Cinéma

Dreamcatcher : L’attrape-rêves de Lawrence Kasdan (2003)

Après avoir été longuement séparés, quatre amis d’enfance se retrouvent dans les forêts du Maine, au nord-est des Etats-unis. Dotés de pouvoirs télépathiques suite à un acte héroïque, ils sont surpris par un blizzard qui cache une mystérieuse force maléfique. Le quatuor doit alors empêcher le massacre de civils innocents et affronter un horrible danger qui menace la Terre.

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Le groupe Warner Bros se lance dans la production de cette adaptation de Stephen King, à peine deux ans après la sortie du roman éponyme. Bien que périlleux, adapter un roman de Stephen King est devenu quelque chose de commun au fil des décennies, c’est ainsi que Dreamcatcher : L’attrape-rêves est le trentième roman à voir une adaptation au cinéma (je ne parle même pas du nombre de téléfilm). La réalisation s’est vu confier à Lawrence Kasdan qui avait signé de très bons films marquant les retrouvailles d’amis (Les copains d’abord), ainsi que deux scénarios, l’un d’action et l’autre de SF, devenu culte aujourd’hui (Les aventuriers de l’Arche Perdue et L’Empire contre-attaque). Pour parfaire ce long métrage, la production engage le scénariste William Goldman, car il connaît très bien l’univers de Stephen King, puisqu’il a travaillé sur les adaptations de Misery et Coeurs Perdus en Atlantide. Cela semblait donc être un très bon choix pour retranscrire à l’écran ce roman de Stephen King regroupant les thématiques de l’amitié et de l’invasion de la planète Terre par des Extra-Terrestres.

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Dreamcatcher : L’attrape-rêves démarre de la meilleure des façons dans cette première partie. Le long métrage commence par la présentation rapide des quatre personnages, de leur don télépathique qui les unis (le Shining que l’on retrouve quasiment dans toutes les histoires de Stephen King et qui est ici appelé La ligne), ainsi que de leur rencontre avec Duddits, un enfant atteint de déficience mentale. Cette première partie reprend un peu le montage du téléfilm It ou Ça, il est revenu de Tommy Lee Wallace, avec notamment une alternance entre le présent et le passé à l’aide de multiples flashback. Cela permet de tout de suite comprendre la particularité de ces quatre amis, la très forte amitié qui en découle, tout en permettant à l’histoire de devenir fortement intriguante. La mise en scène se veut soigner, ce qui confère une qualité indéniable à ce film. Toutes les vues de cette forêt du Maine enneigée permettent ainsi de nous montrer l’isolation des retrouvailles et n’augure rien de bon pour la suite de cette histoire.

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Tout dérape dès l’arrivée de deux inconnus dans ce quatuor, même si le réalisateur et le scénariste reprennent exactement les faits du roman. Dreamcatcher : L’attrape-rêves se transforme en un long métrage gore, poisseux, mais surtout rempli d’incohérences. Le mélange des genres ne fonctionnent que très partiellement et le long métrage se trouve à mi-chemin entre Alien, X-Files, The Thing ou encore Apocalypse Now. C’est d’ailleurs l’arrivée de l’armée américaine qui va faire basculer le tout en un film d’action SF des plus banals, surtout quand certaines thématiques, pourtant excellentes dans l’oeuvre de Stephen King, sont quasiment inexploitées. Notamment ce parallèle fait entre le camp de contaminés et les camps de la mort orchestrés par l’Allemagne Nazi qui n’est que survolé dans cette adaptation. Cela retire toute une portée, certes symbolique, mais fortement utile dans la façon de procéder de l’auteur. Ici, le scénariste transforme véritablement le contenu du film et Dreamcatcher : L’attrape-rêves devient ainsi distrayant, à défaut d’être intéressant.
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Dreamcatcher : L’attrape-rêves se rattrape avec un casting particulièrement bon et des idées de mises en scènes apportant quelque chose en plus au long métrage. Tout d’abord, il est bon de noter la présence de Morgan Freeman au casting, qui malgré des sourcils proéminents, joue ici le rôle d’un général des armées chassant les envahisseurs depuis de nombreuses années. Celui-ci a des méthodes plus que contestables, notamment pour ce qui est des malades, mais aussi avec ses hommes. Bien que la folie de l’homme ne soit pas exploitée à sa juste valeur, on sent que Morgan Freeman fait tout ce qu’il peut pour se rendre dérangeant et dangereux.
C’est Damian Lewis (Band Of Brothers, Homeland) qui, pour moi, offre la meilleure prestation dans cette adaptation. Bien qu’il soit fortement aidé par la mise en scène de Lawrence Kasdan, notamment avec cette retranscription du palais de la mémoire ou méthode des loci qui est particulièrement convaincante. Sans en dire trop, il faut savoir que Damian Lewis, jouant le rôle de Jonesy, aborde une double personnalité tel le Dr. Jekyll et Mr Hyde. Pour ce faire, l’acteur va jouer sur son faciès quasi inexpressif, mais surtout sur son accent, puisque le côté « maléfique » abordera un magnifique accent British du plus bel effet.

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Dreamcatcher : L’attrape-rêves est une adaptation très fidèle , que ce soit au niveau de l’ambiance, mais aussi en termes de déroulement de l’histoire. Lawrence Kasdan et William Goldman donnent l’impression de retranscrire scène par scène le roman de Stephen King. Ce choix n’est pas forcément bon, dans la mesure où l’auteur étale un peu trop de références et d’inspirations dans cette histoire. Tout comme l’oeuvre éponyme, le film tombe dans ce travers de trop en mettre et ainsi de rendre le film indigeste, mais aussi incompréhensible par moment.
La fin diffère cependant du roman de Stephen King et impossible pour moi de vous dire si c’est mieux ainsi, car la dernière séquence est vraiment expédiée, ne permettant pas ainsi de réellement comprendre ce qu’il s’est véritablement passé. Le final pourra tout de même surprendre les personnes ne connaissant que le roman de Stephen King.
Malheureusement, Dreamcatcher : L’attrape-rêves fût un échec cuisant au box-office, mais aussi au niveau des critiques…

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2 réponses »

  1. J’avais beaucoup aimé le bouquin… le film, moins^^ Si certains films issus de ses livres sont très bon (La ligne verte en tête de liste), globalement les films ne sont pas forcément à la hauteur…

    Aimé par 1 personne

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