Difficile de rester objectif lorsque l’un de nos auteurs favoris revient sur le devant de la scène pour nous offrir un nouveau thriller. Parfois violent, toujours noir, Antoine Renand revient en grande forme avec un thriller psychologique traitant de l’image de la victime, de la personne accusée à tort et tous les traumas que cela instaura avec La fille de Jonathan Becker. Le roman est disponible en librairie le 5 mars 2025 et il est publié aux Éditions Harper Collins.
La 4eme de couverture
Elle est la fille de l’un des pires tueurs en série emprisonnés.
Elle fut, enfant, impliquée dans son mode opératoire.
Elle a refait sa vie, cherchant à oublier… et à se faire oublier.
Mais lorsque le sang se remet à couler Jessica Becker se trouve de nouveau au cœur de l’orage.
La fille de Jonathan Becker : victime ou bourreau ?
Tout commence par un prologue qui nous met tout de suite en condition, qui nous annonce la couleur du roman que l’on a dans les mains et qui pousse notre curiosité morbide à aller plus loin dans cette lecture. Il n’y a pas à dire, Antoine Renand sait comment s’y prendre pour nous attraper dans ses filets et pour nous maintenir captif d’un récit prenant, paranoïaque à certains égards et surtout diablement construit. La fille de Jonathan Becker est le genre de roman qui fonctionne à merveille et qui nous pousse à le lire d’une traite, tant le mystère est entier et que l’on a envie de découvrir la solution de cette énigme qui semble intéresser de nombreuses personnes.
Difficile d’en dire réellement plus, le romancier nous offre un récit riche, dense, mais qui se lit avec une facilité déconcertante. On plonge corps et âme dans ce mystère et dans cet acharnement autour de cette jeune femme qui tente de se reconstruire après l’horreur qu’elle a vécue étant plus jeune. Tout part d’une enquête horrible, mais dont on aura que les échos, et de cette volonté de trouver un ou des coupables très rapidement. L’horreur est découverte, une jeune fille semble en savoir plus qu’elle ne le dit et c’est tout un processus qui se met en place pour la faire avouer. Pression de la police, des médias et nous obtenons une petite fille qui parle sans réfléchir, qui avoue des choses, qui se rétracte et qui devient, par la force des choses, l’ennemie à abattre et le bourreau d’une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre.

Avec La fille de Jonathan Becker, Antoine Renand s’intéresse à cette figure de l’enfant que l’on utilise comme appât, vu comme le complice et de l’autre celle des parents de victimes qui sont toujours en attente d’une réponse. Ces deux mondes vont exploser lorsqu’une série de meurtres va réveiller cette vieille affaire. Jessica, qui juste là, essayait de vivre sa vie de façon anonyme va être de nouveau prise pour cible par les familles de victimes, par des fans obsédés, par la presse et par la police. Le romancier nous immerge alors dans les méandres de la psychologie humaine, dans les failles et dans l’impact que tout cela peut avoir sur les personnes. Dès lors, la paranoïa s’installe en nous et nous commençons à voir le mal partout. Est-ce que Jessica est si innocente que cela ? Est-ce que l’on ne réagirait pas comme certains parents en attente de réponse ? Les scènes s’enchaînent dans un rythme intense, la tension monte d’un cran à chaque chapitre et Antoine Renand nous perd, joue avec notre empathie et nous enfonce dans la crainte que tout recommence.
La puissance de ce roman réside également dans sa construction, puisque Jessica nous permet de revenir dans ses souvenirs pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer lors des événements funestes. On tombe alors sur un été particulier, fait de liberté, d’art, de petits larcins, d’amour, de sexe et d’autres abus. La fille de Jonathan Becker joue alors avec notre curiosité et notre faculté à voir et à attendre des choses qui n’arriveront pas. On se pose de nombreuses questions sur ces événements et lorsque la réponse nous explose au visage, le mal apparaît pour de bon.
Antoine Renand nous pousse à plonger corps et âme dans cette quête de vérité, quitte à y laisser quelques plumes. Les informations nous tombent dessus, nous laissent parfois sans voix et c’est avec beaucoup d’émotions que l’on finit par arriver au bout.
En bref, Antoine Renand tappe encore dans le mille avec La fille de Jonathan Becker
Vous l’aurez compris, je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur La fille de Jonathan Becker d’Antoine Renand. Le romancier décortique la notion de victime dans un récit paranoïaque et où la tension ne faiblit jamais. On plonge corps et âme dans cette quête de vérité et on découvre, avec impuissance, toute l’horreur de cette affaire. L’atmosphère est lourde, électrique et autant vous dire que l’on passe par toutes les émotions. Bref, jetez-vous dessus en librairie !
Ça pourrait bien être mon premier Renand 😊
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Raconté comme ça, comment veux tu que l’on résiste ??Merci à toi pour la chronique 🙏 😘
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Quand j’entends (ou lis) le nom d’Antoine Renand, je cours, et après avoir lu un tel article, je vole.
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