Coup de coeur

La chasse de Gabriel Bergmoser : tendu comme pas possible

Besoin de changement et de dépaysement ? Et si, vous partiez pour les terres arides et oubliées de l’Australie ?

Plongeon direct dans le bush australien avec La chasse de Gabriel Bergmoser publié chez Sonatine éditions

La 4eme de couverture

Frank s’occupe d’une petite station-service paumée au milieu de l’immensité sauvage australienne. Un jour, une jeune femme arrive en trombe, blessée. Aidé par un couple de voyageurs, Frank tente de soigner les blessures de l’inconnue lorsque de mystérieux assaillants arrivent sur les lieux. Coupés du monde, les occupants de la station-service vont devoir alors faire face à un véritable siège.

La chasse : tendu comme pas possible

L’Australie. Terre d’accueil pour les jeunes adultes en quête d’un road-trip, connu pour sa barrière de corail, ses kangourous, koalas et son surf. Bon ça, c’est la version carte postale idéalisée pour les occidentaux que nous sommes. Il ne faut pas oublier que cette terre est 14 fois plus grande que la France métropolitaine et qu’elle compte 3 fois moins d’habitants. L’Australie, c’est une immensité où les terres sauvages sont encore légions et où la sauvagerie existe bel et bien.
Gabriel Bergmoser nous invite à le suivre dans cette partie de l’Australie, dans le bush où il n’y a pas âmes qui vivent à des kilomètres. Entre les zones sans aucune habitation, le bush aride à perte de vue et une pauvre station service toutes les 200 bornes, l’auteur nous parle d’un pays sauvage, dévasté où la loi du plus fort, du plus puissant semble s’être développée.

La chasse, c’est un thriller coup de poing, un thriller couillu et survitaminé qui nous enfonce petit à petit dans un malaise profond. La folie des Hommes s’empare de ces pages et nous embarque dans une histoire qui tombe comme un cheveux sur la soupe. La vie est tranquille et d’un coup elle bascule dans l’horreur la plus crasse. C’est dans un quasi-huis-clos tendu jusqu’aux dernières pages que Gabriel Bergmoser nous offre un roman aussi dense que court, aussi cinématographique que désespéré. La chasse, c’est le genre de roman qui pue le sang, la sueur et la crasse à des kilomètres. La chasse nous parle de dévastation, de solitudes, de folie et de barbarie dans des terres où la loi n’existe plus.
Dans cette partie du bush, il faut être le chasseur pour survivre. L’auteur n’hésite pas à nous malmener dans une violence qui ne fera que s’accentuer et ce, jusqu’au dernier tiers jubilatoire, explosif, mais aussi stressant. 

Gabriel Bergmoser réussit à nous captiver en quelques pages et à nous faire entrer dans cette histoire incroyable, grâce à deux lignes temporelles qui vont s’entremêler pour que l’on découvre les liens entre les différents personnages. La réussite est totale. On s’attache à certains d’entre eux, on vit cette situation comme si nous étions – bien que la tension aurait eu raison de ma peau – et nous serrons les dents pour survivre jusqu’au bout.
La chasse vous fera sûrement penser à ces romans d’aventure où les héros prennent la route pour une nouvelle vie, mais aussi à des longs-métrages comme Délivrance ou encore Wolf Creek. La violence s’infiltre par tous les pores de la peau, si bien que l’on finit par prendre du plaisir à ces nombreuses scènes, à cette barbarie qui se joue sous nos yeux…


La chasse ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais il saura contenter les amoureux des grands espaces dévastés, en proie à la sauvagerie d’un monde oublié. Gabriel Bergmoser nous offre une œuvre cathartique intense en quelques pages, si bien que La chasse devient vite inoubliable. Vivement l’adaptation au cinéma ! 

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3 réponses »

  1. Il me tentait bien celui là. J’ai déjà beaucoup trop de livres à lire (à supposer que ce soit possible) mais ton article donne sacrément envie !

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