Coup de coeur

Meurs, mon ange de Clarence Pitz : une pépite fascinante

Le thriller français tourne un peu en rond depuis quelque temps, mais il y a des auteurs et des autrices qui réussissent à sortir du lot et c’est le cas de Clarence Pitz avec son roman Meurs, mon ange publié aux Éditions IFS et disponible depuis mars 2024 au format poche aux Éditions Folio.

Laissez-vous tenter par ce thriller jouant avec de multiples codes pour toujours nous surprendre et nous offrir une pépite fascinante. 

La 4eme de couverture

Amsterdam : Anja n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis la disparition énigmatique de son mari et de sa fille. Alcool, drogue et factures impayées rythment son quotidien et creusent sa solitude. Par crainte de terminer à la rue, elle accepte un boulot sordide, mais bien rémunéré. Alors qu’elle remonte peu à peu la pente, son passé ressurgit et la gifle en plein visage. Au milieu d’un quartier populaire, un cadavre sans tête est retrouvé pendu à une grue. Karel Jacobs, inspecteur bruxellois, est appelé en tant que consultant. Rapidement écarté de l’affaire, il décide d’enquêter dans l’ombre. Indonésie : Des corps décapités sont abandonnés dans des sites touristiques à Bali. Guntur, flic à Jakarta, est éloigné de son service par l’agence anticorruption et muté sur les lieux. Dans une forêt luxuriante, Eko et Taufik sont les cibles d’un ennemi dont ils ignorent tout. Blessés et épuisés, ils devront faire un choix. Fuir ou affronter les traditions de leurs ancêtres.

Meurs, mon ange : une pépite fascinante

Le premier constat que l’on peut faire en ouvrant ce roman, c’est cette sensation de parcourir le monde et de réellement y être. On sent les odeurs des rues d’Amsterdam, on admire les paysages sauvages de l’Indonésie, on vit dans l’appartement délabré d’Anja et on suit l’inspecteur à la trace. Il y a, dans ce besoin de nous faire voyager, comme une sensation de vouloir se démarquer dans le paysage du thriller francophone. Clarence Pitz nous entraîne donc dans deux pays différents avec une temporalité décalée, mais qui finiront par se télescoper pour notre plus grand plaisir. On le sait que les événements que nous avons sous les yeux et les différents meurtres sont liés par quelque chose, mais l’autrice ne nous donnera la solution que dans les derniers instants. Tout est fait pour que l’on prenne part à cette enquête, que l’on déniche les infos et que l’on veuille aller au bout du monde avec les enquêteurs et Anja, quitte à mettre notre vie en danger.
La force de Meurs, mon ange réside dans ce mélange des genres que la romancière maîtrise d’une main de maître. Le récit jongle entre cette envie de nous offrir un roman noir qui lorgne vers le drame intime, tout en partant vers une partie thriller classique, pour enfin nous faire une exploration digne d’un film d’aventure. Clarence Pitz joue avec tous ces aspects pour que l’on ressente la noirceur qui prend de plus en plus de place. 

L’autre atout de Meurs, mon ange est à retrouver du côté de la psychologie des personnages. La première rencontre avec Anja est douloureuse, tant tout est fait pour que l’on ne s’attache pas à cette personne qui a sombré dans la drogue et l’alcool. La suite tient de la magie et on l’a doit à Clarence Pitz, car celle-ci nous plonge dans son cauchemar quotidien, on finit par comprendre les raisons de cette déchéance et on ne peut que s’attacher à elle. Il y a une noirceur palpable qui se dégage de ce personnage, si bien que l’on finit par plonger dans son obsession, dans ses peurs, ses doutes, quitte à y laisser quelques plumes, mais j’y reviendrai dans une dernière partie.
Les autres personnages ne sont pas en reste, puisqu’ils ont tous un petit quelque chose qui fait que nous avons envie de les suivre, d’en savoir plus. Chaque protagoniste ou antagoniste, que celui-ci soit sur le devant de la scène ou non, est doté de sa propre vie et qu’il évolue au fil des pages et des événements. 

Alors que je pensais déjà être sur un thriller de grande qualité, Clarence Pitz nous offre un dernier tiers qui se lit en apnée totale. Entre fascination pour le morbide et une sensation qu’une chose, terrible, est en train de se jouer devant nous, Meurs, mon ange nous bouscule dans nos retranchements. La tête tourne, la folie entre en jeu petit à petit et les événements deviennent vite anxiogènes. L’autrice surprend par ses choix, par son audace et par le coup de frais qu’elle implante dans son thriller. L’envie de nous briser se fait ressentir et cela fonctionne à la perfection. Nous sommes dans un état second, on ressent le moindre choc physique et psychologique, notre corps donne l’impression de se dédoubler, histoire de digérer tout ce que Clarence Pitz fait subir à ses personnages, mais aussi à nous. C’est dans ce final que l’on se rend compte de toute la maîtrise de la romancière, de son envie d’apporter de la fraîcheur dans un genre qui peut tourner en rond par moment. Elle joue sur la beauté du macabre, notre besoin de l’admirer, de le sentir, voire de le toucher, pour nous détruire comme il faut. Vous l’aurez compris, Meurs, mon ange se termine en apothéose !


Vous l’aurez compris, Clarence Pitz m’a littéralement scotché avec son roman aux multiples codes et à sa fin magistrale. Meurs, mon ange est le genre de thriller que j’aimerai lire bien plus souvent, tant tout est là pour subjuguer le lecteur. C’est sombre, macabre, dramatique et d’une maîtrise folle. Il ne vous reste plus qu’à vous rendre chez votre libraire pour vous le procurer au plus vite. 


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