Il vous suffira d’un seul regard vers cette couverture pour vous sentir happé et encore plus lorsque vous aurez lu son énigmatique quatrième de couverture. Chelsea G. Summers nous offre ici LE roman sensation de ce début d’année 2023 avec La vorace ou les explications d’une tueuse en série cannibale publié aux Éditions Mazarine. 

La 4eme de couverture

Dorothy Daniels est critique gastronomique à Manhattan. Sensible, méticuleuse, intelligente, elle maîtrise les arts culinaires, mieux encore que certains grands chefs qui font l’objet de ses articles. Sa passion pour la nourriture n’a d’égale que celle pour le sexe : célibataire insatiable, elle se rend souvent en Italie pour savourer ses deux péchés mignons. Au grand dam de ses amants…

Il y a quelque chose de différent chez Dorothy, et le moment est venu pour elle d’assumer ce qui la rend si unique et si épouvantablement elle. De son enfance en apparence idyllique à la campagne au jour où elle plante un pic à glace dans le cou d’un homme, Dorothy Daniels nous montre ce qu’il se passe lorsqu’une femme reconnaît enfin sa supériorité.

La vorace : un véritable festin

La vorace de Chelsea G. Summers est le genre de roman que nous ne pouvons oublier, mais également que nous ne pouvons réellement mettre dans une case. Dire que j’ai lu quelque chose d’incroyable ou encore d’hors-norme serait un euphémisme, tant la romancière m’a transporté dans un tourbillon de sensation de la première à la dernière page. L’autrice nous immerge dans la vie d’une tueuse en série se trouvant en prison et celle-ci va profiter de ce moment pour s’adresser directement à nous, afin de nous révéler son histoire…

On découvre ainsi, au rythme de la narratrice, des parties de sa jeunesse, de ses études et de son ascension dans le monde de la critique gastronomique. Si tout se mélange, c’est pour mieux nous captiver. En effet, on sait de quoi cette personne est capable et on veut absolument tout connaître, afin de comprendre son cheminement vers le macabre. Comment une jeune fille de classe moyenne a pu terminer de la sorte ? Comment la première pulsion est arrivée ? Bref, Dorothy est le genre de personne hypnotisante, qui nous pousse à regarder, à ne jamais détourner le regard, malgré ce qui se joue devant nous. 

Autant être honnête, la lecture de La vorace n’est pas une chose si aisée. La romancière nous offre un véritable festin de mots, de sensations, d’images en tout genre. Chelsea G. Summers nous gave de son style fascinant, souvent cru, à la sensualité intense. Ce sont de véritables tableaux qui s’offrent à nous, même dans les moments les plus douloureux. Si Thomas Harris était sage dans ses descriptions, la romancière va bien plus loin pour représenter le cannibalisme. Sans être voyeuriste, celui-ci se transpose en une pratique de chef. Attention, vous risqueriez d’avoir un petit creux. 

Mante religieuse

La particularité de Dorothy se trouve dans la force qu’elle dégage tout au long de cette histoire. Comme je le disais, le personnage nous prend dans ses filets, nous oblige à la suivre dans ses pensées, à ressentir son désir, mais aussi à partager son goût pour la nourriture. Chaque phrase est une invitation au voyage gustatif, à la passion qui nous anime tous. Chaque instant est une grâce pour notre esprit, tant la plume est incroyablement forte. La vorace dépeint à la perfection une femme mature, forte, indépendante, sûre d’elle, aimant à la fois le sexe avec une passion dévorante et la bonne bouffe. 

On pourrait presque aimer cette Dorothy, mais elle nous perd chaque fois un peu plus lorsqu’elle se transforme en mante religieuse prête à tout pour récupérer un morceau de choix chez ses amants. C’est là que Chelsea G. Summers se démarque, puisque celle-ci ne semble pas avoir froid aux yeux, lorsqu’il est question d’entrer dans les détails. Certains passages vous couperont la respiration, tandis que d’autres vous feront détourner le regard quelques secondes. C’est cru, violent, déroutant, mais ça reste tout bonnement incroyable. 

En bref, La vorace de Chelsea G. Summers est une lecture inoubliable

Vous l’aurez compris, on est clairement sur la première véritable sensation de ce début d’année 2023. La vorace est le genre de roman à ne pas être fait pour tout le monde, mais qui vaut largement le détour. L’écriture virevolte dans un festin de mots qui nous roule dessus. Les sensations sont multiples, notre voyeurisme malsain est alimenté comme il faut et les scènes d’horreur prennent une certaine ampleur grâce au ton cru de son autrice. Chelsea G. Summers nous offre son Hannibal Lecteur au féminin et qu’est-ce que cela fait du bien !

Si vous voulez vous procurer La vorace, vous pouvez cliquer ici. 

Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à l’épingler sur Pinterest