Lorsque, sur un coup de tête, Cheryl Strayed enfile son sac à dos, elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Tout ce qu’elle sait, c’est que sa vie est un désastre. Entre une mère trop aimée, brutalement disparue, un divorce douloureux et un lourd passé de junky, Cheryl vacille. Pour tenir debout et affronter les fantômes de son passé, la jeune femme n’a aucune réponse, mais un point de fuite : tout quitter pour une randonnée sur le « Chemin des crêtes du Pacifique ». Lancée au coeur d’une nature immense et sauvage, seule sous un sac à dos trop lourd, elle doit avancer pour survivre, sur 1700 kilomètres d’épuisement et d’effort et réussir à atteindre le bout d’elle-même. Une histoire poignante et humaine, où la marche se fait rédemption.

C’est avec les nombreux conseils de ma Clémentine (Bbunnyhero) que je me suis lancé dans cette aventure. Avide de sport et amateur de randonnée, ce roman ne pouvait que me plaire, mais bizarrement j’avais tout de même quelques appréhensions. Wild est-il une copie d’Into The Wild ou bien quelque chose de complètement différent ?
Ce roman de voyage et de dépassement de soi est arrivé au bon moment d’un point de vue personnel, mais également avec la période des grandes vacances.

La randonnée comme thérapie

Ce qui m’a profondément marqué dans ce récit, c’est le rapport qu’entretien Cheryl Strayed avec la randonnée. Cette marche entre dans une sorte de thérapie vis à vis du deuil suite à la mort de sa mère mais pas seulement. Le personnage est en deuil de sa vie entière, d’un père absent, colérique, d’un passé de junky mais également suite à un divorce.
Cheryl Strayed a besoin de se reconstruire et de comprendre qui elle est et de quoi elle est capable. C’est donc par la souffrance et le dépassement de soi qu’elle va engager ce processus. Cette randonnée le long du PCT, c’est une façon pour elle de dire au revoir à ses démons mais également pour créer une nouvelle vie.
C’est ce message qui m’a beaucoup plu et qui m’a donné envie de réfléchir un peu plus à ma vie et ce à quoi je devais dire adieu pour mieux avancer.

Cette introspection est touchante car Cheryl Strayed ne peut tricher, tout comme durant la randonnée. Cette jeune femme est touchante et forte puisqu’elle se lance dans cette aventure sans aucune préparation. Le PCT est un véritable chemin de croix tels les pèlerins de St Jacques de Compostelle.

Un roman FeelGood qui fait tout de même souffrir

Wild est de ces romans qui nous fait vivre de nouvelles expériences, ici c’est celle de la randonnée. J’avais déjà pratiqué un peu ce sport avec le roman de Stephen King Marche ou crève. Heureusement pour Cheryl Strayed nous en sommes loin, même si cette jeune femme souffre beaucoup.
En effet, non pas sans humour, Wild revient pages après pages sur le calvaire physique de celle-ci. Avec un sac 20 fois trop lourd pour elle, qu’elle surnomme Monster, et ses chaussures trop petites, Cheryl Strayed va souffrir et nous emporter dans sa souffrance. Ce n’est pas son sac qui m’a fait souffrir mais ses pieds, notamment lors des scènes où ses ongles de pieds s’arrachent sans aucune pression.

Malgré cette souffrance liée à cette randonnée, Wild est un roman qui nous met tout de même de bonne humeur. Jamais un livre ne m’aura donné autant envie d’aller marcher durant des heures.
De plus, cette leçon de vie nous propose des rencontres avec d’autres randonneurs et locaux inoubliables. Nous sentons avec cette lecture que les Hommes ne sont pas tous mauvais. Ces rencontres humaines donnent tout autant envie de partir à l’aventure.
Les descriptions des paysages font également rêver et permettent de découvrir la nature américaine. J’étais déjà contemplatif de cette nature mais avec ce roman tout a été décuplé.

Wild est donc une belle surprise pour moi puisqu’il m’aura fait découvrir de nouvelles sensations de lecture. Si vous voulez souffrir avec le protagoniste de l’histoire ou si vous voulez réfléchir à votre vie et vos actes, ce roman sera parfait pour vous.