Un premier roman, c’est important non ? Est-ce qu’il lance une carrière ou au contraire peut la stopper nette ? Difficile de réellement le savoir, surtout lorsqu’on n’écrit pas nous-même.

J’aime donner une chance à un premier roman, du moins quand celui-ci se rapproche de ce que je lis habituellement. C’est ainsi que j’ai accepté de lire celui de Camille Choppin et grand bien m’en a pris.

Aujourd’hui, je vous donne mon avis sur Psychologia de Camille Choppin qui est un premier roman de qualité. 

La 4eme de couverture

Clémence, jeune comédienne un peu instable, se retrouve kidnappée et à la merci d’un jeu parfaitement ficelé par son ravisseur. Livrée à elle-même dans cet endroit étrange, seule face à ses choix, le temps lui est compté et chaque décision prise lui rappelle qu’elle n’en sortira pas…

Psychologia : Un premier roman de qualité

Pour un premier roman, je dois dire que c’est une belle réussite. Camille Choppin nous embarque dans un huis-clos psychologique de grande qualité qui met nos réflexions sur l’espèce humaine en exergue. L’autrice plante son histoire dès les premières lignes et il sera alors compliqué de lâcher ce roman avant la dernière page. Tout est réuni pour que le lecteur reste scotché à son livre, puisque Psychologia nous propose de suivre le personnage de Clémence dans une drôle de posture. Celle-ci se réveille dans une pièce sombre, sans fenêtre et sans savoir ce qu’il se passe. Nous sommes dans sa tête et nous comprenons sa panique. Impossible de découvrir la moindre chose dans ces quelques pages et la tension est déjà présente. Les phrases sont courtes, percutantes, ce qui apporte un certain rythme à cette histoire.
La tension se fait sentir et elle augmente petit-à-petit, notamment quand “le monstre” parle. Parce que Clémence n’est pas seule. Elle subit de drôles d’épreuves qui pourront vous faire penser à la saga SAW. Je vous rassure tout de suite, point de gore dans Psychologia, mais comme son nom l’indique, il y aura de la psychologie, beaucoup de psychologie. Le monstre va s’amuser à torturer notre protagoniste avec de nombreux tests mettant à mal nos certitudes sur l’espèce humaine. D’ailleurs, Camille Choppin nous questionne par la même occasion avec ces épreuves, puisque l’on se demande sans cesse ce que l’on ferait. 

On suit le calvaire psychologique de cette jeune femme qui devra répondre à des tests tous plus horrible les uns que les autres et qui la poussera au bout de ses retranchements. Camille Choppin réussit, selon moi, l’exploit de nous faire ressentir toute une palette d’émotions lors de ces deux cents pages, que l’on partage avec Clémence. Claustrophobie, rage, désespoir… On passe de l’incompréhension à la peur, mais aussi de la haine à la résilience. Les frontières sont minces pour ne pas devenir un monstre…
On passe les épreuves avec difficultés. La fatigue s’installe en nous, comme elle s’installe chez Clémence. La paranoïa prend place. Les doutes et la folie ne sont pas loin. Clémence se transforme en quelque chose qu’elle ne reconnaît pas. Elle redevient un être primitif, capable du pire, comme du meilleur pour s’en sortir. Psychologia devient alors une oeuvre cathartique pour sa protagoniste, mais aussi pour nous, lecteur.
Camille Choppin nous offre un très beau et un très bon thriller psychologique avec ce roman. La mort, la maladie, la folie transpire tout au long des pages pour se terminer sur un final, peut-être prévisible sur certains points, mais qui glace tout de même le sang. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé ce dernier tiers qui conclut de façon magistrale ce roman. Camille Choppin ne s’arrête pas sur une fin abrupte qui aurait pu laisser le lecteur sur place, mais elle décide de nous apporter toutes les clefs pour comprendre, pour s’insurger, pour prendre peur.

Je pense que vous l’aurez compris, mais je vous recommande chaudement ce premier roman de Camille Choppin. Psychologia est plus qu’un simple thriller psychologique. C’est une oeuvre intelligente et bouleversante qui, je l’espère, ne vous laissera pas indifférent. En tout cas, j’ai eu le plaisir de découvrir un premier roman de qualité et je peux vous dire que ça fait beaucoup de bien.