Après son enquête fiction autour de Xavier Dupont de Ligonnès (plus crédible que la tentative actuelle d’Aquababe), Romain Puértolas revient avec un nouveau dossier autour du suicide d’Adolf Hitler avec Ma vie sans moustache publié aux Éditions Albin Michel. L’occasion pour le romancier de continuer à jouer avec la fiction et la réalité, afin de perdre son lecteur. 

La 4eme de couverture

« En février 2015, j’ai reçu une lettre d’Argentine dans laquelle une très vieille dame me disait avoir été la dernière cuisinière d’Hitler… après 1945 ! Elle m’invitait à la rencontrer. Bien entendu, cela m’a d’abord fait sourire. J’allais passer à autre chose lorsque, titillé, j’entrepris quelques recherches et découvris San Carlos de Bariloche, petite bourgade du nord de la Patagonie, où les habitants racontent que certains auraient côtoyé le dictateur nazi pendant plus de vingt ans… après la fin de la guerre.

Le doute se mit à germer dans mon esprit : et s’ils avaient raison ? Et si le Führer ne s’était pas suicidé le 30 avril 1945 dans son bunker berlinois ?

Il n’en fallut pas plus à l’enquêteur que je suis pour sauter dans un avion… »

Ma vie sans moustache : le livre qui défie l’Histoire

Avec Ma vie sans moustache, le romancier continue sa traque, sa quête de vérité et n’hésite pas à aller vers des thématiques complexes et une période de l’Histoire assez sensible. Il faut dire que Romain Puértolas n’a pas froid aux yeux, puisqu’il s’attaque au supposé suicide d’Adolf Hitler. Tout un programme qui nous embarque dans un voyage en Patagonie pour faire la connaissance d’une veille dame qui affirme avoir travaillé pour le chef du parti Nazi après sa chute. Une énième théorie du complot que le romancier va s’amuser à décortiquer, à tourner en ridicule, mais aussi à tenter de la rendre crédible…

Romain Puértolas continue son travail débuté avec Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès, puisque celui-ci nous offre un roman jouant autant avec la réalité que la fiction, si bien que l’on a l’impression de tomber dans une farce, alors que certains éléments sont factuels. On passe alors notre temps avec notre téléphone à la main pour vérifier certaines informations, afin d’être sûr que l’auteur ne se joue pas de nous. Quelle surprise de découvrir que le Bariloche Nazi Tour existe réellement ! 

Ma vie sans moustache tire sa force de ce jeu de dupes, jouant sur la limite, mais aussi en nous offrant de nombreuses réflexions autour de cette enquête et de l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale. Avec ce roman, on en apprend un peu plus sur cette partie que l’on pensait bien connaître et l’auteur nous fait part de son ressenti en temps réel, de ses pensées, ses théories et ses frustrations. Romain Puértolas nous donne ainsi la possibilité de vivre une expérience unique avec ce roman. Ma vie sans moustache apporte cette impression d’une œuvre qui n’est pas figée dans le temps, qu’une nouvelle donnée peut arriver à la page suivante et que l’auteur peut encore nous surprendre avec une avancée spectaculaire dans l’enquête. 

Cependant, Ma vie sans moustache perd de son charme une fois que la fiction entre pleinement dans le récit. On perd alors le charme que l’auteur réussit à mettre habituellement dans ses histoires. Peut-être que cela est dû au fait que l’on a maintenant l’habitude de la recette ou que Romain Puértolas aille trop loin dans sa théorie pour rendre la chose crédible. Mais peut-être que c’est le but recherché et que cette fin est là pour faire un pied de nez aux amateurs de complots en tout genre. Autant leur donner de la matière avec quelque chose d’encore plus fou… Il n’empêche qu’en l’état cette fin ne m’a pas apporté ce petit choc habituel. Mais c’est un lecteur capricieux qui vous donne son avis. 

En bref, Ma vie sans moustache de Romain Puértolas va faire parler de lui

Vous l’aurez compris, Ma vie sans moustache de Romain Puértolas ne m’a pas totalement convaincu. Il faut dire que celui-ci nous avait habitué à nous souffler avec des finals, parfois hilarants, toujours bien senti et que cette chute paraît moins forte. Il n’empêche que le romancier nous offre, encore une fois, un jeu bien maîtrisé entre fiction et réalité dans ce roman enquête autour du suicide présumé d’Adolf Hitler. Cela reste une expérience de lecture que je vous invite à essayer !