Littérature

Noir comme l’orage de Sonja Delzongle : une enquête foudroyante

En 2024, je reste sur le domaine de la découverte et cette fois-ci, je peux dire que tout s’est bien déroulé. J’ai fait la connaissance de la plume de la romancière Sonja Delzongle avec son dernier roman Noir comme l’orage publié chez Fleuve Éditions et disponible depuis le 11 janvier 2024 en librairie dans sa version broché. Autant vous dire que l’on frôle le coup de cœur pour cette enquête foudroyante et surtout profondément humaine. 

La 4eme de couverture

Quatre scènes de crime. Sept victimes. Une seule arme : la foudre.

Après une nuit d’orage, alors que la saison touristique commence à peine, des corps sont découverts sur l’île d’Oléron et ses alentours, attachés à des pieux métalliques plantés dans le sable face à l’océan, foudroyés. Sept dépouilles au total. Et des modes opératoires très proches.

Le capitaine Max Fontaine, en poste à la PJ de La Rochelle, va aussitôt être chargé de l’affaire. Sa priorité : trouver le lien qui unit les victimes pour espérer remonter jusqu’à leur assassin. Il ne se doute cependant pas de la douloureuse épreuve personnelle qu’il s’apprête à traverser, ni de la solitude, de l’impuissance et de la rage qui vont l’habiter durant cette enquête. Car de nombreux obstacles se dresseront sur sa route avant de pouvoir accéder à la vérité.

Noir comme l’orage : une enquête foudroyante

Noir comme l’orage débute par une nuit électrique où un énorme orage éclate non loin de La Rochelle et plus particulièrement sur l’île d’Aix, d’Oléron, de Ré et de Madame. Une nuit chaude, humide et qui s’ouvre une enquête peu banale, puisque deux promeneurs vont tomber nez à nez sur une scène macabre. Une famille entière attachée à des poteaux métalliques, enroulée dans de l’alu et grillée par les éclairs. Très vite, d’autres corps seront retrouvés avec le même modus operandi. Qu’on se le dise, Sonja Delzongle maîtrise cette recette qui permet au lecteur de rester attentif et surtout de l’embarquer corps et âme dans cette enquête qui s’avère être complexe à bien des égards.
Dès lors, le roman se transforme en une investigation au long cours, alors que l’on a l’impression que tout semble aller trop vite. Une course contre la montre s’offre à nous et aux enquêteurs, puisque l’on craint une récidive au prochain orage. Mais où et quand ? La météo est aussi capricieuse que les indices recueillis sur place. Noir comme l’orage s’avère très rapidement être le genre de roman complexe, tentaculaire et qui nous entraîne jusqu’au bout de la nuit pour tenter d’élucider ce mystère. 

Au niveau de l’enquête, on reste sur quelque chose de classique, bien que l’on suive une équipe qui tente le tout pour le tout, quitte à se mettre dans le rouge et à se mettre à dos celles et ceux qui contrôlent tout dans l’ombre. Nous suivons les investigations avec beaucoup d’attention, tant Sonja Delzongle disperse quelques indices avec précision et minutie. Mais attention, la romancière joue avec nous, autant qu’avec ses personnages et les fausses pistes se multiplient plus rapidement que les avancées.
L’enquête est passionnante, sans avoir ce besoin d’aller toujours plus loin dans la surenchère. Chaque élément semble crédible, chaque témoin a son importance dans cette partie d’échecs. Noir comme l’orage, c’est le genre de roman qui fait passer le lecteur par toutes les étapes de la déduction. On pense avoir trouvé le coupable et la romancière nous ferme la porte au nez. On recommence tout, on se met dans les traces de l’enquêteur, on essaie de réfléchir comme le ou les tueurs, mais rien à faire, Sonja Delzongle est bien trop forte. 

Outre l’enquête, c’est bien le côté humain qui ressort de tout cela. Chaque personnage est fouillé, parfaitement exploité, crédible dans ses fonctions et dans ses interactions. On se méfie de tout le monde et en même temps de personne. Noir comme l’orage joue sur les apparences et la moindre phrase a son importance pour la suite, si bien que la toile d’araignée prend de plus en plus d’ampleur. Rendant ainsi l’enquête toujours plus complexe. Comme je l’évoquais, l’aspect humain est au centre de tout dans ce roman de Sonja Delzongle et cela se ressent au travers des personnes chargées de l’enquête. Entre les relations amicales fortes, les tensions avec d’autres membres, des secrets, des non-dits et ce besoin de gravir les échelons, l’histoire dans l’histoire prend de l’ampleur et apporte quelque chose en plus à cette simple investigation.
Difficile d’évoquer ce roman sans parler de Max, le personnage principal, qui “cache” un secret (que l’on découvre assez rapidement dans l’histoire). Mais cette “particularité” apporte tant de nuance au personnage, tant de force, mais aussi de questionnement, que l’on s’attache rapidement à lui. Sonja Delzongle nous plonge dans sa psyché avec une facilité déconcertante, si bien que l’on partage ses doutes et ses réflexions sur son passé, son présent et son futur.

En bref, Noir comme l’orage de Sonja Delzongle est une très belle réussite

Vous l’aurez compris, j’ai été conquis et happé par ce roman de Sonja Delzongle. Celle-ci m’a complètement prise dans son piège en m’âppatant avec un début d’enquête électrique et sombre, pour ensuite me guider vers une histoire bien plus profonde. Les personnages ont tous leur importance dans cette investigation et cela donne un cachet supplémentaire à ce roman. Noir comme l’orage est le genre de roman que l’on ne lâche pas jusqu’au final et autant vous dire que celui-ci reste surprenant. En tout cas, j’ai bien envie, après tout cela, de retrouver la plume de l’autrice, ainsi que son personnage, dans une nouvelle enquête.

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