus réel possible. Comme à son habitude, cette utilisation est un prétexte pour mieux nous focaliser sur un ennemi commun, sous les traits ici de cette secte.
Cependant, à trop vouloir prendre son temps, Les ravissantes pourra donner cette impression de manquer de rythme ou du moins d’être parfois inégal dans ses différentes parties.


Avec Les ravissantes, Romain Puértolas prouve qu’il est toujours aussi à l’aise dans la forme du suspense où chaque mot et chaque situation est importante pour la résolution de l’énigme. Le romancier change encore une fois de style dans l’écriture pour nous plonger encore davantage dans la vie quotidienne de cette bourgade. Attention à vous, gardez l’œil bien ouvert et ne vous laissez pas tenter par cette satanée secte ! Que dire de plus ? Les ravissantes est une nouvelle réussite !


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