
Lisez-vous des romans pour vous détendre ou pour que ceux-ci vous chamboulent ? Si vous êtes dans la seconde catégorie, Estelle Tharreau vous ouvre ses portes avec son dernier roman en date, Il était une fois la guerre, publié aux Éditions Taurnada. Attention, un récit puissant, inoubliable et dramatique vous attend.
La 4eme de couverture
Sébastien Braqui est soldat. Sa mission : assurer les convois logistiques. Au volant de son camion, il assiste aux mutations d’un pays et de sa guerre. Homme brisé par les horreurs vécues, il devra subir le rejet de ses compatriotes lorsque sonnera l’heure de la défaite. C’est sa descente aux enfers et celle de sa famille que décide de raconter un reporter de guerre devenu son frère d’âme après les tragédies traversées « là-bas ». Un thriller psychologique dur et bouleversant sur les traumatismes des soldats et les sacrifices de leurs familles, les grandes oubliées de la guerre. « Toutes les morts ne pèsent pas de la même manière sur une conscience. »
Il était une fois la guerre : Un récit puissant, inoubliable et dramatique
Il était une fois la guerre est le genre de roman qui ne paye pas de mine aux premiers abords. Du moins, ce n’est pas le livre qui m’aurait attiré tout de suite en librairie. Pourtant, c’est bien le genre d’œuvre qui te bouleverse en seulement quelques pages et dont on sait au fond de nous qu’il va nous détruire à petit feu. Autant le dire tout de suite, Estelle Tharreau frappe fort en nous offrant un récit puissant, inoubliable et dramatique.
Bien loin du conte de fées, le nouveau de la romancière nous bouscule d’entrée de jeu avec le retour d’un soldat sur le sol français, accueilli par une foule en colère. Les insultent pleuvent, les jets de pierres sont légion et on ne peut que se demander comment on a pu en arriver là.
Pour répondre à notre question, Estelle Tharreau va nous immerger dans un décompte macabre pour encore mieux nous tenir en haleine. Les chapitres seront plus ou moins courts et surtout plus ou moins éprouvants pour nous. En effet, il faut dire que la romancière ne nous épargne absolument pas dans ce roman qui se veut être à la fois roman noir et pur thriller psychologique. Il était une fois la guerre va alors jouer sur son rythme, sur les différents aller-retour temporels pour faire grimper la pression au fur et à mesure. Nous passons ainsi du sol africain où la guerre fait rage, au sol français où notre héros doit faire face à un retour à la normale, sans aucune préparation et surtout avec de nombreux cauchemars en tête.
Qu’on se le dise, Estelle Tharreau nous immerge dans la folie d’un soldat qui s’enfonce dans un syndrome de stress post-traumatique qui le dépasse complètement. On ne fait ainsi plus qu’un avec lui. On partage les visions de cet enfer, les désillusions de la vie, certaines peurs, certaines rancœurs et surtout cette haine qui monte petit à petit.
On ne peut pas dire que la romancière y aille avec le dos de la cuillère, tant celle-ci nous offre des descriptions à en faire pâlir plus d’un. Être en guerre ce n’est pas joli et ça l’est encore moins dans de telles conditions. Les quatre voyages en Afrique auront chacun une atmosphère différente, un niveau de dangerosité qui changera, mais ces passages nous marqueront au fer rouge…
L’envers du décor qui fait peine à voir
Si Il était une fois la guerre marque le lecteur par quelques scènes chocs, celui-ci nous retourne complètement en jouant sur notre psychologie. Le roman est éprouvant et nous fera passer par tous les sentiments, si bien que l’on finira par comprendre le comportement déviant de cet homme. Comment revenir à une vie normale lorsque l’on a vécu un véritable enfer quelques semaines plus tôt ?
Estelle Tharreau profite de cette thématique pour nous immerger dans l’envers du décor et autant vous dire que cela fait peine à lire. On découvre ainsi des soldats qui sont lâchés dans la nature par leur hiérarchie avec un suivi psychologique inexistant. Les moyens ne sont pas présents, les politiques cachent les erreurs, les perdants sous le tapis, pour mieux s’en sortir.
Il était une fois la guerre est un récit étouffant, mais surtout révoltant à lire. Le roman nous montre à quel point l’opinion publique préfère se retourner contre nos soldats qui souffrent sur le terrain plutôt que de s’attaquer à des politiques qui se contrefichent des séquelles que cela apportent chez eux.
Entre honte de revenir perdant et l’impression de ne pas être valorisé par ces actes horribles, certains soldats sombres dans la rancoeur, entraînant dans leur sillage une famille qui n’avait rien demandé…
Parce qu’Il était une fois la guerre n’est pas seulement qu’une histoire d’un soldat ayant vécu l’enfer, c’est également un roman qui traite de la vie de famille, de comment celle-ci se fissure petit à petit. Estelle Tharreau décortique avec précision la vie quotidienne de ces femmes et ces enfants qui vivent dans l’attente perpétuelle, dans la peur constante de perdre quelqu’un et le tout avec les regards plus ou moins bons des concitoyens.
Bien plus qu’un roman noir, Il était une fois la guerre est un drame humain d’une grande complexité et d’une puissance incroyable
En bref, Il était une fois la guerre est une très grande réussite
Vous l’aurez compris, Il était une fois la guerre est un roman éprouvant par bien des aspects, mais c’est aussi une oeuvre qui marquera le lecteur au fer rouge. J’en sors, pour ma part, chamboulé et je porte également un autre regard sur ces hommes qui souffrent dans l’espoir d’installer une paix durable, malgré le manque de moyen, d’homme et d’espoir. Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce roman d’Estelle Tharreau !
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Catégories :Coup de coeur, Littérature, Thriller/Polar
Elle est terrible, cette auteure, pour faire passer un flot d’émotions aux lecteurs. Après une telle chronique, j’ai encore plus hâte de le lire !
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Je ne connais que trop peu mais je vais me pencher sur ses autres romans 😄. Y en t-il un en particulier que tu me conseilles ? En tout cas, je te remercie d’être venu me lire et pour ton commentaire
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Oui, il y a « la peine du bourreau », absolument exceptionnel ! Il véhicule autant d’émotions que celles dont tu parles dans ta chronique !
Pas de merci, je suis une fidèle lectrice, et tu sais que tu es responsable de pas mal d’entrées dans ma PAL ! 😉
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Alors ça, c’est de la chronique. Merci à toi.
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