Un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort d’Angélina Delcroix: un récit maîtrisé

Il est toujours difficile de faire aussi bien après un roman incroyablement fort et percutant. Autant vous dire qu’Angélina Delcroix réussit ce point avec le roman Un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort publié aux éditions Nouvelles Plumes.

La 4eme de couverture

L’équipe de Barrère a explosé après le décès tragique d’un ses membres. Tension, colère, rancœurs et culpabilité rythment désormais les relations entre collègues et aucune enquête ne parvient à capter les esprits. Pourtant, la nouvelle capitaine ne leur laisse pas le choix quand un homme est retrouvé mort suite à un coma éthylique et que la femme de la victime est attachée et mutilée dans le salon.

Alors que des morts mystérieuses semblent viser d’anciens alcooliques, une jeune femme écrit ses souvenirs d’enfance à son père parti trop tôt.

Joy, quant à elle va devoir apprendre à jongler entre vie professionnelle et vie de famille depuis la naissance de son fils.

Un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort : un récit maîtrisé

Dans ce roman, l’autrice, Angélina Delcroix, commence fort et sait comment tenir son lecteur en haleine. Il suffit pour cela de commencer son récit par les derniers événements de son histoire, de mettre en place un drame pour nos personnages et le tour est joué. On s’immerge alors complètement dans cette nouvelle histoire et dans cette enquête assez particulière. Il faut dire que les indices sont maigres, que les intentions difficiles à déceler et que l’on en vient très rapidement à suspecter un suicide et non une série de meurtres. Vous l’aurez compris, la finalité est plus complexe que cela et Un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort fonctionne toujours aussi bien que les précédentes œuvres de l’autrice. 

L’aspect particulier des crimes commis dans cette histoire ne me permet pas d’en parler plus longuement, mais sachez que les thématiques explorées par Angélina Delcroix sont très intéressantes, bien qu’elles puissent paraître en deçà de ce que l’on avait eu dans l’opus précédent. La romancière joue un peu moins dans le spectaculaire et dans le glauque, afin de nous embarquer dans une enquête plus fine et dans une émotion différente. On oublie les montagnes russes et on grimpe dans une affaire plus calme, du moins en apparence. 

Mais attention, ce n’est pas pour autant que l’ennui pointe le bout de son nez, bien au contraire. Dans Un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort, la romancière joue toujours autant avec son lecteur et manie toujours aussi bien la tension, le suspense et le mystère qui entoure son récit. Qu’on se le dise, Angélina Delcroix fait encore preuve d’un certain talent pour ce qui est de nous offrir de beaux retournements de situation et pour nous immerger dans des fausses pistes avec brio. On lit ce roman avec intérêt, on pense avoir le coupable sous les yeux depuis le début, on lève les yeux au ciel quand un personnage semble trop proche et on finit par se rendre compte que l’autrice s’est jouée de nous…

un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort : trop d’émotions ?

Si l’envie vous prend de lire ce roman, assurez-vous bien d’avoir lu les enquêtes précédentes pour mieux comprendre les enjeux qui se jouent ici. Un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort s’inscrit comme une suite directe de Si je serais grande et l’autrice va revenir avec puissance et justesse sur les événements traumatisants que nos personnages ont vécu lors de leur deux dernières enquêtes. Chacun essayant de surmonter les chocs comme ils peuvent, soit en se remettant en selle au plus vite, soit en plongeant dans l’alcool, la détresse ou dans l’amour de sa famille. Cependant, s’il y a bien une émotion que tout le monde garde en lui, c’est bien la peur. La peur que les événements précédents éclatent, que certaines personnes s’en prennent à l’équipe et aux familles.

Il y a comme une tension sous-jacente qui nous suit tout au long de cette enquête. On essaie de se mettre dans cette affaire et pourtant, le passé vient nous rattraper à tout moment. Le danger est partout, la paranoïa nous aspire et il y a pourtant ce nouveau personnage qui nous bouscule et que l’on a envie de secouer à notre tour. Pourtant, c’est peut-être bien lui qui a raison sur toute la ligne. Dans ce métier, l’émotion ne doit pas bouffer les enquêteurs, ils doivent mettre un mur dans leur conscience pour aller de l’avant, pour découvrir la vérité. Ou alors, c’est Angélina Delcroix qui a raison. Les enquêteurs doivent avoir des émotions pour aller plus loin, pour protéger les vies, pour paraître plus humains que les humains. 

En bref, Un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort fait dans l’humain, dans l’émotion et dans la maîtrise

Vous l’aurez compris, c’est une nouvelle fois une réussite de la part d’Angélina Delcroix. La romancière nous offre un roman policier d’une grande force et d’une grande maîtrise. Plus sobre que son précédent, mais tout aussi passionnant dans son traitement de ses personnages et de leurs émotions. Un peu, beaucoup… Jusqu’à la mort est à retrouver chez vos libraires. En attendant, il ne m’en reste plus qu’un à découvrir et je pense que ce sera avant la fin de l’année. 

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Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Je suis avec Joy, et l’équipe qui l’entoure dans « quand je serais grande », je réserve mon jugement, j’ai du mal à entrer dans l’histoire. Mais ça vient de moi. Merci pour la chronique 🙏 😘

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