On continue notre tour d’horizon du recueil de nouvelles Danse Macabre de Stephen King avec cette fois-ci la nouvelle Poids lourds. Encore un prétexte pour moi de ne pas vous laisser orphelin de chronique, mais surtout pour vous parler du maître de l’horreur sous une autre forme.
Un groupe de personnes se retrouve piégé dans un relais routier après que tous les camions de l’endroit se sont subitement animés et se sont mis à tuer toute personne croisant leur route.
Poids Lourds de Stephen King
Je ne l’ai pas précisé dans l’article précédent, mais ce recueil est une relecture et je dois dire que Poids Lourds m’a refait le même effet qu’à l’époque. J’aime quand Stephen King part d’une idée simple et qu’il permet d’extrapoler, même bien après la dernière ligne. Cette histoire est celle d’un petit groupe de personnes pris aux pièges dans une station service, sans que l’on sache vraiment pourquoi dans un premier temps. Attaque, prise d’otage ? Stephen King ne nous donne pas la réponse immédiatement et nous place directement dans le feu de l’action. On apprend rapidement à connaître les personnages et on sent que la situation dure déjà depuis un petit moment. La situation initiale dérape, bascule dans l’horreur lorsqu’on apprend que les camions ont décidé de se retourner contre l’Homme. Les véhicules affluent de plus en plus sur le parking et semblent prêts à tout casser et à tuer…

Poids Lourds, c’est une histoire incroyable qui mise sur la peur des gros véhicules. Qui n’a jamais été impressionné par les semi-remorque que l’on croise sur l’autoroute et qui se double entre-eux ? Poids Lourds, c’est aussi la force d’écriture de Stephen King qui se met en place devant nos yeux pour ne pas relâcher la pression durant 20 pages. On s’inquiète avec les personnages, on tremble avec eux, mais on se questionne sur la raison de ces événements et on finit par se créer sa propre histoire. On imagine la suite et la situation devient encore plus horrible. Stephen King n’a plus rien à prouver, mais il montre tout de même à quel point celui-ci excelle lorsqu’il s’agit de mettre l’horreur en lumière. Notamment par l’ajout de scène graphique (ce corps qui se fait rouler dessus à plusieurs reprises ou encore les hurlements d’un homme qui se trouve dans le fossé).
Durant cette lecture, c’est Brume qui reviendra assez souvent en tête, tant le décor s’y prête. On retrouve ce groupe d’individus bloqué par une force mystérieuse. Bien évidemment, Stephen King n’a que 20 pages devant lui et ne développera pas les bas instincts humains comme il a pu le faire, mais on peut y voir un prémisse de cette histoire qui ne sortira qu’en 1985.
Mais c’est surtout aux nouvelles Petits Soldats, La Pastorale ou encore La Presseuse qu’il faut rapprocher Poids Lourds, puisque la thématique est relativement la même. Stephen King nous questionne, encore une fois, sur la peur du soulèvement des machines ou encore l’asservissement des humains par les nouvelles technologies. Poids Lourds est une métaphore de tout cela et un retour au but premier, celui de faciliter le quotidien. Oui, mais de qui ? Comme je le disais précédemment, Stephen King permet à notre imaginaire d’aller encore plus loin que ces vingt pages et le moins que l’on puisse dire, c’est que le futur ne sera pas beau à voir…
Poids Lourds, c’est aussi deux adaptations. L’une par Stephen King lui-même (Maximum Overdrive qui est un véritable nanard sous cocaïne) et l’autre est un téléfilm plus sérieux, plus développé, mais finalement moins bon du nom de Trucks : Les camions de l’enfer de Chris Thomson. Mais je reviendrais peut-être sur ces deux cas plus tard.
Du coup, je vous invite vivement à lire cette nouvelle et à aller écouter l’épisode du podcast du Roi Stephen qui lui est consacré.
Catégories :Littérature, Stephen King
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