Cinéma

Cheap Thrills de E.L. Katz (2013)

Vous êtes à la recherche d’un long-métrage qui vous mettra une baffe ? Vous avez des soucis d’argent et vous ne savez pas comment y remédier ? Ne cherchez plus, Cheap Thrills de E.L. Katz est fait pour vous. Et comme dirait Thomas Hobbes : “L’Homme est un loup pour l’Homme.”

Tout juste licencié et menacé d’expulsion, un jeune papa endetté voit sa vie bouleversée quand il rencontre, dans un bar, un couple de gens aisés qui lui propose une solution à ses problèmes financiers… Mais à quel prix ?

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Cheap Thrills, c’est le genre de film difficile à classer, qui remporte de nombreux éloges en festival (dont l’Oeil d’or du public au PIFFF 2013), mais qui n’aura pas la chance d’avoir une sortie en salle chez nous. C’est donc ainsi qu’il sortira directement en DVD dans nos contrées. Cheap Thrills, c’est aussi le film dont tu n’attends rien de particulier, mais qui s’avère plus qu’intéressant. Ici, on est face au premier long-métrage de E.L. Katz (connu également en tant que chroniqueur dans la presse spécialisée, mais aussi en tant que scénariste et producteur) et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci ne dispose pas d’un budget pharaonique. On est même plus proche du film fauché par excellence qui doit trouver des solutions, afin de palier à ce manque d’argent. C’est ainsi que l’équipe du film va se baser sur un huis-clos avec quatre acteurs, tout en raccourcissant la durée du tournage. Peu de temps, peu d’acteurs et une possibilité infinie pour trouver des idées.
Si la qualité du film peut laisser à désirer sur certains aspects, que ce soit dans sa colorimétrie ou dans son maniement de la caméra (je pense qu’ils avaient tous parkinson), Cheap Thrills se démarque par un scénario piquant, politique et social. Trent Haaga et David Chirchirillo, qui se cachent derrière celui-ci, exploitent avec la folie des premières fois le système du cap ou pas cap ? pour nous offrir une satire sociale à la fois cruelle, dérangeante et malheureuse.

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Le début de ce long-métrage est plutôt bon enfant, bien que l’on trempe dans la misère humaine dès le début. Les premiers pas dans ce jeu morbide est assez drôle, bien qu’un peu lourdingue, à base de “200 $, si tu te prends une baffe par une cliente” ou encore “500, si tu tapes le premier dans une bagarre”.  Vous comprendrez très vite que le jeu va vite déraper vers quelque chose de plus dur, mais sans entrer dans une violence graphique gratuite. Alors, oui Cheap Thrills pourra en remuer certains, mais le réalisateur exploite son idée à fond pour nous parler de l’argent qui gangrène notre monde et surtout jusqu’où l’Homme pauvre est prêt à aller pour survivre. Ici, on parle de la domination d’une classe sur une autre, de la pauvreté qui se noie sous les dettes et dans le chômage, d’une classe aux abois et laissée pour compte. E.L. Katz nous parle de la lutte des classes sans aucune concession. Le pire dans ce film, c’est que l’on arrive à se mettre à la place des deux “participants” et que l’on se demande jusqu’où on irait pour 15 000 euros… La comédie tombe très vite dans le glauque, dans l’horreur sociale en même temps que la gravité des défis. Cheap Thrills ne vous épargnera pas et jouera sur son rythme et les nombreux défis pour vous prendre de court. Le film ne se repose jamais et flirte avec facilité entre la comédie et l’horreur, toujours pertinent, toujours aussi dérangeant, toujours autant cruel année après année. 

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