Synopsis :
Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien.
À 16 ans,elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa soeur aînée est également élève.
Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
La bande annonce :
Grave, un film de genre
Avant de commencer ma chronique, je tiens à souligner l’importance de cette sortie en salle. Le cinéma de genre n’est pas assez représenté en France car il n’est pas assez vendeur. Il est donc rare de tomber sur un film comme celui-ci dans nos salles obscures. D’ailleurs, Grave ne déroge pas à la règle puisqu’il n’est diffusé que dans moins de 300 salles en tout et qu’en plus c’est une production Franco-Belge.
De plus, Grave fait figure d’exception dans le paysage français puisque ce long métrage est réalisé par une femme, Julia Ducournau. Bah oui on ne va pas se mentir, les réalisatrices ne sont pas extrêmement bien représentées en France et dans les autres pays d’ailleurs.
Selon Julia Ducournau, Grave ne devrait pas être catalogué dans un seul genre. Donc oubliez tout de suite la mention d’horreur puisque Grave va brasser une multitude de genre. L’horreur, certes, mais aussi le thriller, la romance et la comédie. Ce mélange des styles est très bien dosé de la part de Julia Ducournau. Grave démarre lentement, à la manière d’un film Français basique. Puis, quelque pointes horrifiques viennent agrémenter l’histoire. Il y a une omniprésence des animaux, morts ou vifs, des corps pendus, endormis, disséqués, en bocal. Une frénésie de la fête, rappelant les scènes filmées pour la série britannique Skins. Une fois que l’horreur s’invite, c’est trop tard ! Le spectateur est captivé et captif de cette histoire.
Cannibalisme… Mais pas que
En effet, Julia Ducournau utilise le cannibalisme comme base de son premier long métrage mais c’est une raison pour parler de tout autre chose.
Grave, c’est l’histoire de Justine, jouée par Garance Marillier, une jeune adolescente qui se retrouve propulsée dans un monde qu’elle ne connaît pas. Ce film traite de l’adolescence et du passage à l’âge adulte. Justine va découvrir son corps et l’attrait pour la chair, la sexualité.
Tout au long du film, le personnage va se découvrir, s’affirmer et accepter son corps. Cette transformation passe par le contact avec sa soeur qui devient une référence, un modèle.
D’une jeune fille innocente, Justine se transforme en un animal sauvage qui guette sa proie. C’est un grand écart entre l’innocence et la violence que nous offre Garance Marillier.
Je tiens à souligner le fabuleux travail de Garance Marillier qui offre une prestation de grande qualité pour son premier long métrage. Il ne faut pas oublier les deux autres seconds rôles qui tiennent chacun une place importante dans l’intrigue de Grave.
Une beauté visuelle
Julia Ducournau offre au spectateur un film de grande qualité visuelle. Filmant la plupart du temps en grand angle, elle propose un cadre presque vide permettant au personnage de circuler librement. Proche de l’art et de la danse contemporaine, certaines scènes sont très stylisées. Je pense notamment à la scène de l’entrée dans le bizutage où les bizus marchent à quatre pattes comme des animaux.
Julia Ducournau offre une réalisation assez oppressante avec des plans figuratifs sur des animaux.
Le travail sur la lumière est très important dans Grave. Julia Ducournau est très inspirée par l’expressionnisme et n’hésite pas à employer la lumière comme fonction de dialogue. Il n’y a pas besoin de paroles pour comprendre le sens d’une scène. C’est pourquoi Julia Ducournau alterne entre la lumière naturelle et artificielle. Elle use du néon bleu et rouge donnant un certain style graphique à son oeuvre.
C’est un dialogue permanent entre les corps et les lumières. Le corps n’est pas sublimé, bien au contraire. Il est naturel, beau et inquiétant à la fois. Une référence au travail de Cronenberg (La mouche) qui joue sur la transformation physique et non sur la transformation morale de son personnage. On peut être horrible à l’extérieur mais bon et beau à l’intérieur. C’est ici le cas de Justine qui tente de contrôler ses pulsions.
Dernière information pour finir. Grave n’est pas si gore que ça ! Les scènes sont juste explicites mais elles ne choquent pas. Bien sûr, si vous êtes d’une nature à ne pas aimer ça, ce film n’est pas fait pour vous.
Catégories :Cannibalisme, Cinéma, Coup de coeur, Film de genre, Horreur/Epouvante
Whoua rien que la bande annonce est fascinante et hypnotique !
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Tu as vu ! J’ai eu cet effet là quand je l’ai vu la première fois au cinéma.
Tu ressens ça aussi durant la projection du film ! un vrai petit bijou 🙂
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Magnifique chronique ! Je vais le voir demain et j’ai vraiment hâte !!!
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Merci beaucoup 🙂 N’hésite pas à venir donner ton avis sur ce commentaire 🙂
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Totalement d’accord avec toi pour le coup! Le travail sur la lumière est juste fou dans ce film
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