
C’est avec une quatrième de couverture intrigante que la romancière Delphine Muse appâte son lecteur et autant vous dire que cela fonctionne à la perfection. Celle-ci revient avec Le gène aux dents longues, toujours publié aux Éditions des lacs, pour mieux nous surprendre et nous offrir une relecture d’un mythe fantastique. Attention, page-turner en approche !
La 4eme de couverture
On sort difficilement indemne d’une enfance douloureuse. Alice en sait quelque chose : sa sœur aînée s’est volatilisée la nuit de ses seize ans. Et ça fait plus de dix ans que le fantôme de son absence hante chaque recoin de Forville. Alice croit lui échapper en s’expatriant aux États-Unis mais à son retour, alors qu’elle pense que ses parents sont enfin prêts à tourner la page, elle reçoit un colis sans cachet de la Poste qui contient le collier que Margaux portait le jour de sa disparition. Afin de protéger ses proches d’une éventuelle nouvelle déception, Alice prend la décision la moins raisonnable : mener elle-même l’enquête accompagnée d’Adrian, son ami d’enfance. Les secrets sont faits pour être partagés mais il est parfois préférable de ne pas être dans la confidence.
Le gène aux dents longues : quête de vérité intense
Tout commence par une scène banale de l’adolescence au début des années 2000. Les réseaux sociaux sont quasi inexistants, on communique par texto mais avec un forfait non illimité, la musique n’est pas la même et nous écrivons dans de petits journaux intimes pour laisser une trace et nous faisons le mur pour retrouver notre premier amour. C’est par ce point précis que démarre Le gène aux dents longues de Delphine Muse et ce geste aura des conséquences insoupçonnables. Dès les premières pages, la romancière joue avec son lecteur pour l’induire en erreur et pour instaurer une ambiance qui ne nous lâchera pas d’une semelle. Nous sommes ici entre l’insouciance de la banalité et cette sensation au fond de nous que tout n’ira pas dans le bon sens.
La tension monte, l’obscurité nous avale et nous recrache avec de nombreuses questions en tête. Fin de l’insouciance et début de la quête de vérité.
Après ce prologue très efficace en termes d’intensité, Delphine Muse nous immerge dans le quotidien d’Alice, la petite sœur, qui va tenter par tous les moyens de comprendre ce qu’il s’est passé ce soir d’hiver. Dès lors, la romancière va nous offrir une enquête personnelle palpitante dans ce petit village et celle-ci nous accroche très rapidement grâce à ce mystère qui nous envahit très rapidement. Le gène aux dents longues a tout ce qu’il faut pour vous maintenir en haleine jusqu’à la toute fin, tant l’autrice distille les indices aussi bien qu’elle joue avec son ambiance qui semble être de plus en plus lourde au fil des pages.
Delphine Muse déploie sa toile et nous prend dans son piège, car ce roman va au-delà de la simple histoire de disparition.
Relecture d’un mythe fantastique
Outre cet aspect du roman qui nous accroche dès les premières pages, c’est bien le reste qui fait toute la force de ce récit. Avec Le gène aux dents longues, Delphine Muse fait preuve d’une finesse incroyable dans l’écriture de ses personnages et dans l’atmosphère que celle-ci met en place. La romancière prend son temps et nous immerge dans le quotidien de plusieurs adolescents au cœur d’un été étouffant. La sensation de lourdeur et d’humidité se fait ressentir à chacune des pages, rendant l’atmosphère parfois irrespirable, comme si le village voulait nous prévenir de quelque chose…
On retrouve de nombreuses influences dans l’écriture de Delphine Muse et on ne peut s’empêcher de penser à Ça de Stephen King dans Le gène aux dents longues, tant la romancière joue avec la banalité des journées d’été pour nous tromper et donc pour mieux nous faire peur.
Et si certains habitants de votre village n’étaient pas ce qu’ils semblent être ?
Sans entrer dans les détails, Le gène aux dents longues nous offre une relecture d’un certain mythe du roman fantastique, voire horrifique, mais avec un aspect bien plus contemporain. Cette nouvelle vision nous accroche et semble si réelle que l’on pourrait tomber dans le panneau. De plus, Delphine Muse joue davantage avec son atmosphère angoissante qu’avec le gore, rendant cette lecture hypnotique. Tout est une question d’équilibre et surtout de qualité dans ce récit, notamment lorsqu’il est question de mettre de la lumière sur les maux de nos protagonistes. On oublie très vite que nous sommes devant un roman, tant tout devient crédible… Qu’on se le dise, ce nouveau roman pourra parler aux amateurs du genre, mais aussi à celles et ceux qui n’ont pas l’habitude d’en lire, voire sont totalement réfractaires à ce style.
En bref, Le gène aux dents longues est une totale réussite
Vous l’aurez compris, Delphine Muse a encore réussi à me prendre dans ses filets. Celle-ci nous offre un récit d’une grande qualité narrative, nous permettant de dévorer ces presque 500 pages avec avidité. Nous plongeons corps et âme dans cette quête de vérité et nous nous enfonçons de plus en plus dans le danger sans nous en rendre compte. La romancière joue avec son lecteur et son atmosphère pour mieux nous surprendre avec cette relecture d’un mythe plus qu’intéressante. Vous savez ce qu’il vous reste à faire !
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Je me le note à lire pour cet automne !
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Wouahhh. C’est pas trop mon style de lecture, tu as réussi à me donner envie de le découvrir. 😉😍
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