Littérature

Interview de l’équipe du podcast Le Roi Stephen

Troisième interview dans le cadre de l’Automne du King !

Aujourd’hui, c’est au tour de l’équipe du podcast Le roi Stephen de se prêter au jeu des questions/réponses avec leur bonne humeur habituelle !

Attention : certaines réponses pourront heurter la sensibilité de certains fans.

Interview de l’équipe du podcast Le Roi Stephen

Avant de commencer, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ? 

Nous sommes l’équipe du Roi Stephen, podcast du label Podcut qui revient chaque mois sur une oeuvre de notre maître à toutes et à tous ! 

Nous sommes suffisamment nombreux pour que chaque épisode ne soit pas un épisode de fanboy complet, il y a souvent des avis divergents.
De l’encyclopédie sur pattes, aux anciens fans qui s’y remettent en passant par celles et ceux qui découvrent d’un oeil neuf les oeuvres, nous avons de quoi satisfaire tous les types de lecteurs et de lectrices ! 

Comment avez-vous découvert Stephen King (votre premier souvenir) ? 

[Pomme] j’avais lu tous les Chairs de Poule, Frankenstein et des histoires dérivés, Docteur Jekyll et Mister Hyde, quelques autres bouquins dans ce style, et puis je suis tombée sur Charlie au CDI du collège. 

[Urd] à la bibliothèque de la ville dans ma région de bouseux, j’aimais bien les couvertures de ces pavés

[GrandPoil] Oui pareil, à la bibliothèque de ma ville, il ya loooongtemps, la couverture et la taille de ça m’ont immédiatement parut être un gros challenge 

[Emilie] Au supermarché grâce aux blurbs ‘maître de l’horreur’ qui aguichaient la lectrice de Chair de Poule que j’étais.

[Julien] Sur une plage, un livre dépassé du sac d’un mec qui trainait dans le même club ados à Trouville, la couv était sympa, la 4ème aussi, c’était Le Fléau.

VERSION LONGUE DE LA DÉCOUVERTE

Julien – Le Fléau – En 2001

J’ai 15 ans, on est à Trouville en Normandie, je passe mon été avec mes potes dans ce qui s’appelait un Club Ados. On faisait beaucoup de sport le matin, et de la plage et du beach volley l’après-midi. Un parisien avait ramené un livre dans son sac pour le bouquiner entre deux matchs de volley. J’ai lu la quatrième de couverture, ça m’a plu alors j’ai ouvert le bouquin pour en lire quelques pages. Le soir même, j’allais avec ma grand mère au Super U acheter le tome 1 du Fléau. Et en 2 semaines, j’avais tout bouclé. Il est évident que j’avais adoré ce roman, sa palette de personnages, son combat manichéen et le graphisme de la maladie. 

Urd – Quelque part aux alentours de 1992-93

C’est une histoire si vieille que vous n’étiez peut-être pas encore né, j’avais 12 ou 13 ans (alerte boomer). Je me souviens d’une chose : j’avais un prof qui était mal aimé au collège mais qui nous faisait toujours faire des trucs cools, comme le fait d’aller à la bibliothèque municipale une fois par mois. Et là, ouah, plein de livres que je pouvais lire sans devoir les acheter, plein de livres que je pouvais consulter sans aller dans un magasin, plein de livres auxquels je n’avais pas du tout accès depuis mon bled paumé. Et là, je me souviens avoir choisi des bouquins du King et de Bachman d’après leur couverture, car j’aimais déjà les trucs qui font peur et qui explosent. 

Et naturellement j’ai lu tous les tomes dispo à la bibliothèque, parfois des pavés monstrueux que je ne rechignais pas à porter. C’est le souvenir de la bibliothèque qui est intimement lié à King dans mon esprit et le fait qu’il fallait attendre un mois à chaque fois pour avoir d’autres livres, en toute patience. Voire davantage quand le livre tant attendu était déjà loué !

Emilie – Cujo – En 1998

J’ai toujours beaucoup lu et toujours été assez fascinée par les récits d’horreur. Après des années à tourner les pages des Chair de Poule, j’ai commencé à me lasser. Toute jeune, trop jeune, lors du traditionnel passage au rayon livres du supermarché local, un samedi de courses avec ma maman, je me souviens avoir demandé si ce Stephen King c’était de l’horreur (les blurb aguicheurs m’avaient bien vendu cette étiquette qui lui collerait à la peau encore bien longtemps). Ma mère m’a répondu “oui, mais tu es encore trop jeune”. Je suis passée à autre chose et j’y suis revenue naturellement 2 ou 3 ans plus tard, vers 11 ans. Toujours avec ma mère, toujours dans le même rayon du même supermarché, sans doute toujours un samedi, j’ai choisi deux livres : La Petite Fille qui Aimait Tom Gordon parce que l’histoire me plaisait beaucoup, et Cujo car sur le papier ça me faisait moins peur.

Je me souviens m’être dit : “je lis Cujo en premier” car j’avais très peur du noir, j’ai donc repoussé la lecture de celui des deux qui risquait de vraiment m’effrayer, maintenant que je lisais de la littérature d’horreur “de grands”.

Je me suis aussi dit : “s’ils me plaisent, j’achèterai tous les autres”.

J’ai dévoré Cujo. Puis La Petite Fille. Loin de me douter de la passion qui naissait, et où elle me mènerait plus de 20 ans après.

GrandPoil – ça – Aucune mémoire des dates 

Ma découverte de King, c’est l’histoire de mon ambition de lire un livre taille Encyclopédie !

J’avais fini de lire la bibliothéque de mes parents, avec de nombreux livres de fantasy, de SF française (La nuit des enfants rois, cette claque) comme anglophone (Asimov et Herbert dès le plus jeune âge). C’est donc naturellement que je me suis tourné vers la bibliothèque de ma petite ville, Coëtquidan. Je parcourais les rayons sans trop savoir quoi lire, pas d’envie particulière si ce n’est de trouver un frisson différent de ce que je lisais d’habitude. 

Et là, dans les rayons, un livre de Stephen King (le nom me disait vaguement quelque chose, on devait être au tout début des années 90), un monstre grand format qui faisait la taille d’un dico et que j’ai dû porter à 2 mains pour voir de quoi il parlait. 

La 4eme de couverture mentionnait un clown maléfique et des peurs d’enfants. C’est parti, c’est pour moi !
Je ne vais pas vous refaire la genèse du roman (j’en parle dans notre épisode) et ce qu’il a représenté pour moi. Impossible de le lâcher, je lisais dès que j’avais une minute de libre et jusqu’à des heures indécentes le soir. La fameuse lampe torche sous la couette, je l’ai fait pour ce livre. 

J’étais accro, et j’ai dévalisé tout ce que je pouvais lire de King à partir de là, écumant tous les rayonnages, 2 à la fois, et réservant les romans déjà empruntés par quelqu’un (les maudissant parfois un peu quand c’était le dernier que je n’avais pas lu).

Et me voilà maintenant à participer à ce podcast… si j’avais su… ben j’aurais fait pareil 🙂

Pomme – Charlie – aux alentours de 1997-98

Quand je suis rentrée au collège, en septembre 1995, j’ai découvert le CDI et sa quantité de romans de toutes sortes. Je crois que je n’ai jamais plus autant lu de ma vie que durant mes années de 6e et 5e.

Parmi tous les livres il y avait les Chair de Poule. J’ai toujours détesté les films d’horreur, mais les livres c’est pas pareil. Je pense les avoir tous lus ! 

J’ai naturellement enchaîné sur du King (ouais, comme Émilie, mais avant elle !). Est-ce que j’ai trouvé Charlie au CDI ? Est-ce que je l’ai acheté ? Pourquoi est-ce que j’ai choisi celui-là plutôt qu’un autre ? Aucune idée ! 

En réalité je ne me souviens quasiment pas de l’histoire, mais un passage m’a marquée : un des méchants décrit ce qu’il voit dans le regard de la personne qu’il va tuer et qui vient de comprendre qu’il va mourir. Cette description m’avait fascinée. Je m’en souviens encore.

J’ai ensuite enchaîné sur Misery, puis La Ligne Verte, aux éditions Librio, en famille. Ma mère m’a acheté Sac D’Os à sa sortie mais je ne l’ai jamais lu, et puis j’ai entamé une loooongue traversée du désert en termes de lecture. Tellement longue qu’il y a quelques années j’étais persuadée de ne jamais avoir été une grande lectrice. Les souvenirs de ces heures passées à dévorer des bouquins sont revenus avec Le Roi Stephen.

Aymeric – 1997

Je ne sais plus exactement quel livre de Stivou j’ai lu en premier mais je suis certain que j’avais 12 ans ou pas beaucoup plus. Je me souviens que j’avais trois livres de lui dans ma bibliothèque : La Ligne Verte, Misery et Les Yeux Du Dragon. 

La Ligne Verte était en 6 petits tomes aux éditions Librio (vous savez, ces petits livres à 10 Francs). J’ignorais que c’était parce que l’histoire avait été initialement publiée en feuilleton, tout ce que je voyais était un format de livre aberrant, je le snobais régulièrement quand je cherchais un nouveau truc à lire.

Le livre des Yeux Du Dragon me donnait déjà plus envie. Le bon gros pavé de chez France Loisirs avec sa couverture cartonnée et sa jaquette illustrée dans un style un peu bande-dessiné avait tout pour plaire au rat de bibliothèque que j’étais à l’époque. Mais quand j’ai lu “histoire qu’il a écrit pour sa fille parce qu’elle était trop jeune pour le reste de son oeuvre” dans le texte de présentation je me suis mis en tête que c’était pour les bébés et que je valais mieux que ça.

C’est donc probablement Misery que j’ai lu en premier, lors d’une des fringales de lecture qui me prenait régulièrement à cet âge-là. J’attrapais un bouquin au hasard dans l’immense bibliothèque blanche qui séparait mon lit de la porte de ma chambre et dans laquelle se trouvaient mes livres mais aussi pas mal de ceux de mes parents qui n’avaient pas pu trouver place dans les étagères du couloir. J’ai dû le dévorer en moins d’une semaine. Je me rappelle avoir été assez marqué par le pouvoir évocateur des descriptions, notamment une certaine blessure au genou qui me fait souffrir rien que d’y repenser. J’ai aussi espéré que les aventures de Misery Chastain, dont des extraits ponctuent le roman existent vraiment en livre, mais en vain.

J’ai lu les deux autres quelques semaines ou mois après mais ma période science-fiction est arrivée rapidement et a duré plusieurs années et je n’ai pas ouvert un autre King avant un bon moment. 

Comment est venu l’idée d’un podcast autour de Stephen King ?  

ça s’est déroulé un peu comme le début de Rage, notre épisode pilote, l’histoire d’une prise d’otage ! 

Julien, Pomme, GrandPoil, Urd et Aymeric chillent dans un serveur discord d’un autre label de podcasts (Qualiter, bisous les qualitos). Soudain Julien se dit qu’un podcast sur King ce serait cool car il n’y en a pas en français ! On imagine en live comment se passerait le premier épisode, comment on ferait et quel livre prendre, etc…
Pour se lancer un premier livre court, pas forcément très connu et….. tiens qu’est-ce que je vois dans ma messagerie Discord ? Une invitation à rejoindre le discord du Roi Stephen 😮 

Ni une ni deux, les participants à la conversation se font enlev…recruter, Julien lance un appel Twitter pour essayer de trouver une ou deux voix féminines pour avoir une bonne parité. 

Il attire Maria et Emilie dans le piège, et syndrome de Stockholm aidant on leur dit que le projet a l’air cool il faut en être ! 

Et Bim on enregistre ce premier épisode, on trouve ça bien et on se dit que pour le prochain on va faire un plus gros morceau : ça ! (s’ensuit un enregistrement marathon complètement imprévu par nos podcasteurs amateur ) 

Et voilà, la pierre roule et amasse de la mousse de cadavres depuis plus de 2 ans !

Comment choisissez-vous le roman qui sera abordé dans le podcast ? 

Au départ on souhaitait uniquement proposer un choix des auditeurs en faisant un sondage Twitter pour lequel on trouvait un vague thème pour lier 4 romans ou nouvelles. 

Cette dernière année avec l’attaque de La Tour Sombre, il a fallu qu’on s’organise un peu plus pour avoir lu un maximum de romans ou nouvelles en lien avec cet univers. Moins de sondages, plus de figures imposées. Mais on reviendra au sondage dès qu’on le peut. 

Comment préparez-vous la création d’un épisode du podcast (du choix de la lecture jusqu’à la mise en ligne du podcast) ?

De manière totalement organisée et prévisible ! Non … 
Une fois le choix fait (cf ci-dessus), on crée un doodle pour trouver la date arrangeant le plus de monde et laissant le temps au monteur de travailler. On vise une sortie d’épisode à peu près tous les 15 du mois. 
A de rares exceptions, on réussit à enregistrer avec toute l’équipe. 
Ensuite la répartition des rôles pour l’épisode, présentation (Julien principalement), résumé (Pomme principalement), chronique sur l’univers et / ou sur les adaptations (le premier qui perd à la courte paille). Et pour finir la théorie d’Urd, notre ingrédient secret pour lier tout ça !

Vous comptez parler de tous les romans du maître ? 

Jusqu’à ce que mort s’en suive, on ne sait pas si ce sera la nôtre ou la sienne en premier, surtout qu’on compte aussi parler des nouvelles, des essais…

Si vous ne pouviez qu’emporter un seul roman de Stephen King avec vous, lequel serait-ce ?

[Pomme] je ne sais pas, je dois demander à Emilie.

[Urd] un recueil de nouvelles, peu importe lequel

[GrandPoil] La réponse change probablement à chaque fois qu’on me pose la question !  En ce moment, je dirais Simetierre.

[Emilie] Ahlala comme a dit GrandPoil, là je dirais Le Fléau

[Aymeric] Aucun, je kidnappe Steevou et il me racontera des histoires tous les soirs avant de dormir.

Au contraire, si vous pouviez effacer un de ses romans de la surface de la Terre ? 

[Pomme] JOYLAND

[Urd] effacer un roman ? Jamais !

[GrandPoil] il faut accepter le bon comme le mauvais ! (mais on pourrait tailler dans Sleeping Beauties sans que ça me chagrine 😀 )

[Emilie] Franchement Dôme il sert à rien non ? 😀

[Aymeric] Ça, comme ça plus de raison d’avoir peur des clowns, c’est gentil les clowns.

Et sinon, c’est quoi le plus beau point culotte chez King ?

[Urd] Les deux nanas dans Marche ou Crève (point sans-culotte)

[GrandPoil] le premier, la découverte de ce qui allait devenir une running joke, dans Rage non ? je sais plus j’ai pas réécouté :p 

[Aymeric] Le slip de bain d’Harold dans Le Fléau

J’ai quelques lecteurs cinéphiles et vous parlez rapidement des adaptations cinématographiques durant le podcast. Quel est votre regard face à toutes ces sorties depuis Carrie au bal du diable de Brian De Palma en 1976 (1977 en France) ? 

[Urd] Le moins que l’on puisse dire c’est que ça s’est amélioré !

[GrandPoil] ça fait plaisir de voir l’intérêt qui est à nouveau porté par de bons réalisateurs aux romans de King ! J’attends encore de nouveaux chefs d’œuvre comme Les évadés ou La ligne verte, mais on s’en rapproche.

[Emilie] Ça donne envie à certain·e·s de le lire ou de découvrir son univers et ça c’est cool ! Plus de quali et moins de quanti ce serait pas mal quand même ^^

[Aymeric] Je trouve dommage la façon dont beaucoup de ses histoires fantastiques ont été maltraitées par les studios (et par lui-même) Les adaptations récentes relèvent le niveau.

Pour terminer, avez-vous un petit message à faire passer aux futurs auditeurs et aux lecteurs qui sont encore récalcitrants avec Stephen King ? Avez-vous un livre particulier à conseiller pour celles et ceux qui ne l’ont jamais lu ?

 [Pomme] King a écrit des romans et nouvelles très variés dans le style (horreur, thriller, social etc…), il est difficile de ne pas en trouver au moins 1 qui plaise. Et les trad sont fabuleuses

[Urd] Soyez récalcitrants, soyez salés, c’est autorisé ! Choisissez au feeling, peu importe.

[GrandPoil] Un recueil de nouvelles comme Danse Macabre, ou Différentes Saisons, on y voit que King ne fait pas que de l’horreur !

[Emilie] Venez ! Il a tellement écrit, et tellement de choses différentes, qu’il y aura obligatoirement une lecture qui vous plaira 🙂

[Aymeric] Comme GrandPoil, essayez un des recueils, ou un des romans publiés sous le nom de Bachman. Il ne faut pas avoir peur.

Un top 5 personnel à proposer ? 

[Pomme] 

1 – Marche ou Crève
2 – Rage
3 – les 2 premiers tiers du Fléau
4 – Jessie
5 – La Méthode Respiratoire

Je n’ai pas fini Shining mais il va rentrer dans le top 5 je pense.

[Urd] Différentes Saisons, Marche ou Crève

[GrandPoil] Je ne sais pas faire cet exercice, c’est trop difficile de choisir parmi ceux que je préfère ! Les premiers Bachman sont probablement en tête avec Salem et Simetierre !

[Aymeric] Sans ordre précis :
La méthode respiratoire
Les yeux du dragon
Simetierre
Joyland
Les Évadés

[Julien] Le Fléau, Simetierre, Shining, Danse Macabre, Joyland

Je vous laisse le mot de la fin. 

Ciboulette


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Un grand merci à toute l’équipe d’avoir pris du temps pour répondre à toutes mes questions et un énorme merci de m’accompagner durant mes travaux.

Longue vie au Roi Stephen !

Pour retrouver l’Interview du Club Stephen King
Pour retrouver l’Interview de Stephen King France

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