
J’ai longtemps réfléchi avant de vous proposer une rubrique de ce genre. Parlé avec différents collègues, discuté avec les amis, riches en conseils, évoqué les mots que je pourrais avoir avec vous… Comment rendre cela à la fois intéressant pour vous comme pour moi. Au final, l’intérêt se situe là. Parler de ce que j’aime, vous écrire la façon dont j’ai travaillé ou que je travaille encore actuellement, parler de mes routines, de mon style. De mes peines et mes moments de doute. De mes joies et mes instants de bonheur. Tout ce qui compose la vie d’un auteur, en somme, et plus spécialement l’un des deux de ce blog : moi.
Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas encore, je m’appelle Christophe PONSART. Il est vrai que je passe un temps relativement faible sur le blog, l’abreuvant à intervalles irréguliers d’articles en tout genre, tel que les jeux-vidéos, le cinéma ou plus souvent mes retours de lecture. Ma présence s’est allégée au fil du temps, malgré mon envie toujours présente de vous proposer des articles. Et c’est dorénavant le cas avec ce rendez-vous, peut-être mensuel, ou tous les deux mois. J’essaierai de revenir vers vous pour vous tenir au courant de mon avancée, vous parler de choses concernant l’écriture, ma vie d’auteur, mes inspirations, mes méthodes de travail, mes prises de notes, mes recherches, la vie de mon premier roman… C’est déjà sur ce dernier point que je vais revenir avec vous aujourd’hui.
Vous le savez peut-être, mais je vous le dis au cas où, mon premier roman, un thriller, est sorti le 05 Février 2021 aux éditions Heartless et s’intitule Obsessions. Un aboutissement certain pour un roman qui comporte des défauts mais qui a su captiver un nombre de lecteurs que j’estime suffisant aujourd’hui. Si je peux compter quelques 70 ventes, c’est surtout sur les avis, VOS avis de lecteurs, retours de lecture sur les blogs et réseaux sociaux, principalement Instagram, que j’ai pu voir mon roman être lu et diffusé. C’est merveilleux. Les mots posés sur mon travail ont été à la fois précautionneux, en m’encourageant fortement à continuer dans cette fabuleuse voie de l’écriture, conscient des efforts demandés, et bienveillant, quand il y avait besoin de soulever certaines faiblesses, non sans souligner les qualités. Dans les critiques les plus négatives comme les positives, j’ai pu être confronté à un de mes premiers doutes d’auteur : comment réagir à la critique ? Et finalement, ça s’est plutôt bien passé.

Mais revenons ensemble bien plus en arrière… De nombreuses semaines… Plusieurs mois… Trois ans ! Eh oui, déjà trois ans. J’ai écrit ce premier roman en deux mois, à l’origine issu d’une nouvelle que j’avais écrite et dont le personnage principal continuait de perdurer dans mon esprit. Non, « Jeanne Falquin » n’était pas morte, elle avait encore une histoire à raconter. Grand bien m’en a fait. C’est donc en deux mois, durant une période plutôt négative de ma vie où rien n’allait, je ne vais pas m’étendre sur le sujet, que j’ai écrit ce premier roman. Une écriture qui s’est faîte dans mon lit, tous les matins entre 5h et 10-11h, sur mon téléphone portable. Quoi ? Ai-je bien lu ? En effet, toi qui lit ces lignes. J’ai écrit mon premier roman sur mon téléphone. C’est tout à fait possible, et le traitement de texte de base est de très bonne qualité ! Je me réveillais et hop, je commençais à écrire. Quoi de plus beau que de faire ce que l’on aime au réveil, restant dans sa bulle d’oxygène, évacuant le stress d’un quotidien acharné.
J’ai laissé deux mois s’écouler. À ne rien faire mais en y pensant constamment. De nombreuses questions venant alimenter mon esprit, rythmant mes journées : Ai-je vraiment mis le point final ? N’ai-je rien oublié ? Est-ce que c’est lisible ? Sans vraiment comprendre que je l’avais enfin fait. J’avais écrit mon premier roman, ce qui me paraissait insurmontable lorsque j’étais encore dans de l’écriture de nouvelle. Pas le même gabarit, le même rythme, plus de personnages… Et surtout, j’ai écrit un roman « chorale », avec trois personnages principaux. Je tiens par ailleurs à remercier, une fois encore, pour la énième fois, la très belle personne qu’est Johanna MARINES, autrice chez Snag fictions actuellement, pour les mots qu’elle a eu avec moi et sa présence, qui sans nul doute a su débloqué ce coffre-fort fermé dont je n’arrivais pas à accéder.
J’ai sorti mon roman entier en impression pour commencer la relecture début 2019, pour la nouvelle année. La question qui me taraudait le plus était la suivante : allai-je être assez objectif pour voir ce qui allait, ou non, dans mon livre ?
Au final, je pense l’avoir été. De nombreuses phrases raturées, des changements de mots, des passages entièrement enlevés, parfois réécris, parfois supprimés… Le plus long dans un roman n’est certainement pas l’écriture, mais ce qu’il se passe ensuite. Ce travail conséquent d’allègement, d’œil critique aussi sur son travail, de voir dans le texte ce qui perd en rythme, et c’est important dans un thriller. Toute cette besogne a pris de longs mois. Il fallait des avis extérieurs, de proches, pouvant me dire ce qu’ils en pensaient. J’avais déjà le titre de l’histoire : Qui gagne s’y perd. J’avais également réalisé une couverture maison. J’étais content.

À la suite de ça et de longues heures à (re)travailler le texte, il m’a fallu trouver des bêta-lecteurs. Ils ont été au nombre de trois, les premiers à pouvoir découvrir mon histoire, hors cadre familial. C’est ainsi que Thomas, mon copain de blog que je salue, Carinne et Florian, ont lu mon roman à partir de Mars 2019…
Les critiques sont bien vites tombées pour ces trois personnes. Dans l’ensemble, ça allait. Déjà conscient de ses faiblesses et des points à travailler, ils m’en ont soufflé de nouveaux. Durant les trois mois qui ont suivi, j’ai bossé sur ces points. Le personnage de Jeanne, l’héroïne, manquait encore de consistance. On avait du mal à s’attacher à elle. Certains endroits de l’intrigue restaient flous et mal amené ou pas assez expliqué. Il fallait que je continue de travailler, de rendre ça plus juste. Au cours de mois de Juin 2019, plutôt satisfait du travail accompli jusque là, je me suis empressé de me mettre en quête des potentiels éditeurs à qui envoyer le livre. Que des envoies par mail, car je ne souhaitais pas investir dans des frais postaux et une quantité non négligeable de papiers qui finirait non lu et sûrement à la poubelle.
J’ai envoyé à diverses maisons d’édition, plus ou moins connues. Inutile de vous faire attendre : soit je n’ai pas eu de retours, soit on me répondait par des mails tout fait en me renvoyant vers Librinova avec un code. Un seul retour de mail était personnalisé et encourageant, bien que ce fut également un refus.
À la suite de ces différents échecs, j’ai pris l’initiative de proposer à des lecteurs sur Instagram de lire mon roman et de le chroniquer, s’ils en avaient l’envie. C’est ainsi, qu’en plus des trois bêta-lecteurs que j’ai eu la chance d’avoir, neuf nouvelles personnes s’y sont greffés et ont chroniqué. Certaines m’ont apporté leur aide, notamment d’un point de vue orthographique, d’autres ont continué à m’aider pour l’histoire. Je leur en étais reconnaissant, d’autant que je voyais mon livre, non édité alors, en chronique, avec la couverture du roman sur leur liseuse ou téléphone portable. La boucle était bouclée.

J’ai pu refaire une salve d’envois à d’autres éditeurs, courant Novembre 2019. Comme précédemment, plus ou moins grands. Beaucoup ont refusé. Mais, contre toute attente, j’ai eu une réponse positive fin Novembre d’un éditeur. Manque de chance pour moi, c’était une maison d’éditions à compte d’auteur déguisé sous compte d’éditeur. Ils demandaient à l’auteur d’investir une certaine somme d’argent. Ça, couplé au fait que le manuscrit soit lu en l’espace de quinze jours m’ont finalement fait aller à reculons et mes espoirs ont volé en éclat. J’ai décliné leur contrat d’édition et mis fin en mes espoirs d’être édité. Pour moi, je devais me faire une raison, le roman n’était pas assez bon. J’ai donc très vite réfléchi à l’idée d’en écrire un autre. Celui sur lequel je suis encore de nos jours.
Après plusieurs mois d’attente, un matin, je reçois un mail. En Avril 2020. Une maison d’éditions a accepté mon manuscrit. Passé directement par les éditrices au lieu du comité de lecture (grand bien cela a été), Qui gagne s’y perd avait trouvé un petit nid où se poser. Fort de ce petit succès personnel, j’ai commencé à échanger avec la maison d’éditions avec un espoir retrouvé. Mettant de côté l’écriture du second roman, j’ai du retravailler les points qui n’allaient pas forcément, une fois encore. Mais se remettre dans les conditions de ce que l’on écrivait presque deux ans auparavant, tandis que le style d’écriture évolue, ce n’est pas simple… Malgré tout, j’ai pris le taureau par les cornes et je me suis mis au travail. De tous les retours de lecture que j’avais eu, un point fondamental prenait le dessus sur les autres : on n’avait presque pas d’empathie pour le personnage de Jeanne. Et je me suis dit que ce n’était pas normal, avec tout ce qu’elle avait vécu avant, tout ce qu’elle vivait dans le roman… Alors il me fallait trouver comment faire pour la rendre plus présente encore dans les esprits. Avec un prologue qui nous mette en situation, j’avais trouvé la bonne idée. En rajoutant certains détails et interactions, je complétais ce réajustement. À la suite de ça, j’ai pu retravailler certains autres points noirs. Et même si maintenant encore, je persiste à me dire qu’il y a certaines faiblesses, je pense avoir rendu le roman, par ces étapes successives, bien plus lisible qu’il avait pu l’être à l’origine, et rien que pour ça je m’en félicite.

Pour autant, le chemin était encore long. Il fallait passer par les corrections orthographiques, par le choix de la couverture, par différents procédés éditoriaux et des discussions avec l’éditrice, bienveillante, ouverte d’esprit et disponible. La date de sortie que l’on avait fixé à la signature allait vite être là et nous avons mis les bouchées doubles pour finaliser le roman à tout. Ce fut difficile, avec certaines péripéties, mais nous y sommes arrivés. Obsessions, qui colle davantage à la structure et à l’histoire, allait atterrir dans vos mains. Pas disponible en librairie, mais sortant tout de même par la voie éditoriale.
À ce jour, comme je vous le disais plus tôt, je suis vraiment satisfait des retours de lecture que j’ai eu. Certain-e-s lect-rices-eurs exigeant-e-s ont beaucoup aimé le bouquin. Les photos sur les comptes Instagram, les chroniques sur les blogs, les notes sur les différents sites de livres ainsi que les articles apparaissant directement via la recherche indexée de Google… C’est un tout gratifiant que je souhaite à quiconque rêve d’écrire, écrit ou vient de sortir un roman. C’est un réel bonheur. Croyez en vous, le chemin est long, mais l’ascension peut être belle. Et surtout, ne pensez pas comme moi si l’édition se ferme à vous, il existe de nombreux chemins pour vous faire connaître à un public. Je pense notamment à Laurine VALENHELER, qui a choisi la voie de l’auto-édition et qui s’en porte très, très bien avec sa grande communauté. Et certains, comme Wendall UTROÏ, cantonné à l’auto-édition durant plusieurs années et quelques romans, qui a récemment signé un contrat avec un éditeur et lui a ouvert de grandes portes.
Messieurs dames, vous êtes votre premier public,
votre premier critique et votre premier soutien.
Croyez
en
vous
Catégories :Écriture
Félicitations pour cette édition ! =)
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Merci infiniment ! 🙂
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Sacré parcours mais qui vaut la peine !
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Au final, ça va !
C’est aussi pour rendre compte auprès des personnes qui écrivent qu’il ne faut, d’une pas perdre espoir, et de deux que c’est un chemin difficile à arpenter 🙂
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Article intéressant ! Hâte de lire ton livre une fois que j’aurais déménagé et sorti les livres des cartons 🙂
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Il me tarde d’avoir ton avis alors, qu’il soit bon ou mauvais :). Et bon déménagement 😀
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Comme quoi, après le point final, le chemin est encore long et fastidieux. Je suis à la correction de mon premier roman qui est un Thriller aussi, il sera plus accès aux jeunes adultes. Il faut croire en nous tu as raison, car plus je passe mon temps à corriger, reformuler des paragraphes, et plus je me dis que ça n’en vaut pas la peine… Mais il faut pas se laisser aller et ton parcours montre bien que tu en as chier certes, mais tu as gardé la niaque et la force nécessaire pour continuer ! Un exemple à suivre donc. Merci d’avoir partagé ton expérience !
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Honte à moi, je ne vois ton message que maintenant… Tu en es où de ton roman à l’heure actuelle ? Thriller YA du coup ?
Je connais d’autres auteurs qui se démènent beaucoup pour en arriver à leur fin. Être auteur, je pense que c’est une remise en question perpétuelle, qui ne doit en rien nous faire plonger vers le doute. La remise en question est nécessaire pour constamment donner le meilleur de nous-même dans ce que l’on écrit, car ce sera plus tard « jugé » par un public, un lectorat qui, si pour la plupart ils nous connaissent, jugeront le texte et l’étiquetteront.
Ne baisse pas les bras Julie et je te souhaite de tout cœur une belle concrétisation !
Ps: ma maison d’édition a fermé ses portes, du coup je suis sur le carreau 😀
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Honte à moi également je ne vois ton message que maintenant ! Merci pour ton message qui me fait du bien ! Depuis cet article j’ai pas mal avancé. Le roman est corrigé mais je suis dans ma phase de relecture une nouvelle fois avant bêta lecture. C’est un roman à suspense 🙂 Branché YA ^^ J’espère que tout va bien de ton côté je passerais te voir ! Il se peut que mon blog reprenne du service dans une dynamique plus professionnelle 🙂 Bonne journée à toi !
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