Je vous préviens tout de suite, je ne me contrôle plus. Aujourd’hui, je vous parle du mauvais remake de Freddy : Les griffes de la nuit par Samuel Bayer.
Nancy, Kris, Quentin, Jesse et Dean habitent Elm Street, au cœur d’une banlieue résidentielle semblable à des milliers d’autres – paisible, proprette et sans histoire… Mais depuis quelques temps, ces cinq jeunes sont hantés chaque nuit par le même cauchemar oppressant : un homme à la voix caverneuse surgit des ténèbres. Vêtu d’un t-shirt rouge et vert lacéré, il dissimule sous un vieux chapeau son visage atrocement brûlé et défiguré. Sa main droite, gantée, est munie de quatre longues griffes d’acier plus tranchantes que des lames de rasoir…

Les griffes de l’ennui
Dans les années 80, il y a eu la mode des slashers. Dans les années 2000 et 2010, c’est celui du remake. Il serait intéressant de se demander le bien fondé de ce genre de pratique qui inonde le cinéma depuis quelques temps, mais ce n’est pas forcément l’objet de cette chronique. Pourtant, Freddy : Les griffes de la nuit de Sam Bayer est le parfait exemple du mauvais remake, au même titre que Old Boy de Spike Lee…
Après que Leatherface, Michael Myers et Jason Voorhees aient eu le droit à un rajeunissement, plus ou moins réussit, c’est au tour du dernier bogeymen mythiques des années 80 d’y passer. Après sept épisodes inégaux et un crossover plaisir coupable, Freddy Krueger avait besoin de repartir sur des bases saines, afin de faire frissonner une nouvelle génération. Ce sera donc sous la caméra de Samuel Bayer et sous la production de Michael Bay que Freddy Krueger reprendra vie pour le meilleur et pour le pire. Enfin non, pour le pire seulement…

Comme je le disais juste avant, il faut quand même se demander si ce remake était vraiment utile et s’il partait sous les meilleures intentions. Déjà, il faut souligner que le projet a été confié à Samuel Bayer pour qui ce sera son premier long métrage. Non pas que ce soit une information qui puisse porter un doute quant à ses qualifications, mais il faut savoir que Samuel Bayer avait d’abord refuser, car il n’aimait pas particulièrement la saga, pour ensuite revenir sur sa décision lorsque Michael Bay a aligné les billets verts…
L’idée de base était déjà assez casse gueule, puisque l’équipe du film voulait rendre Freddy Krueger plus réaliste. Comment apporter du réalisme à un bogeyman qui vit dans les rêves pour torturer et tuer la descendance d’Elm Street ? Bref, passons sur ce point. Je pense que la deuxième grosse erreur vient du fait que la production a pris la décision de ne pas demander d’aide et de conseils à Wes Craven…
Il est difficile de ne pas comparer ce remake à l’original, puisque nous avons ici l’exemple de ce qu’il ne faut absolument pas faire. On sent durant la totalité de ce long métrage que Samuel Bayer ne souhaite pas faire ce film, qu’il veut s’en débarrasser au plus vite. Rien ne fonctionne dans ce remake de Freddy : Les griffes de la nuit. Nous sommes face à un film sans saveur, sans peur et sans rythme… Alors que Wes Craven insufflait une peur, un côté malsain et des thématiques très bien menées, ici c’est tout le contraire. Samuel Bayer est aussi subtile qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine… L’idée de rendre Freddy plus réel, notamment dans ses intentions, était une bonne idée, mais force est de constater que le réalisateur ne laisse pas assez de place à l’interprétation. Freddy Krueger devient un tueur lambda, un pédophile sans réel charisme et sans inventivité dans ses mises à morts.
Ce remake fait preuve d’un manque d’audace et d’une anorexie créative. Le réalisateur se contente de nous balancer quelques scènes cultes de l’oeuvre originelle,le tout avec des effets spéciaux plus bas que terre.

Ce Freddy : Les griffes de la nuit de Samuel Bayer aurait pu être intéressant, puisque celui-ci ne se lance pas dans un vulgaire copié collé du scénario. Il apporte une nouvelle approche du bogeyman, mais ce changement parait bien maigre par rapport à la pauvreté de la réalisation…
On oublie les phases oniriques qui laissaient libre court à l’imagination du réalisateur. Ici, l’équipe du film continue dans l’aspect réaliste, si bien qu’il n’y pas énormément de différences entre le monde réel et le monde des rêves. Aucun changement en terme d’esthétisme et de décor. On navigue entre le jardin, l’école et le jardin…
On peut tout de même sauver les rares moments de flashback où l’on découvre le passé de Freddy Krueger et ses intentions glauques.

Ce film se vit comme un calvaire. On traverse une histoire fade, ennuyante et les personnages ne sont pas là pour nous faire dire le contraire. Nous avons devant nous des jeunes sans saveurs, mornes, au bord du suicide. On comprend très vite où tout cela va nous mener, mais ça n’aide pas à comprendre véritablement ce choix de casting. Il y a pourtant Rooney Mara dans ce remake, mais elle semble traverser ce film tel un fantôme, une artiste maudite désabusé. Elle semble vide et ne dégage absolument rien… Je ne parlerai pas du reste du casting adolescent, puisqu’il n’y a rien à dire, tant c’est affligeant.
Pour ce remake, Robert Englund ne reprend pas le pull rayé et le gant, mais c’est Jackie Earle Haley (Rorschach dans Watchmen) qui s’y colle. Bon ou mauvais choix ? Difficile de passer après l’acteur qui représente LE freddy Krueger et force est de constater que l’acteur ne se donne pas à fond, qu’il n’y croit pas. Peut-être est ce dû à son aspect grotesque ? Mélange entre du maquillage et du mauvais CGI qui donne l’impression que Freddy Krueger est tombé dans un nid de guêpe.

Je pense que vous l’aurez compris, mais je n’aime pas ce remake de Freddy : Les Griffes de la nuit. Ce long métrage manque d’audace, de subtilité et d’envie pour que cela ressorte de ce long métrage. Ce n’est jamais angoissant, jamais onirique, jamais dramatique. Si vous avez 1h35 à perdre, allez-y ne vous gênez pas.
Catégories :Cinéma, Freddy Krueger, Horreur/Epouvante, Retour sur Saga, Slasher
Je n’ai m^me pas pu le terminer, c’est pour dire. Quel dommage!
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Tu as bien de la chance, j’ai du le finir deux fois en tout 😂. La première au cinéma et la seconde pour cet avis ! Il faut que je me lave les yeux à l’acide 😂
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C’est l’exécution pure et simple ! 😀
Je te comprends, ce genre de remake n’a pas grand intérêt, on finit même par les oublier purement et simplement. Par exemple, qui se souvient de « le nuit des morts vivants » de Tom Savini dans les années 80. Peu de gens, on ne cite généralement que la version Romero. Idem pour Texas Chainsaw ou les films de Carpenter (« assault » signé Richet, quel désastre !)
Il y en a qui valent le coup sans doute, mais ils ne me viennent pas à l’esprit immédiatement. « La colline a des yeux » peut-être.
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Je me souviens de la nuit des morts-vivants, je crois même que c’est cette version que j’ai vu en premier 😇 (j’étais encore jeune et insouciant). Mon dieu Assaut sur le central 13… C’est presque de l’irrespect !
Pour qu’un remake me reste en mémoire, il faut que le réalisateur y laisse sa marque. Aja me vient de suite en tête pour sa relecture de La colline a des yeux et je pense à Rob Zombie avec son diptyque sur Halloween 🙂 (mais je suis sûr qu’il y en a d’autres).
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Oui, bien sûr, les Zombies sont très bons. Disons aussi pourquoi pas « l’armée des morts » de Snyder comme remake à peine déguisé de « Dawn of the Dead ».
Le meilleur remake d’Assaut, c’est peut être le Nid de Guêpes de F. E. Siri, une relecture qui ne dit pas son nom.
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Deux bons remake, mais qui reste tout de même assez loin des originaux… Petite préférence pour le Snyder qui a su apporter une nouvelle dynamique dans ce centre commercial.
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Plus ça va loin, meilleur c’est en général (aucun sous entendu 😁)
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