Une famille emménage dans la maison où vivaient les Thompson. A peine installés, Jesse, l’aîné des enfants expérimente de terrifiants cauchemars tandis que des phénomènes étranges se produisent autour de lui. Freddy Krueger prépare son retour par l’intermédiaire d’un corps, celui de Jesse.

Suite au grand succès des Griffes de la nuit, la New Line, sentant la poule aux œufs d’or, décide de mettre immédiatement en chantier une suite. Celle-ci se fera malheureusement sans son créateur Wes Craven qui a décidé de partir sur d’autres projets. Le scénario de ce second volet sera alors confié à David Chaskin et les producteurs feront confiance à Jack Sholder pour la réalisation, car celui c’était déjà fait remarquer pour son style. Le réalisateur souhaite avant tout offrir une nouvelle approche et je pense qu’il a plutôt réussi à ce niveau-là. La revanche de Freddy est ainsi l’épisode le plus décrié et sous-estimé, alors qu’il est celui qui a tenté le plus de choses…
Jack Sholder et le reste de l’équipe du film avouent eux-mêmes qu’ils ont fait plusieurs erreurs dans cette suite. En effet, cette Revanche de Freddy ne reprend pas l’idée maîtresse du premier volet, celle de faire intervenir Freddy Krueger dans le monde des rêves. Dans cette suite, le Boogeyman semble devoir s’emparer de l’esprit et du corps d’un adolescent, afin de perpétuer sa vengeance. Si l’idée est bonne et novatrice, bien que l’on reprend l’idée de possession, l’équipe du film se rend vite compte de cette erreur. Avec ce choix, La revanche de Freddy perd son côté onirique et malsain. Cependant, il est intéressant de voir où le réalisateur et son équipe ont voulu aller pour nous faire ressentir la peur.

La revanche de Freddy se veut plus “réaliste” dans son traitement et revient sur la notion de paralysie du sommeil, ce qui en fait un des aspects les plus horribles de cette suite. En effet, le personnage de Jesse, interprété par Mark Patton, subit les assauts de Freddy Krueger alors qu’il semble sur le point de s’endormir ou de s’éveiller. La barrière devient alors vite flou et nous ne savons pas dans quel état est Jesse, puisqu’il est entièrement conscient. De plus, on remarque que Jesse n’arrive pas à contrôler ses gestes, ni ses pensées, car il devient la marionnette de Freddy Krueger. Dans cette perspective de paralysie du sommeil, le personnage semble avoir des hallucinations auditives, kinesthésiques et/ou visuelles. Il peut également avoir l’impression de suffoquer, d’être oppressé et de ressentir une présence maléfique voulant sa mort. Ce sont tous ces aspects qu’il faut avoir en tête lorsque l’on regarde ce deuxième épisode, puisque tout sera évoqué tout au long du film et qu’ils peuvent être regroupés avec une autre analyse thématique.

La deuxième erreur que l’équipe du film a relevé, après la sortie de La revanche de Freddy, est de ne pas avoir pris une héroïne forte pour remplacer le personnage de Nancy Thompson. Cependant, le réalisateur affirme avoir fait un bon choix quant à la sélection de Mark Patton, car il a une sensibilité féminine en lui. Pour ma part, j’ai trouvé que ce choix était tout à fait correct, si on compte la présence du personnage secondaire féminin, à savoir celui de Lisa qui est interprété par Kim Myers, qui tient tête également à Freddy.
Certains critiques et analystes ont alors vu dans ce deuxième opus, le premier film d’horreur à tendance homosexuelle. En effet, si l’on s’attarde un peu sur ce degré de lecture, il est intéressant de remarquer que le personnage principal tente de lutter contre l’invasion dans son corps et dans son esprit de Freddy Krueger, un peu comme un(e) adolescent(e) qui ne comprend pas réellement ce qui lui arrive et qu’il ou elle tente de refouler ce sentiment intérieur. Nous avons également une scène dans une boîte homosexuelle, à tendance sadomasochiste, mais également une mise à mort dans les douches du lycée. De plus, le personnage semble à la fois très proche de son meilleur ami et de sa petite amie. Cependant, chose rare dans le cinéma horrifique et plus particulièrement du sous-genre du Slasher, le couple ne va pas jusqu’au bout de l’acte sexuel, puisque le personnage principal lutte intérieurement contre Freddy. De là à dire que le personnage est perdu dans sa sexualité il n’y a qu’un pas. De l’aveu du réalisateur, cette thématique n’avait absolument pas été pensé, mais force est de constater qu’elle amène à analyse.

Tout comme pour Les Griffes de la nuit, c’est Robert Englund qui revient sous le maquillage de Freddy Krueger et c’est celui qui est, selon moi, le plus réussi de la saga entière. Kevin Yagher a longtemps étudié les photos des grands brûlés, afin d’apporter un certain réalisme au personnage de Freddy Krueger. C’est ainsi que ce deuxième opus bénéficie du Freddy le plus terrifiant, même s’il ne pratique pas énormément l’auto-mutilation.
Freddy Krueger intervient maintenant dans le monde réel et non plus dans les rêves, alors il fallait de quoi horrifier les jeunes adolescents et je pense que c’est parfaitement réussi. Robert Englund apparaît toujours aussi peu à l’écran, mais son talent est toujours bien présent. Il inonde la pièce d’un sentiment de malaise immédiat, notamment lors de ses brèves apparitions au côté de Jesse (scène de la douche). Ses apparitions sont toujours sublimées par la photographie et l’ambiance générale du long métrage. Jack Sholder est loin du niveau de Wes Craven, mais il n’a tout de même pas à rougir.

Catégories :Cinéma, Freddy Krueger, Horreur/Epouvante, Retour sur Saga, Slasher
Intéressant, notamment la thématique castratrice du boogeyman.
J’ai zappé les Freddy sans Craven. C’est sans doute un tort.
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Je vais essayer de rester objectif sur cette saga que j’affectionne énormément. Il y a eu beaucoup de mauvais, mais celui-ci devrait être réévalué. J’ai trouvé le parti pris audacieux 🙂
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Pourtant, Sholder au départ n’est pas un nom qui fait triper. Encore que, Hidden m’a laissé un bon souvenir. C’était il y a longtemps.
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