Parfois, on lit un nouveau titre comme le roman de la dernière chance et c’est le cas avec L’ultime avertissement de Nicolas Beuglet publié chez XO éditions et disponible dès à présent chez votre libraire. Dernière chance, car le romancier m’avait quelque peu refroidi avec le message véhiculé dans son précédent roman, L’archipel des oubliés. Qu’en est-il de celui-ci ? Vous le saurez en lisant ces quelques lignes…

La 4eme de couverture

Dans le véhicule qui la conduit vers les Appalaches, Felicia sourit en observant les sommets enneigés. La jeune experte en art a été invitée à étudier trois objets de la fabuleuse collection des Castelmore.

Mais quand elle arrive au manoir de la célèbre famille, son sang se glace : Felicia doit en réalité enquêter sur d’inexplicables disparitions humaines.

Épaulée par Armand, un ancien flic devenu prêtre, elle se lance alors dans une course haletante sur la piste d’un mystérieux groupe se faisant appeler les Sentinelles.

Traqué à mort par des ennemis aussi intelligents que puissants, le duo n’a pas le choix : pour échapper au pire, Felicia et Armand devront entendre l’ultime avertissement lancé par ceux qui ont vu l’impensable.

L’ultime avertissement : une fuite en avant

L’ultime avertissement de Nicolas Beuglet donne cette impression d’avoir été fait dans l’urgence, afin que le lectorat le lise le plus rapidement possible et comprenne ce qui se cache derrière les mots du romancier. Il ne faut pas y voir une critique, bien au contraire, ce nouveau roman marque par son dispositif et par sa narration qui prend que très peu de pause. L’auteur nous embarque aux côtés de deux personnages, un prêtre, ancien flic, et une experte en histoire de l’art, pour résoudre le mystère autour de la disparition de quatre personnes. L’enquête débute de manière classique et très vite le récit va s’emballer et nous immerger dans une quête qui dépasse nos héros, ainsi que les lecteurs. Tout va très vite et on entre dans cette machination qui arrive sur nous comme un véritable rouleau compresseur. Le danger semble venir de partout, la paranoïa s’installe et on finit très vite par ne côtoyer que ces deux personnages.

Difficile de prendre notre respiration, tant on veut connaître la vérité derrière tout ce qui vient de se passer sous nos yeux. On se laisse prendre au jeu, on tourne les pages avec une avidité folle, si bien que L’ultime avertissement se termine en une petite session de lecture. Vous l’aurez compris, l’urgence est le maître-mot de ce roman de Nicolas Beuglet. Une urgence qui fait monter la pression, qui rend tout le monde suspicieux, mais qui confère à ce mystère un pouvoir bien particulier. Impossible de poser le livre ne serait ce que quelques secondes, tant on a cette impression que les événements vont se dérouler sans nous, que l’on va perdre le fil de nos pensées, de nos avancées. Le romancier ne s’attarde pas sur les détails, ne va pas jouer sur les descriptions des paysages, alors même que l’on traverse les USA, que l’on passe quelque temps en Afrique du Sud, puis en Autriche. Le romancier n’a pas le temps, son message est bien plus important.

Sauf que cette urgence, ce besoin de mettre le message, les thématiques sur le devant de la scène pourra en chagriner plus d’un. Puisque L’ultime avertissement donne cette impression de ne pas développer ses personnages, de ne pas trop s’y intéresser. Nicolas Beuglet nous donne le strict nécessaire pour que l’on s’attache un peu à eux, que l’on comprenne rapidement leurs envies, leurs visions du monde. C’est la quête qui prime et nos considérations humaines passent au second plan. Si cette impression peut gêner le début de la lecture, on se prend vite au jeu et le mystère nous happe. On se rend alors compte que les personnages nous importent pas autant que ça…

L’ultime avertissement : la peur au rendez-vous

Cela fait plusieurs fois que je le répète, mais le plus important pour Nicolas Beuglet, c’est de délivrer son message, L’ultime avertissement à l’humanité. Autant vous dire que celui-ci, bien qu’il soit assez connu, fait froid dans le dos. On retrouve ainsi la maestria des débuts de l’auteur, celle où il réussissait à convoquer la peur pour nous choquer, pour nous pousser à réfléchir, à voir plus loin que le bout de notre nez. Cette peur nous saisit durant la dernière partie, d’autant plus que l’urgence est réelle, que certaines personnes pensent déjà au futur, mais pas forcément de la meilleure des manières… Sans entrer dans les détails, de peur de vous divulguer le coeur du roman, Nicolas Beuglet s’inspire fortement d’une personne et de ses idées pour donner plus de poids, d’ampleur au message qu’il tente de nous transmettre au bout de cette aventure.

« Méfiez-vous donc de celles et ceux qui, au nom d’une urgence, attisent en vous les braises la panique. »

Un message utile pour les générations futures, mais qui doit révolutionner notre façon de penser dès aujourd’hui. Plusieurs théories s’entrechoquent durant les derniers instants de cette quête et je peux vous garantir que celles-ci vous donneront envie d’en savoir plus, de vous documenter, de prendre part, à votre manière, à ce changement qui doit être opéré. Je manque de mots pour l’évoquer à sa juste mesure. Je reste dans cette urgence qui m’a comprimé le coeur, qui m’a tordu l’estomac, qui a donné cette impulsion à mon esprit pour tenter des choses. Certes, tout cela doit vous paraître flou en lisant ces quelques lignes, mais vous comprendrez en lisant L’ultime avertissement de Nicolas Beuglet.

En bref, L’ultime avertissement de Nicolas Beuglet est un roman de l’urgence

Vous l’aurez compris, L’ultime avertissement de Nicolas Beuglet est une belle surprise de mon côté. Je ne m’attendais pas à retrouver l’auteur dans une narration aussi resserrée, qui se lit en une seule traite, tant l’urgence que l’on ressent au travers de ses mots nous entraîne dans une fuite en avant. Le mystère reste entier, on monte en tension et L’ultime avertissement nous attrape, nous retourne et nous pousse à réfléchir, à changer, à voir l’autre autrement. Nicolas Beuglet nous offre un roman fait de sensation, ainsi qu’un message très important à retrouver au plus vite chez votre libraire.