L’année 2017 marque les 29 ans d’existence de la saga Chucky et le moins que l’on puisse dire, c’est que celle-ci ne s’est pas fait dans la précipitation, contrairement à d’autres saga comme Vendredi 13 ou encore Saw. Elle se démarque aussi par le fait que la saga Chucky a toujours gardé le même scénariste et créateur, à savoir Don Mancini. D’abord scénariste sur les quatre premiers long-métrage, celui-ci a pris le rôle de réalisateur depuis Le fils de Chucky.
La saga connaît tout de même un certain déclin vis-à-vis de la critique et des spectateurs depuis quelques années déjà, ce qui a amené Don Mancini a avoir recours à la sortie DTV, apportant ainsi un côté fauché dans la réalisation. Il faut tout de même voir le bon côté des choses dans ces sorties direct to dvd, c’est que le réalisateur a ainsi beaucoup plus de liberté pour créer davantage et apporter de la nouveauté dans la forme et dans le ton de ses propos. Après le huis-clos dans un manoir à l’aspect gothique, Chucky revient dans un quasi-huis-clos dans un asile psychiatrique. Dans Cult Of Chucky, on retrouve Fiona Dourif qui reprend le rôle de Nica, injustement mis en cause dans la tuerie du précédent film, mais qui a finalement fini par accepter cette histoire en prenant l’entière responsabilité. Faisant ainsi de Chucky une personnification de sa folie (On sait que c’est totalement faux).

Internée dans un hôpital psychiatrique depuis quatre ans, Nica Pierce est convaincue à tort d’avoir tué – à la place de Chucky – toute sa famille. Mais la terreur s’empare des lieux après une série d’événements terrifiants et mystérieux. La poupée tueuse au sourire diabolique n’est peut être pas si étrangère que cela à ces événements…
Cult Of Chucky s’apparente donc comme un film fauché qui joue avec son fan service pour faire revenir quelques figures mythiques de la saga. On retrouve bien évidemment Brad Dourif, qui est la voix officielle de Chucky, mais on retrouve aussi Alex Vincent qui reprend son rôle d’Andy, ainsi que Jennifer Tilly (Tiffany) pour quelques scènes. Si cette aspect fan service apportera son lot de bon moments, il faut quand même voir que ça ne fonctionne pas toujours. Le film n’en reste pas moins divertissant et plaisant pour les fans hardcore de la saga.
Le côté fauché de ce long-métrage se ressent dans les décors qui sentent bon le studio à des kilomètres. L’asile psychiatrique semble irréel, vide et d’un blanc immaculé. On navigue dans de longs couloirs symétriques à l’exposition artificielle assez froide. On ne part pas donc avec les meilleures bases, surtout quand on se souvient du travail sur le manoir du film précédent… Mais ce côté aseptisé de l’asile apporte tout de même un côté graphique travaillé dans certaines scènes et dans ces moments-là que l’on se rend compte que Don Mancini n’est pas un tâcheron. Quand il veut, il arrive à s’appliquer et à nous offrir des plans de qualités, jouant sur les textures, les reflets et rendant hommage à de grands noms du cinéma. Côté scénario, c’est un peu la même chose en fait. Don Mancini se perd un peu dans sa première partie avec un scénario qui s’éparpille, sans que l’on sache vraiment pourquoi. L’incursion dans l’hôpital psychiatrique apporte son lot de de personnages caricaturaux, avec des acteurs complètement à côté de la plaque, mais il y a Fiona Dourif et Brad Dourif qui sauve les meubles.

Dans Cult Of Chucky, Don Mancini a essayé de reprendre l’esprit du précédent film, tout en revenant un tout de petit peu au cynisme qui faisait le charme de sa poupée. L’équilibre est précaire, l’idée ne fonctionne pas à tous les coups, mais on prend plaisir à suivre les actes de Chucky. On est loin du grandiloquent et du gore à outrance, le réalisateur revient à un cinéma à l’ancienne, avec des mises à mort plus inventives, plus sobres et plus sérieuses qui marquent autant, voire plus, le spectateur. Tout cela fonctionne aussi parce que Don Mancini n’a pas abandonné l’animatrocic au profit du numérique, ce qui apporte un certain réalisme à sa poupée. Le côté fauché se fait ressentir dans les textures et les animations qui se font moins nombreuses, mais on comprend assez vite pourquoi. Cult Of Chucky finit par oublier le bafouillage de la première heure pour nous offrir une dernière partie qui fonctionne à la perfection. L’âge d’or de Chucky est peut-être loin derrière lui, mais Don Mancini s’accroche et nous offre un délicieux moment de bravoure.
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