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Stranger Things Saison 3: Du bon et du moins bon

Coucou à tous les fans de série ! Aujourd’hui, c’est moi, Chris, qui prend les baguettes, mes doigts pour vous rédiger mon avis sur cette troisième et dernière saison – non non, que dis-tu, ils ont annoncé une S4 – de Stranger Things ! Mais oui c’est vrai, cette saison 3 ne sera pas la dernière ! Et heureusement, ou pas, selon nos points de vue. Car globalement, y’a quand même pas mal de choses à en dire de cette saison 3 ! Du bon… Et du moins bon. Ce qui ne fait pas forcément plaisir tant les frères Duffer ont travaillé et mis la barre déjà très haut durant les deux premières saisons. Je m’étais dit, à la fin de la saison 2, qu’il ne serait pas évident, pour moi, de faire revenir le Flagelleur mental à chaque saison. C’est quand même LA grande menace à Hawkins. LE fléau. Bonjour les répétitions et la boucle. On tue le premier monstre, mais ce n’était qu’un pantin. On referme le portail, mais il est toujours là quelque part. Finalement, tout ça tend à s’épuiser si scénaristiquement les frères Duffer ne se prennent pas en main. Mais alors, dans cette S3, l’ont-ils fait ? Le pari a-t-il été tenu ? La série gagne-t-elle en niveau et en intensité ou, au contraire, commence-t-elle à s’essouffler ?

Je vais traiter cette chronique en deux parties. Une première sans spoiler et une seconde qui en contiendra, pour ceux ayant déjà vu !

Pour ceux qui commencent à me connaître, je ne suis pas un spectateur passif. Je ne prend pas une série en la regardant cerveau débranché, sans y réfléchir, sans m’immiscer au cœur d’un univers. Cette S3, je l’ai maté dès sa sortie. Et rematée plus tard, une seconde fois. Mais avant de plonger dans le cœur du sujet et de parler de cette saison, remettons les choses dans leur contexte. À la fin de la saison 2, Eleven/Elfe referme le portail, les sauvant tous d’une catastrophe. Hopper prendre soin d’Elfe dans sa maison dans les bois. Will est également sauvé par sa mère, Joyce, qui réussit à expulser le Flagelleur mental du corps de son fils. Ce dernier était possédé durant toute la saison et on pouvait ressentir une sacrée dose d’empathie pour lui. À la fin de cette saison, nous voyions nos différents protagonistes danser dans une boum organisée. Des rires, des larmes de joie et des baisers échangés qui annonçaient certaines amourettes attendues. Et une vision de l’upside down avec le Flagelleur mental au-dessus de leur tête. Terrifiant. Voilà, le cadre est posé et nous nous retrouvons un an plus tard ! Bah oui, le FM doit prendre le temps de constituer un plan de bataille efficace pour cette fois-ci remporter sa bataille !

Commençons donc avec cette première partie, garantie sans spoiler.

Parlons d’abord de la réussite de cette S3. Est-ce le cas ?

Et bien les chiffres parlent d’eux-mêmes. Cette saison 3 de ST a explosé les records de Netflix. En un week-end, la S3 avait déjà été regardé par près de 40 Millions d’abonnés. Rien de ça ! Un chiffre hallucinant pour une série qui attire évidemment beaucoup de monde, toutes tranche d’âges confondues, de part son ambiance rétro appréciée et la force de ses personnages. Mais suis-je en accord avec ces chiffres ? Et bien je suis mitigé. Je ne peux pas les réfuter, ils sont bien là. Mais le contenu me laisse toutefois songeur. Car, selon moi, cette S3 est à la fois la meilleure et la moins bonne – Quoi ? Comment c’est possible ? – Et bien laissez-moi vous l’expliquer.

Je crois que Robin, Steve et Dustin ne sont pas d’accord
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Visuellement tout d’abord, ça décape. Rien à dire. Y’a des ambiances qu’on ne retrouve que peu ailleurs. Les efforts fournis par les showrunner sont bons et nous passons d’une ambiance à une autre sans problème. C’est magnifique, c’est beau. Le jeu de lumière à certains moments dans la saison m’ont bluffé, magnificent des scènes et les imprègnant dans notre esprit. Je pense notamment à certains clairs obscurs. De même que pour les effets visuels des monstres, très réussi. La série gagne en profondeur et en maturité de ce côté là. Au début, avec les enfants préadolescent, nous avions une créature plutôt jolie avec certaines formes. Dans cette saison, les personnages ont grandi et les créatures sont, elles, flasques, gluantes. On montre beaucoup plus. C’est visuellement très réussi et ce côté là n’est pas pour nous déplaire. Mais cela suffit-il à nous convaincre pour autant ?

Non. Parce que la série se perd un peu en route. Perd en intensité. Perd en pseudo-intrigues secondaires sans intérêt. Clairement, si les 3 épisodes de cette saison 3 avaient été la saison 1, je me serais sûrement arrêté. Ils suivent un rythme assez lent, où la plupart des personnages auquel nous sommes confrontés sont exaspérant. À des années lumières de ce que nous proposait la saison 1 et 2 sur ce plan là. Trois épisodes. 150 minutes. 2 heures et 30 minutes. Imaginez donc. Tout n’était bien sûr pas à jeter et quelques scènes remontent le niveau de captation. Nous gardent en haleine pour la suite. Attisent un suspense déjà présent, c’est sûr, et qui monte en intensité au fur et à mesure. À la fin de la saison, on se rend compte que ces épisodes servaient sûrement de base « nécessaire » pour développer le côté sentimental et sensibiliser les spectateurs par rapport aux personnages. Éprouver un excès d’empathie pour ce qui allait leur arriver ensuite. Car l’électrochoc arrive bien vite et l’épisode 4 est déjà un cran au-dessus. Voire deux. À partir de cet épisode, on en revient à l’âme et l’essence qui font le bonheur de Stranger Things. Mais par séquence, seulement. C’est trop décousu. Car d’autres scènes s’y greffent et mettent à mal l’âme de la série pour aller se perdre dans des scénarios inutiles. 

Faisons ensemble une parenthèse loin d’être enchantée pour les personnages. Selon moi, les personnages qui apportent véritablement à la série n’apparaissent que peu, voire pas du tout. Et à contrario, certains de ceux qui apparaissent à temps quasi plein n’ont qu’une utilité moindre. Je tairais le nom des personnages visés, mais ils sont dans le groupe de Dustin et Mike. On met également en lumière de nouveaux personnages. Erika, aperçue dans la saison 2, la petite sœur de Lucas, apporte un vent de fraîcheur et d’humour à la série. Ses apparitions m’ont souvent fait sourire et nul doute qu’elle aura une place prépondérante dans la S4. Nous comptons également Robin, qui vend des glaces avec Steve Harrington. Son personnage m’a beaucoup plu dans son aspect, mais chagriné sur une autre chose.

Achevons cette partie sans spoiler par vous dire que, si vous aviez adoré la S2, cette S3 ne devrait pas être un supplice, une fois passé les 2-3 premiers épisodes globalement décevant. Mais si vous aviez eu du mal en seconde saison, la suite risque de ne pas vous plaire.

Arrêtons-nous là, et commençons la partie, plus courte, avec spoiler.


Vous êtes prévenu. Si vous n’avez pas vu, vous savez à quoi vous vous engagez !

C’est votre dernière chance !

Les parties les plus intéressantes de ces premiers épisodes se situent évidemment en compagnie de Bill, qui est excellent dans son jeu d’acteur au fur et à mesure de cette saison. Après sa mésaventure de l’épisode 1, la Flagelleur mental possède donc un nouvel hôte et a de noirs desseins pour Hawkins. Lever une armée qui va le servir et surtout l’alimenter, le moment venu, pour qu’il puisse traverser l’upside down et devenir « réel ». Bill est en chef de file et j’ai trouvé tout ce plan de l’histoire convaincant et surtout bien fourni, bien que j’aurais sans doute voulu, comme plus de monde, que plus de scènes se passent dans l’upside down, ce qui finalement nous captivent tous. L’identité du nouvel hôte de Flagelleur est donc révélée dans l’épisode 4 et je dois dire que la tension qui règne à partir de cet épisode pour se préparer, et après cet épisode pour anticiper les moindres actions du FM m’ont beaucoup plu. C’est d’ailleurs un des seuls pans que j’ai finalement adoré.

Le reste, beaucoup de déception…

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C’est parti… Encore son charabia.

À commencer par Hopper. Son personnage, si charismatique, présent pour tous, coriace, humain quoi, qui portait les enfants et la série sur ses épaules, est devenu dans cette saison un gros lard vulgaire, chiant, ennuyant et redondant de bêtises. Heureusement il sauve  la mise dans cet ultime épisode empli d’émotions.

Les russes… Pourquoi toujours des russes. Est-ce parce que nous sommes en pleine guerre froide ? Et les russes qui manquent de lucidité, qui veulent ouvrir un portail pour répandre le mal, c’est pas un peu vu et revu ? Il n’y a qu’Alexei qui relève un poil le niveau, mais son personnage ne m’a pas non plus atteint émotionnellement.

Les scènes d’actions et de tirs à outrance m’ont exaspéré dans cette saison. On se croyait dans un vieux film d’espionnage ou un remake de Terminator ou Rambo à certains moments. Est-ce un hommage à ces films, ou parodie, clin d’œil ? Quoi qu’il en soit, le « Terminator » russe m’a prodigieusement gonflé et ces scènes contribuent à plomber l’ambiance de cette série. Disons que ça ne la dessert pas. Je m’attendais à bien mieux, et plus sombre de ce côté là.

Et je ne tairais pas l’inutilité quasi complète de certains personnages. À quoi bon les créditer sur le générique pour une simple présence à l’écran ? En huit épisodes, Will fait une explication utile, casse sa cabane et se plaint. En huit épisodes, Lucas décide d’utiliser des feux d’artifices et de se servir de son lance pierre. L’inutilité latente de ces deux personnages est incompréhensible tant ils peuvent apporter chacun, comme dans la S1 finalement. Après je sais que le groupe se détruit peu à peu, qu’ils grandissent, qu’ils font plus de choses de leur côté et qu’à terme, ce groupe ne sera pas aussi soudé qu’il l’était enfant/ado. Mais quand même !

Le groupe se détruit ?

En une scène, par exemple, nous avons vu le Professeur Clarke, le prof de science. Sa séquence m’a énormément plu, parce qu’il incarne l’âme de cette série. Ses apparitions sont toujours mi-drôle, mi-sérieuse. Il apporte une certaine fraîcheur.

Enfin, cette fin… Hopper mort ou non. Je tend à espérer et à croire que oui. Et pourtant ça a été mon personnage préféré pendant deux saisons. Mais s’il n’est pas mort, expliquez moi donc l’impact des paroles dans sa lettre destinée à Elfe ? Tout ça sera réduit à néant. On perd en crédibilité. Alors oui on ne voit pas sa mort. Mais mourir transpercé comme Bill et mourir disloqué, des boyaux éparpillés de partout, c’est une autre affaire. Faut voir ce qu’on peut montrer à l’écran. Je tend donc à penser que Hopper est bel et bien mort, même si je sais que les séries des années 80 faisaient souvent revenir des personnages, de cette façon. Il existe d’autres « Américains » potentiels disparus.

Et la S4 sera-t-elle la dernière ? Cette fois-ci, je l’espère. Un nouveau Demogorgon, et puis bis répétita le FM revient et ainsi de suite dans une boucle temporelle sans fin ? J’ai peur que tout ça ne s’essouffle et perde en crédibilité. Mais j’ai foi dans le travail des frères Duffer pour nous proposer une S4 surprenante et convaincante, cette fois-ci, et unanime.

Enfin, un dernier gros point positif: Dustin. Son sourire, sa joie de vivre et son personnage. Lui est dans la continuité de la série. Lui incarne encore ses belles valeurs !

Merci 😁


Et vous, qu’avez-vous pensé de cette troisième saison ? Vous a-t-elle plu et surtout convaincu ?

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13 réponses »

  1. Bonjour,
    Je ne lis pas la partie avec spoilers car je n’ai pas terminé cette saison encore (j’aime regarder les séries au compte goutte, selon leur vocation originelle), mais je suis d’ores et déjà en total désaccord avec votre argument de conclusion. Il se trouve que je me suis forcé à terminer la saison 2 qui n’a fait que me lasser du début à la fin, répétition inutile et ennuyeuse de la saison 1. C’est donc avec bien peu d’enthousiasme que j’ai entamé cette troisième saison. Mais surprise, dès les premiers épisodes, la fraîcheur de la saison est remontée en surface, sentiment partagé par mes grands enfants qui ont ressenti la même chose. Parvenu au cinquie épisode, je suis toujours dedans, en espérant que la suite ne baisse pas. Formellement (Shawn Levy à la réalisation est excellent) comme dans ses options de scenarios (les références très réussies à l’invasion des profanateurs en lien avec la Guerre Froide, à Terminator, aux Envahisseurs,…) pour l’instant en fait une saison à mes yeux bien supérieure à la 2.

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    • Comme quoi !
      Pour ma part la S1 était supérieure à la S2, avec un épisode d’Eleven décevant. Quelques bonnes choses en S2 mais pas extraordinaire non plus. Je parlais d’une manière générale !
      Mais si tu me dis que tu es dedans dès le début dans cette S3… Les intrigues se perdent dans des mièvreries et l’essentiel et captivant est montré 6 minutes par épisodes. À partir du 4 la série commence vraiment.
      Je suis en accord avec les références que tu énonces, autant historique que pop-culture. C’est vraiment bien de les placer.
      Après…. Bah c’est la partie spoiler. Mais je trouve que cette saison en fait globalement trop, et ne met pas assez d’importance sur d’autres points.

      Une série comme Dark, selon moi, a compris comment tenir un spectateur et poser des intrigues complexes, variées et efficaces.

      Merci toutefois de ton avis détaillé 😁. J’aime quand ça suicite des réactions !

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      • Je ne sais pas où sont les mièvreries. Je trouve au contraire que les relations entre les personnages évoluent de manière intéressante. Il y a ce moment très touchant où Will essaie de ramener ses amis à la table du JDR alors qu’ils sont davantage préoccupés par leurs petites amies. J’aime aussi beaucoup l’humour parfaitement distillé dans la série. Certes il decredibilise les situations (l’introduction dans la base souterraine) mais tout cela n’a pas vocation à être très réaliste de toute façon.

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  2. La relation Eleven/Maxine et le supermarché. L’amourette Eleven/Mike était attendu mais ça tourne au ridicule, et Lucas qui en rajoute une couche et ça dure 2-3 épisodes.
    Non c’était too much.

    Oui ce passage avec Will qui tente de faire revenir ses camarades est sympathique. C’est d’ailleurs la seule séquence marquante du personnage cette saison, avec la fin d’épisode.
    C’est dire

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  3. Bon j’ai regardé la 3 mais je n’ai pas aimé. Comme tu dis ça a perdu en intensité et il y a trop d’intrigues secondaires peu intéressantes, qui n’apporte pas à l’histoire. Tant pis, mais j’ai adoré les deux saisons précédentes !

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    • Nous nous rejoignons donc !
      Tout n’est pas à jeter, c’est sûr. Mais je trouve qu’ils commencent à se perdre en route et c’est dommage, parce que le potentiel est toujours là
      Mais l’intrigue principale est redondante à l’heure actuelle.
      J’espere vivement qu’ils feront quelque chose de potable, un retour aux sources sur la saison 4 ou je vais zapper ST de mes séries

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  4. Enfin vu jusqu’au bout.
    Voilà une saison qui me réconcilie avec la série : plus d’humour, d’action, de rebondissement, de clins d’œil bien sentis, et surtout moins de monde inversé (pas franchement adapté à cette série qui ne se pend pas trop au sérieux, je comprends mieux ta préférence pour Dark), bref tout ce qu’il me fallait. Le nouveau personnage Robin est très bon. Celui de Suzie aussi. Depuis je chante à tue-tête the never-ending story. 😀
    A suivre…

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    • Je suis content de ton retour et de savoir que tu te sois réconcilié avec la série !
      Comme tu peux le voir je ne suis pas le seul à avoir dit que cette S3 était bancale. Mais je respecte ce que tu y as trouvé !
      Pour Dark, c’est son côté plus mature, sérieux et dément que je préfère.
      Et je chante également never ending story depuis lors ah ah !
      Merci en tout cas d’être venu participer 👍

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