Petite, Rebecca a toujours eu peur du noir. Mais quand elle est partie de chez elle, elle pensait avoir surmonté ses terreurs enfantines. Désormais, c’est au tour de son petit frère Martin d’être victime des mêmes phénomènes surnaturels qui ont failli lui faire perdre la raison.
Dans le noir (Lights Out en anglais) est à l’origine un court-métrage réalisé par David F. Sandberg. Un petit film qui, en moins de trois minutes, réussit le pari fou de nous plonger dans une sensation d’angoisse et d’oppression immédiate et surtout constante.
Le court-métrage bénéficie, contre toute attente, d’un buzz incroyable et c’est ce qui va pousser le réalisateur à en faire une version longue. Le challenge est tout de même assez compliqué, puisqu’il est difficile de capitaliser sur une idée aussi courte pour rendre un film cohérent. Mais David F. Sandberg sera bien épaulé, puisque l’on retrouve James Wan (Saw, Conjuring, Insidious …), le nouveau maître du genre, à la production, mais également Eric Heisserer (The Thing de 2011) à l’écriture du scénario.
Alors que l’on pourrait penser que nous avons un énième film d’horreur facile et bourré de Jumpscare, Dans le noir ou Lights Out se démarque par une réelle ambition de mise en scène, mais aussi de développement autour de certaines thématiques. David F. Sandberg capitalise dans les cinq premières minutes l’entièreté de son concept, tout en travaillant ce sentiment d’angoisse et d’oppression. Le réalisateur joue avec notre imagination, mais aussi avec une peur que nous avons tous plus ou moins eu, celle de l’obscurité. En effet, David F. Sandberg va mettre en scène une entité qui se cache dans l’obscurité et qui disparaît une fois la lumière allumée. Cette idée accentue notre imagination et surtout notre peur durant la totalité du long métrage. Bien sûr, Dans le noir n’échappe pas à l’utilisation, parfois abusive, de certains Jumpscare avec l’intervention d’une musique stridente, mais ici l’effet passe à la perfection.
David F. Sandbeg réussit parfaitement à faire monter la pression, de jour comme de nuit. Je pense notamment à cette scène dans l’appartement de Rebecca, interprété par Teresa Palmer, éclairé de l’extérieur par une enseigne de couleur rouge, faisant alors apparaître et disparaître la présence. Le réalisateur choisit alors le moment du réveil où la conscience n’est pas encore véritablement apte à comprendre ce que nous voyons.
La mise en scène de l’angoisse passe ici par l’ambiance générale et par la photographie de l’ensemble. David F. Sandberg apporte une touche de clair-obscure permettant alors de créer de nombreux recoins d’obscurité. Toutes les pièces sont ainsi éclairées au minimum et le réalisateur multiplie les sources lumineuses de différentes natures (lampe torche, bougie, lampe de chevet, lumière venant de l’extérieur), afin d’apporter de l’ombre constante. Ombre qui va nous pousser à rester sur le qui vive durant la totalité de ce long métrage.
Cette utilisation de la lumière permet aussi de revenir sur notre peur du noir et plus particulièrement de celle du personnage de Martin. Nous arrivons facilement à se mettre à sa place et à comprendre ce qu’il peut ressentir face à l’obscurité et au vide qu’elle engendre. La peur d’être observé dans un coin de la pièce est constamment présente, ajoutant une sensation de malaise à certains moments.
Dans le noir (Lights Out) ne nous laisse que très peu de répit durant les 80 minutes et c’est tout à son honneur. Le principal problème de ce long métrage venant de la volonté du réalisateur de vouloir rationaliser à tout prix la présence de l’entité, qui porte le nom de Diana. Ce choix met un peu à mal l’impact du personnage, mais on peut tout de même occulter les raisons que le réalisateur nous donne et en voir de nouvelles.
C’est ainsi que Dans le noir (Lights Out) peut être vu par un prisme plus psychologique et que l’on pourrait y déceler une métaphore de la dépression, du deuil, mais surtout de la folie. L’entité étant alors le subconscient d’une malade qui ne veut absolument pas guérir.
Sans être révolutionnaire dans son scénario, ni dans sa mise en scène, Dans le noir (Lights Out) de David F. Sandberg réussit tout de même à nous offrir quelques moments de frissons, assez rare finalement dans le cinéma horrifique de ces dernières années.
Bonne lecture et n’hésitez pas à faire un tour (éventuellement à vous abonner à) ma page Facebook !
Catégories :Cinéma, Horreur/Epouvante, Paranormal
Je n’avais pas du tout entendu parler de ce film. En tout cas je le note à voir très vite. C’est tellement dur de trouver de bons films d’horreur ces dernières années. On a l’impression que tout a déjà été traité, tout est surfait, trop de jumpscare à tour de bras… Finalement parfois la surprise vient de séries comme The Haunting of Hill House l’année passée. A bientôt !
J’aimeAimé par 1 personne
Difficile de trouver ce qui sort vraiment du lot… Je prends soin de mieux les choisir, afin de trouver la perle rare. Après, je continue à suivre les valeurs sûr comme Wan, Laugier et j’ai hâte de voir comment d’autres réalisateurs vont réussir à évoluer 🙂
J’aimeJ’aime
Belle collection d’expressions faciales, on se croirait chez Spielberg. Si j’ai 80 minutes à passer dans le noir, j’y songerai. Merci du conseil.
J’aimeAimé par 1 personne
Oh je n’avais pas fait le rapprochement, mais maintenant que tu le dis je vais le revoir avec un œil différent 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.
J’aimeAimé par 1 personne