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À l’autre bout de la laisse de Laure Lapègue : Introspection machiavélique

Ce qu’il y a de bien à lire le même auteur depuis quelques années, c’est que l’on arrive à déceler les thématiques qui lui sont chères. Laure Lapègue fait partie de cette catégorie et c’est avec plaisir que je vais vous parler de son dernier piège avec À l’autre bout de la laisse qui est sorti le 1er septembre 2021.

La 4eme de couverture

Pour son cinquantième anniversaire, Antoine s’est vu offrir un berger australien répondant au doux nom de Jack par sa femme Béatrice. Curieux cadeau pour ce professeur de philosophie misanthrope, en panne d’inspiration et en manque de reconnaissance, qui éprouve une peur viscérale à l’égard de la gent canine. Aussi ne se réjouit-il pas de devoir s’acquitter de la traditionnelle promenade en forêt supposée le contraindre à se sociabiliser… Mais le duo « enlaissé » n’a pas encore idée des tortueux chemins intérieurs sur lesquels ils vont se laisser entraîner…

À l’autre bout de la laisse : Introspection machiavélique

Les romans de Laure Lapègue se suivent et ne se ressemblent pas. Il est toujours difficile d’appréhender ce genre d’auteur, tant on ne sait jamais à l’avance dans quel genre celui-ci va nous emmener. À l’autre bout de la laisse ne déroge pas à la règle, puisque Laure Lapègue se joue de nous sur une bonne partie de son intrigue, avant de bifurquer vers quelque chose de plus inattendu.
Si les premiers chapitres laissent croire à un roman assez simple sur la vie quotidienne d’un homme qui voit sa vie chamboulée par l’arrivée d’un berger australien, l’autrice nous pousse dans notre réflexion pour essayer de voir au-delà des apparences. Avec une écriture simple, mais toujours aussi captivante, la romancière nous plonge dans le roman d’une vie, certes banale, mais qui va peu à peu se transformer, tout comme la nôtre, au fil des pages. 

À l’autre bout de la laisse va nous permettre de suivre un homme et son chien, tous deux enlaissés par la vie, par le quotidien, par les mensonges que l’on se fait à soi-même et aux autres. Antoine, le personnage principal, va peu à peu reprendre confiance en lui au gré des rencontres, des marches en pleine nature, des succès et des mensonges. Si celui-ci pourra nous paraître antipathique dans un premier temps, Laure Lapègue va tout faire pour renverser notre jugement dans une conclusion que l’on ne peut voir venir. Maîtresse de l’illusion, celle-ci nous permet de réfléchir à notre existence, notre but dans la vie et dans les choix que l’on peut faire au quotidien. 

C’est un beau mélange des genres qui nous est offert ici, tant la romancière joue les équilibristes entre le roman d’introspection, le nature writing par instant, et le thriller paranoïaque. À l’autre bout de la laisse prend alors la forme d’un bel hommage au genre humain, à l’humanité qui peut subsister en chacun de nous, à nos descentes en enfer et au souffle de liberté que l’on souhaite tous avoir au moins une fois dans notre vie.
Entre les réflexions existentielles et philosophiques, Laure Lapègue nous permet d’être aux côtés de personnages finement écrits, tout en jouant avec un récit qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière phrase. 


Vous l’aurez compris, À l’autre bout de la laisse de Laure Lapègue est le genre de roman qui ne paye pas de mine, de prime abord, mais qui a de quoi surprendre au bout de quelques pages. La romancière continue son exploration de l’humain au sens large du terme et de ses failles avec finesse et brio. En bref, c’est un roman qui mérite toute votre attention, surtout dans cette période délicate que nous vivons depuis quelques mois. 

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