Les diverses playlists et autres chroniques musicales ont assez rapidement déserté le blog par un manque cruel de temps (impossible pour moi d’être sur tous les fronts), mais ce n’est pas pour autant que j’ai arrêté d’écouter les nouveautés de la sphère metal extrême, bien au contraire.
Je reviens donc avec plaisir sur les albums Metal qui ont fait mon année 2021 ! Vous vous en doutez, cette sélection ne reflète que mes goûts personnels et elle n’a pas vocation à être parole d’évangile. Allez, prenez place dans mon antre, mettez votre casque sur les oreilles pour plonger dans mon univers.
PS : L’ordre qui suit ne reflète aucunement une espèce de place de préférence. Je les ai seulement classé du plus doux au plus “extrême”.
TOP ALBUMS METAL 2021

. A Story Of Darkness & Light – Eldovar (Robotor Records)

Eldovar marque la rencontre musicale, mais aussi spirituelle, de deux groupes importants, que ce soit dans la sphère Stoner et dans la sphère du revival 70’s : Elder et Kadavar. La période de la Covid 19 a été extrêmement difficile pour les artistes et certains, comme les huits membres du groupe, ont réussi à aller au-delà et sont partis s’enfermer quelque temps en studio pour jammer, composer et nous offrir un voyage à part. A Story Of Darkness & Light peut être considéré comme un concept album jouant sur la dualité de son titre et de ses membres. C’est ainsi que l’on va plonger à la fois dans un rock psyché typique des années 70 avec des teintes renvoyant à la fois à Led Zeppelin, mais aussi au Pink Floyd. C’est planant, envoûtant, profond, puissant, lumineux et sombre à la fois, preuve que les artistes ont parfaitement réussi à mélanger leurs influences. Maintenant, il ne reste plus qu’à espérer les voir en tournée pour défendre cet album en live.
. Etemen Ænka – Dvne (Metal Blade Records)

Qu’on se le dise, Dvne nous a offert ce qui s’est fait de mieux cette année en termes de création musicale. Les Écossais reviennent en grande forme avec Etemen Ænka qui s’avère être un véritable bijou de composition, d’ambiance et de mélange des genres. Ceux-ci nous offrent une immersion dans un doom fortement teinté de touche de progressif, permettant à l’album de devenir bien plus riche. Alternant les moments planants avec ceux bien plus agressifs, le groupe semble incontrôlable et souhaite nous faire découvrir un nouvel univers aussi beau qu’hostile avec des compositions de grandes qualités. On sent que Dvne a dû retravailler et tailler dans le gras pour nous permettre de découvrir une véritable œuvre d’art que nous ne sommes pas prêts d’oublier…
. The Raging River – Cult Of Luna (Red Creek Recodings)

Sorti au tout début de l’année, ce nouvel EP de Cult Of Luna m’a accompagné durant de longues semaines, tant The Raging River m’a subjugué par son aura et son ambiance. Véritable continuation du précédent album A Dawn To Fear, celui-ci nous immerge dans la perfection d’un groupe qui n’a plus rien à prouver. Tantôt rugueux, tantôt doux grâce à la participation d’un Mark Lanegan fabuleux et mis en avant par les nappes musicales du groupe, cet EP est une véritable explosion de sens qui ravira les amateurs du groupe, mais aussi celles et ceux qui ne connaissent pas encore véritablement. Cult Of Luna joue sur des sonorités presque rituelles pour nous immerger dans un monde au bord d’un chaos organique que nous ne voulons plus quitter.
. Burning In Heaven, Melting On Earth – Sunnata (indépendant)

Avec ce nouvel album, les Polonais de Sunnata continuent leur exploration d’un Doom très sombre aux teintes grunge, tout en incorporant un nouvel ingrédient avec ce côté shamanique. Burning In Heaven, Melting On Earth s’apparente alors à un véritable rouleau compresseur qui ne laissera personne indifférent, tant par l’utilisation de sa batterie qui appuie le côté tribal que par ce chant incantatoire et mystique. Sunnata se renouvelle avec un talent incroyable, tant et si bien que les membres du groupe nous plongent dans leur univers avec une facilité déconcertante, jouant alors sur des riffs puissants, des growls et cette ambiance qui sent bon l’encens. Sunnata joue alors avec son auditeur, le contraint autant à la méditation qu’au réveil forcé avec ce voyage dans les contrées désertiques d’une planète étrangère.
. A Tear In The Fabric Of Life – Knocked Loose (Pure Noise Records)

Knocked Loose fait un pas-de-géant dans la maturité avec ce nouvel EP A Tear In The Fabric Of Life. Le groupe nous immerge dans un concept album évoquant les questions de culpabilité, de deuil, de névrose et de suicite suite à un accident de voiture qui a coûté la vie de son/sa partenaire. Sans avoir conscience de toutes ces thématiques, on sent d’emblée que cet EP sera bien plus sombre et cela s’accompagne par la voix d’autant plus déchirante et anxiogène du chanteur Bryan Garris, reconnaissable entre mille. Le groupe s’éloigne alors du côté beatdown pour jouer sur certaines dissonances et panic chords apportant ainsi une atmosphère toujours plus lourde sur cet EP qui doit être vu comme un art total en définitive. Knocked Loose nous offre des titres plus nerveux que jamais où le désespoir se fait ressentir à chaque instant. A Tear In The Fabric Of Life ne dure que 21 minutes, mais elle reste une expérience éprouvante à vivre, qui marquera le monde du metalcore à coup sûr.
. Wallflowers – Jinjer (Napalm Records)

S’il y a bien une chose de difficile, c’est de faire suite à un album qui avait plus à bon nombre des critiques. Si la crainte était au rendez-vous, force est de constater que Jinjer n’est pas tombé dans la facilité, puisque Wallflowers réussi la transition et se démarque par la même occasion par une approche plus intimiste et peut-être moins évidente pour le grand public. Le groupe ne fait pas dans la facilité et semble vouloir, avant tout, se faire plaisir et aborder la composition comme les musiciens le souhaitent réellement. C’est ainsi que l’on retrouvera certains morceaux aux riffs audacieux et déstructurés, mais qui seront contrebalancés par l’accessibilité du chant de Tatiana Shmailyuk. Jinjer continue a étalé son savoir-faire, notamment au niveau du duo rythmique qui se joue entre son bassiste et son batteur. En bref, Wallflowers joue sur le spectre sonore assez large de Jinjer et cela devrait ravir celles et ceux qui ont adoré Macro, comme c’est le cas pour moi.
. A Dying Wish – Thulcandra (Napalm Records)

Ici les intentions sont claires, nettes et précises, puisqu’avec son artwork bleuté, son black froid et son jeu sur les interludes acoustiques, Thulcandra se place en digne héritier de Jon Nödtveidt et de Dissection. A Dying Wish est un retour triomphal dans les heures de gloire du death scandinave, tout en réussissant à s’émanciper. Plus un hommage qu’une copie sans saveur, les allemands de Thulcandra nous offrent un death de grande qualité à coup de mi-tempo, de blast et d’une voix gutturale qui nous plonge irrémédiablement dans un côté épique parfaitement dosé. Techniquement irréprochable, le groupe continue son ascension au sein de la sphère du Death Metal et embrasse avec envie cet héritage venu des pays nordiques.
. Necroceros – Asphyx (Century Media Records)

C’est sans doute la sortie qui fait moins dans la subtilité, mais par moment il faut avouer que cela fait du bien. Asphyx revient avec un death old school que l’on peut aisément qualifier de rentre-dedans et de simpliste avec Necroceros. Tous les curseurs sont poussés à fond, tant et si bien que l’album devient un véritable concentré de violence et de brutalité pouvant parfois faire penser à du Bolt Thrower. Si tout n’est pas parfait dans cette nouvelle production de Asphyx, nous pouvons tout de même saluer cette envie de continuer à nous offrir de véritables défouloirs paraissant salvateurs à notre époque.
. An Unexpected Reality – Gatecreeper (Relapse Records)

C’est avec un EP de 18 petites minutes que Gatecreeper revient avec un death old school aux sonorités lourdes nous plongeant aussitôt dans une atmosphère moite qui nous colle à la peau. L’Arizona n’aura jamais paru aussi inhospitalière qu’ici, tant le groupe s’évertue à nous mettre une grosse claque pour nous briser la nuque. Tout comme le groupe précédent, l’EP An Unexpected Reality ne fait pas dans la subtilité, mais Gatecreeper se démarque par son envie de nous plonger dans la noirceur et dans la brutalité que nous offre aussi bien certains groupes de hardcore ou encore de Black. En cela, le groupe de l’Arizona fait preuve d’une maîtrise insolente du groove et de la puissance.
. Hategod Triumph – Creeping Fear (Dolorem Records)

Si c’est Gojira qui tire la couverture au niveau de la scène française, il ne faut pas oublier que l’on a un vivier très important sur notre terre. Autant dire que les Franciliens de Creeping Fear s’en tirent avec les honneurs avec ce nouvel album de Death intitulé Hategod Triumph. Tout est là pour plaire aux amateurs du genre, tant les musiciens se sont évertués à nous proposer un album d’une lourdeur et d’une violence abyssale. Tout passe par cette ambiance que le batteur réussit à mettre en avant grâce à ses blasts d’une rapidité à toute épreuve, mais aussi à son jeu très technique qui permet à Creeping Fear de se rapprocher de la puissance d’un groupe venu d’Outre-Atlantique. Autant dire que le groupe a tout écrasé sur son passage, tant celui-ci nous propose un condensé de brutalité idéal pour se briser la nuque chez soi.
. The Obsidian Gate – Praise The Plague (Lifeforce Records)

Dès les premières minutes, Praise The Plague donne le ton de son nouvel album. The Obsidian Gate sera une lente descente vers le centre de la Terre où les ténèbres règnent en maître. Le son est lourd, jouant alors habilement avec les sonorités Doom pour agrémenter leur Black Metal rugueux fait de blast beat et de tremolo picking. Cet album n’a rien d’accueillant, tant on a l’impression que toute la pression de notre planète s’écroule sur nous. C’est un voyage infernal que nous offre Praise The Plague et il sera difficile d’en ressortir indemne, tant la voix du chanteur nous accompagne et nous agresse tout au long de ce désespoir et de ces terres désolées. The Obsidian Gate marque un sans-faute pour le groupe qui nous offre un album à la composition soignée, à l’atmosphère effrayante, lugubre et inhospitalière qui sera réservé seulement aux amateurs du genre.
Et toi, c’est quoi tes coups de cœur de l’année ? N’hésite pas à m’en parler dans les commentaires.
Je reste souvent accrochée à mes « classiques », mais je vais écouter ce que tu proposes !
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