Bonjour à tous,
On se retrouve aujourd’hui avec un nouvel article cinéma. Il sera question aujourd’hui d’une histoire tirée de faits réels et de possession. Verónica est réalisé par Paco Plaza, qui n’est autre que le papa de la quadrilogie Rec, saga horrifique espagnole qui a redonné toutes les lettres de noblesses au film de found footage.
Je n’avais pas vraiment entendu parler de ce film, mais je suis tombé sur un article traitant de l’affaire sur un site web. Paco Plaza nous fait part d’un fait divers, jamais résolu par la police, qui est survenu dans un des quartiers ouvriers de la capitale espagnole pendant les années 1990. C’est donc cette information qui m’a donné envie de le voir, car j’aime tout particulièrement ce genre d’histoire.
Je suis donc allé dans la salle obscure la plus proche, sans avoir eu d’avis extérieur et sans avoir vu une seule photographie du film.
Alors qu’est-ce que cela donne ? Est-ce un énième film de possession ? Mon avis complet dans la suite de cet article.
Synopsis :
À Madrid, après avoir participé à une séance de spiritisme avec ses amies, une jeune fille est assaillie par des créatures surnaturelles qui menacent de s’en prendre à sa famille.
Le seul cas d’activité paranormale officiellement reconnu par la police espagnole.
Possession, mais pas que…
Je vais commencer par l’aspect qui peut-être le plus négatif pour certains spectateurs. Oui, Verónica est un film de possession classique dans sa construction et dans l’attente qu’il procure aux spectateurs. Inutile d’attendre du jumpscare et des voix démoniaques, Verónica fait dans la simplicité et dans l’ambiance. Nous sommes loin d’un film comme L’Exorciste, mais il est difficile de surpasser cette oeuvre de légende. Verónica est bien plus un hommage à ce celui-ci et à tant d’autres, qu’un long métrage qui tente de le surpasser.
La tension est palpable durant la totalité du long métrage et elle se transforme en un tourbillon dans le dernier tiers du film, qui en devient presque insoutenable. Cependant, les nombreuses scènes « horrifiques » qui sont distillées tout au long du film, sont quelques peu téléphonées. Cela n’empêche pourtant pas à Verónica de mettre en place une ambiance à la fois glaçante et malsaine. De plus, je tiens à vous repréciser que Verónica est tiré de faits réels. Personnellement, il ne m’en faut pas plus pour m’impressionner…
Le réalisateur, Paco Plaza, revient sur l’utilisation du Ouija et des problèmes que cela engendre. Je tiens à émettre le même message que dans le film, mais s’il vous plait, arrêtez de jouer avec des planches de Ouija. Cela peut être très dangereux, même si vous ne croyez pas à ce genre de faits.
Alors, certes cette idée est déjà vue et revue une bonne centaine de fois dans les films et dans la littérature, mais je pense qu’il est préférable de le répéter. Verónica n’appuie pas exclusivement son propos autour de cette planche de Ouija, même si ces quelques jours de la vie de Véronica tournent autour de cette séance qui a plutôt mal tourné.
Verónica, sous couvert d’un film de possession, revient sur la vie d’une jeune adolescente et de son entrée dans l’âge adulte. Paco Plaza revient sur ce moment précis de la vie d’une jeune fille, que l’on a pu voir dans Carrie ou plus récemment dans ça. Cependant, le réalisateur nous montre que cette jeune femme doit déjà gérer son rôle d’adulte depuis un long moment, puisque c’est elle qui s’occupe de sa famille, car sa mère travaille beaucoup et est donc souvent absente. Cette absence va jouer sur les apparitions et la possession de la jeune Veronica. Paco Plaza revient donc sur des profonds conflits intimes tout en utilisant les codes du film horrifique.
Verónica veut nous montrer que le passé peut revenir en force et terrasser les plus faibles d’entre nous, ceux qui manquent encore de maturité.Les démons la pourchassent et s’emparent d’elle, de son esprit.
Sans entrer dans les détails, ce qui fait la force du propos de Paco Plaza, c’est qu’il a complètement mis de côté la sphère religieuse. Verónica est donc bien plus et propose une autre vision, plus terre à terre, mais qui fait quand même toujours froid dans le dos…
Un esthétisme qui a fait mouche
Ce qui m’a le plus intrigué durant ce film, c’est l’esthétisme et le choix des musiques. Paco Plaza use de différents symboles pour nous montrer que Verónica sombre peu à peu dans la noirceur et la folie. Le visage qui s’assombrie petit à petit, l’utilisation de l’éclipse solaire qui peut-être interprété de différentes manières. Chacun pourra développer sa propre analyse après le visionnage de ce film.
Le réalisateur utilise beaucoup les fondus enchaînés et les surimpressions pour nous donner des informations sur l’évolution de son personnage. Notamment lors des scènes d’endormissement où Verónica ne fait plus qu’une avec les étoiles, mais surtout la nuit.
Je parlais donc de l’esthétisme et de la musique pour ce film et je tiens à dire que Paco Plaza offre des cadres qui sont vraiment très beaux. Il joue avec l’architecture particulière de ce quartier de Madrid où l’on a l’impression que l’appartement forme un U, ce qui permet à la jeune femme de voir ce qu’il se passe dans la chambre de ses petites sœurs et donc de développer notre angoisse. Le réalisateur joue également avec le positionnement de son actrice dans certaines scènes, ce qui donne des indications sur la santé de celle-ci.
Pour ce qui est de la musique, je l’ai trouvée parfaite. Il y a quelques morceaux de rock espagnol, permettant ainsi d’implanter son film dans son époque et dans son contexte. La jeune fille qui se mue, se rebelle contre elle-même. Le reste de la création colle parfaitement à l’ambiance que le réalisateur a essayée de donner tout au long de son film. La musique est à la fois angoissante et stridente par moment. Elle donne l’impression de venir de très loin, mais aussi d’être jouée à l’envers. Il est rare que je souligne la musique dans un film, mais celle-ci m’a vraiment marqué…
Pour finir, je ne vous dirais qu’une seule chose. N’allez pas lire les commentaires des spectateurs, car ils ne reflètent pas, à mon sens, le véritable propos de Verónica. Ne vous attendez pas à voir un grand film de possession ou d’horreur. Laissez vous immerger par les propos sous-jacents, le paranormal, les compositions, la mise en scène et la musique. Verónica est un coup de cœur pour moi et je défendrais ce film quoi qu’on puisse en dire.
Verónica me permet de démarrer mon Movie Challenge 2018 en validant l’item « Un film européen hors France » !
Catégories :Cinéma, Coup de coeur, Horreur/Epouvante, Paranormal