Chronique CD

Klone – Le Grand Voyage (2019)

Aller en festival, c’est toujours l’occasion de découvrir un nouveau groupe, d’en tomber amoureux dès les premières notes et de l’intégrer directement dans ton panthéon personnel. C’est ce qu’il s’est passé en juin 2019 à l’occasion du Hellfest, puisque j’ai pu découvrir Klone sur la mainstage. Bon à vrai dire, je triche un peu. J’avais écouté plusieurs fois chaque album, afin de me préparer à ce moment. Aujourd’hui, c’est l’occasion pour moi de vous parler de ce groupe français particulier, mais aussi de leur dernier album en date, Le Grand Voyage. S’il y a bien une chose que l’on peut affirmer sur le groupe Klone, c’est que les musiciens cherchent toujours à faire évoluer leur musique vers quelque chose d’indescriptible, du moins pour moi.
Le Grand Voyage est un album pourra en dérouter plus d’un, notamment les fans de la première heure, bien que le groupe ait entamé un changement dès l’album Here Comes The Sun, ainsi qu’avec la tournée Unplugged. On assiste à une véritable ascension du groupe dans des strates inaccessibles physiquement. Ce huitième album a tout de l’oeuvre unique et grandiose qui va permettre à Klone de s’inscrire parmi les grands noms du Metal et du rock progressif.

Klone – Le Grand Voyage

Comme j’ai pu l’indiquer précédemment, Klone a entamé un changement de trajectoire depuis Here Comes The Sun en délaissant un metal progressif hargneux que les musiciens pratiquent avec brio depuis six albums, afin de s’engager vers un rock progressif plus radical et plus atmosphérique. Les guitares sont mises un peu en retrait, jouant des arpèges à deux guitares avec un son clair et une reverb magnifique. Le duo rythmique (basse/batterie) est mise en avant pour permettre au chanteur d’avoir plus de place, afin de nous faire part de sa magnifique voix profonde et envoûtante.
Le Grand Voyage s’ouvre par le morceau Yonder et on sait directement que l’on a affaire à album d’une qualité sonore exceptionnelle. Morceau d’introduction parfait et représentant à la perfection le pouvoir de cet album sur son auditeur. Klone nous offre d’emblée une épopée sensorielle que l’on n’est pas prêt d’oublier. Véritable chef-d’oeuvre de constructionYonder nous emmène dans un univers grandiose où les émotions se voient décuplés par la force des accords de guitare, par les échos que l’on entend dans chaque recoin, les notes de piano et les effets mettant en valeur la voix de Yann Ligner. Un seul morceau et me voilà déjà transporté. Je ne veux plus sortir de ma bulle, je souhaite que Yonder me suive pour l’éternité.

© Francesco Dell’Orto (premier prix du The Best Art Vinyl of 2019 awards)

Klone nous invite véritablement à faire un grand voyage intérieur et c’est ce que vous allez ressentir tout au long de cet album. L’ensemble est harmonieux, bien qu’aucun titre ne se ressemble, mais la cohérence est bien là. Vous allez plonger dans des atmosphères singulières et maîtrisées d’une main de maître par l’ensemble du groupe. Fermez les yeux, laissez vous guider par le travail incroyable des musiciens et n’ayez pas peur de ce que vous allez finir par ressentir. Je ne vous cache pas que Klone vous fera passer par toutes les émotions avec les neuf titres qui composent cet album, mais aussi avec chaque morceau pris séparément. Les émotions sont intensifiées, complexes et nous amènent vers une introspection salvatrice. Klone nous fait quitter la stratosphère pour s’enfoncer dans les profondeurs de l’intime et la voix de Yann Ligner nous y aide grandement.
Le Grand Voyage vous fera planer, mais ce n’est pas pour autant que l’album est ennuyeux, bien au contraire. Nous avons ici une véritable pépite, un album inoubliable et grandiose. On ressent de la maturité dans le travail du groupe et dans cette volonté de nous amener vers quelque chose de toujours plus grand. On s’éloigne des sonorités brut du metal pour arriver vers une intensité et une force contrôlée. Mais pour les demandeurs, Il suffit d’entendre The Great Oblivion pour se rendre compte de tout le génie de Guillaume Bernard, d’Aldrick Guadagino, de Jean Etienne Maillard et de Morgan Berthet . Le riff est ingénieux et montre que le metal n’a pas forcément disparu du groupe. Klone réussit l’exploit de nous faire décoller sans growl, sans riff tapageur, mais tout simplement avec finesse.

© (Photo Julien Lepreux)

Mon enveloppe terrestre commence à redescendre sur Terre après l’écoute de cet album et je me rends compte qu’il est encore difficile pour moi d’en parler. Manque de connaissance musicale ou perturbation de mon esprit ? Un peu des deux sûrement. En tout cas, Klone est loin d’être un groupe d’élitiste musical, bien au contraire. Le Grand Voyage est juste un album parfait, tout en subtilité, puissance et complexité. Un album incroyable que je ne peux que vous conseiller de découvrir et qui vous fera le plus grand bien.
Je termine cette chronique en remerciant chaque membre du groupe pour cette explosion d’émotions, de sentiments, ainsi que pour ce beau et grand voyage que je n’oublierai jamais. Le Grand Voyage s’apparente au cycle de la vie pour moi et me donne envie d’y retourner sans cesse. Ne changez rien et continuer à nous proposer de si grands morceaux. Il ne me reste plus qu’à venir vous voir à Besançon en mars prochain. 

Clip de Yonder

Tracklist :
1. Yonder [07:32]
2. Breach [03:50]
3. Sealed [04:46]
4. Indelible [04:53]
5. Keystone [04:57]
6. Hidden Passenger [05:21]
7. The Great Oblivion [04:43]
8. Sad and Slow [04:33]
9. Silver Gate [06:14] 

2 réponses »

  1. Wahou ! Très bel article, aussi sympa à découvrir que cet album, que j’ai découvert grâce à toi. Je suis tout à fait d’accord avec tout ce que tu dis, bon, même si je connais ce groupe depuis très très peu de temps, il mérite qu’on s’y intéresse. 😋

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