Ce qu’il y a de bien lorsque l’on fait partie d’un club de lecture, c’est que l’on peut tomber sur des romans qui n’ont pas fait beaucoup parler d’eux et ce mois-ci, ce fut le cas de La fille du roi des marais de Karen Dionne que vous pouvez retrouver aux Editions JC Lattès.
La quatrième de couverture me vendait une traque incroyable entre un père violent et sa fille. Est-ce que c’est ce que j’ai finalement eu ? Je vous dis tout un peu plus bas !
La 4eme de couverture :
Enfin, Helena a la vie qu’elle mérite ! Un mari aimant, deux ravissantes petites filles, un travail qui occupe ses journées. Mais quand un détenu s’évade d’une prison de sa région, elle mesure son erreur : comment a-t-elle pu croire qu’elle pourrait tirer un trait sur son douloureux passé ? Car Helena a un secret : elle est l’enfant du viol. Sa mère, kidnappée adolescente, a été retenue prisonnière dans une cabane cachée au fond des marais du Michigan, sans électricité, sans chauffage, sans eau courante. Née deux ans plus tard, Helena aimait cette enfance de sauvageonne. Et même si son père était parfois brutal, elle l’aimait aussi… jusqu’à ce qu’elle découvre toute sa cruauté. Vingt ans après, elle a enfoui ses souvenirs si profondément que même son mari ignore la vérité. Mais aujourd’hui son père a tué deux gardiens de prison et s’est volatilisé dans les marais, une zone qu’il connaît mieux que personne. Malgré la chasse à l’homme lancée par les autorités, Helena sait que la police n’a aucune chance de l’arrêter. Parce qu’elle a été son élève, la seule personne capable de retrouver cet expert en survie, que la presse a surnommé Le Roi des Marais, c’est sa fille.
La fille du roi des marais : traque initiatique dans le Michigan
La fille du roi des marais de Karen Dionne n’est pas un thriller psychologique. Roman noir, oui, mais il n’y a aucun suspense durant cette traque… Tout est cousu de fil blanc. Attention, ce roman n’est pas pour autant mauvais, bien au contraire, mais il est important de le savoir avant de se lancer dans cette traque initiatique.
La fille du roi des marais est construit sur une alternance de chapitre revenant tour à tour sur l’enfance d’Helena, sur son retour à la vie publique et sur la traque qu’elle mène contre son père.
La partie sur son enfance est de loin la plus intéressante du roman. L’autrice nous embarque au milieu des marais où l’on va suivre le quotidien de cette « famille ». Nous sommes clairement dans la partie la plus sombre de l’histoire, puisque l’on apprend très vite qu’Helena est le fruit d’un viol. Celui de sa mère par le bourreau qui lui sert de père. La vie en pleine nature pourra paraître assez répétitive, mais il est intéressant de voir les comportements de chacun dans cette cabane. La maman qui est captive depuis son adolescence vit dans la peur quotidienne de recevoir des coups et de se faire violer. Elle a une relation assez ambivalente avec sa fille, puisqu’elle n’arrive pas à lui apporter de la tendresse, mais on sent qu’elle essaie de la protéger au maximum des griffes du père, du bourreau, du kidnappeur.
L’idée de nous montrer cette situation du point de vue d’Helena est plutôt bonne, puisqu’elle ne comprend absolument pas ce qui se passe depuis sa naissance. Elle aime sa vie, bien que son père soit violent. Elle a appris à chasser, à pêcher, à tendre des pièges et à traquer. Helena est une vraie sauvageonne qui connaîtra quelques soucis au moment de sa libération.

Comme je le disais, La fille du roi des marais est un roman noir, parfois violent, notamment lorsque l’autrice nous décrit les punitions abusives de ce père, ce pervers narcissique. La violence est sourde au début et plus l’intrigue avance et plus la violence se veut plus forte. La jeune Helena ouvre petit à petit les yeux sur cette situation, sur le comportement de son père. Elle comprend que celui-ci est fou et qu’il commence réellement à perdre la raison… Cependant, Helena aime son père. Elle lui trouve des excuses, elle en veut à sa mère lorsque celle-ci le met en colère…
La violence sera toujours présente lorsque Helena et sa mère retrouveront le chemin d’une vie « normale ». Nous ne sommes plus face à une violence physique, mais bien morale, puisque de nombreuses personnes mal attentionnés vont graviter autour des deux femmes.
La traque n’est absolument pas trépidante, même si le père joue avec sa fille pour que celle-ci retrouve sa trace au plus vite. Karen Dionne profite de ce contexte pour que personnage puisse revenir sur son passé, afin d’ouvrir les yeux sur la véritable nature de cet homme. La confrontation entre les deux est inévitable. La tension n’est pas présente, car la plume est, selon moi, bien trop bavarde. La fille du roi des marais est une traque exutoire, une chasse pour rayer cet événement de sa vie.
La fille du roi des marais se démarque par la plume de son autrice, Karen Dionne, puisque celle-ci nous décrit la nature sauvage du Michigan à la perfection. On a l’impression d’être revenu au temps des indiens. La nature est magnifiée, dangereuse et sacrée dans cette histoire. C’est une très belle plongée dans la survie de tous les instants.
Bien que La fille du roi des marais n’ait pas répondu à mes attentes, je dois dire que ce roman est tout de même une assez belle surprise. Karen Dionne nous embarque en pleine nature pour vivre une traque exutoire et initiatique des plus violentes. Le tout est magnifié par la plume et les descriptions de cette autrice. La fille du roi des marais est un roman que je vous conseille, si vous appréciez les grands espaces, les romans noirs, ainsi que le travail sur la psychologie des personnages.
Catégories :Littérature, Thriller/Polar
J’ai adoré ce bouquin !
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Je n’ai pas eu ce que j’attendais, mais ça reste tout de même un très bon roman 🙂
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