Cinéma

Rogue One : A Star Wars Story de Gareth Edwards

Un vent de fraîcheur

Rogue One : A Star Wars Story était un des films les plus attendus de cette fin d’année 2016. Gareth Edwards (Monsters, Godzilla) avait la lourde tâche de passer après l’épisode VII, Le réveil de la force. Pourquoi une lourde tâche ? Car l’épisode VII est complètement raté… J.J. Abrams n’a pas su contenter les fans de la trilogie et ceux de la prélogie. Il a offert un Star Wars pompé sur l’épisode IV, sans véritable profondeur et sens.

Je vais devoir évoquer ma relation avec Star Wars pour en venir à ce Rogue One : A Star Wars Story. Je ne suis pas un fan inconditionnel de la saga Star Wars, dans le sens où je n’attend pas avec impatience la sortie d’un film. J’ai découvert cet univers à la sortie de la prélogie au cinéma. Je me souviens être allé voir les trois premiers épisodes au cinéma avec mon frère et avoir découvert dans la continuité la trilogie (IV, V, VI). Je peux donc vous dire que j’adore la prélogie ! Tout est réuni dans ces trois films pour me plaire : Chute d’une république au profit d’un empire, réflexion, aventure et de nombreux combats.
Avec le rachat de Lucas Film par Disney, il fallait s’attendre à un développement conséquent de l’univers de Star Wars à l’image du MCU (Marvel Cinematic Universe). Pour la première fois, Rogue One : A Star Wars Story n’est pas un nouvel épisode mais bel et bien un spin-off venant s’insérer entre les événements de l’épisode III et de l’épisode IV.
Sur le papier, Rogue One : A Star Wars Story avait de quoi faire peur. Gareth Edwards affichait une volonté de rompre avec la tradition. Vous pouvez dire au revoir : au numéro de l’épisode, au générique déroulant et aux Jedi. Gareth Edward veut amener du frais dans l’univers de George Lucas. Il respecte ce qui a été fait dans la trilogie et la prélogie mais il amène de la nouveauté dans la façon d’exploiter l’image et la narration.

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Un épisode plus sombre

Rogue One : A Star Wars Story s’intéresse aux événements se déroulant juste avant l’épisode IV et menant au vol des plans de l’Étoile de la Mort par l’équipe rebelle Rogue One. Gareth Edwards propose déjà quelque chose de nouveau puisque nous n’allons pas suivre de grand héros digne de la saga. Ici, nous sommes faces à des « petits », ceux qui œuvrent dans l’ombre pour le bien de la rébellion.
Rogue One : A Star Wars Story vendu comme un opus plus sombre, plus noir que les autres fonctionne parfaitement dans ce registre. Le ton est plus sérieux, mature et réaliste. Dans Rogue One : A Star Wars Story, les personnages connaissent les risques, les capacités de l’Empire et ils savent que la mort peut arriver n’importe quand. Gareth Edwards nous plonge dans une Rébellion divisée, dont certains membres plus extrémistes se mettent à l’écart pour continuer le combat seul. Le groupe de Saw Guerrera semble plus actif que n’importe quel autres membres de la Rébellion. Rogue One : A Star Wars Story apparaît comme un film plus complexe et nuancé que le reste de la saga.

Rogue One A star wars story

Un travail sur le gigantisme

Gareth Edwards nous emmène de planètes en planètes, nous transporte d’une ambiance à l’autre pour le plus grand plaisir des yeux. Il montre, à la perfection, que l’univers de Star Wars est immense, complexe et diversifié, que ce soit au niveau des ethnies mais également des paysages.
Gareth Edwards joue sur les échelles pour nous montrer la grandeur, la peur que l’Empire instaure dans la galaxie. La façon de réaliser ses cadres sont fantastiques, on ressent la grandeur. Il s’amuse à filmer un vaisseau de l’Empire au-dessus d’une ville, il filme l’arrivée des troupes à hauteur humaine. La scène de l’arrivée de l’Étoile de la Mort est impressionnante car Gareth Edwards joue avec des plus petits vaisseaux pour enfin nous révéler la taille gargantuesque de cette arme de destruction massive.
Malheureusement, ce gigantisme au niveau des cadres et de l’univers permet de ne pas trop voir les points négatifs du film.

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Un problème de développement, de rythme, de personnage et de thème musical

Venons en aux faiblesses de Rogue One : A Star Wars Story. Le film manque cruellement de rythme durant une bonne partie des 2h14. Gareth Edwards nous transporte de planète en planète, pour nous montrer l’étendu immense de la galaxie, mais aussi pour nous faire croire que l’histoire est complexe. Nous allons multiplier les histoires pour au final ne pas revenir forcément dessus. Le film se rattrape dans les trente dernières minutes avec une bataille dantesque au sol et dans les airs. Durant ces trente minutes, le spectateur a l’impression de se retrouver en plein Vietnam avec les effets sonores et les nombreuses pertes des deux camps.

Rogue One: A Star Wars Story..Director Krennic (Ben Mendelsohn)..Ph: Film Frame ILM/Lucasfilm..©2016 Lucasfilm Ltd. All Rights Reserved.

Un autre problème intervient au niveau des personnages. Gareth Edwards oublie de donner de la vie, de la chaleur à ses personnages ce qui fait que les deux acteurs principaux (Felicity Jones – Jyn Erso et Diego Luna – Casian Andor) n’arrivent pas à toucher le spectateur. Les motivations ne sont pas réellement explicitent chez les personnages, Jyn Erso ne semble pas avoir beaucoup de motivation pour se battre.
Ce sont dans les seconds rôles qui arrivent à convaincre le spectateur. C’est le cas du duo Chirrut Imwe et Baze Malbus, l’un croit en la force et l’autre est plus septique et le prend pour un fou. Mais leur relation émeut bien plus le spectateur que celle des autres.
Gareth Edwards montre qu’il a beaucoup de facilité à développer les méchants sur grand écran. Mention spéciale pour le directeur Krennic qui est convaincant dans son rôle de créateur de l’étoile de la Mort.

Le thème musical n’est pas fou… Giacchino n’est pas Williams malheureusement et peu de thèmes resteront dans les mémoires.

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Rogue One : A Star Wars Story, un épisode redouté mais qui s’avère terriblement bon. Gareth Edwards a su jouer sur l’ensemble de la saga de George Lucas pour proposer quelque chose de frais. Il a pris un risque en proposant un film plus sombre et plus guerrier, c’est rare de voir un film à l’heure actuelle aller jusqu’au bout.
On peut donc considérer, après le visionnage de Rogue One : A Star Wars Story, qu’il est LE blockbuster de l’année 2016.

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8 réponses »

  1. Tout à fait d’accord avec toi ^^. J’étais allé le voir le Jeudi, le lendemain de sa sortie et j’avais eu un débat à chaud d’une grosse heure avec mon meilleur pote. Au début j’ai eu assez peur, on passe d’une histoire à une autre, d’une planète à une autre dans un condensé de « résumé » pour préface en gros, ce qui rend à l’écran sept-huit scènes pour 4-5 minutes. C’est assez déstabilisant et déroutant. Mais la suite, dès que l’on rentre dans le vif du sujet, j’ai su que le film allait me plaire. C’est vrai que l’on est plus dans le thème de l’espionnage et de la guerre. Que l’on voit SW autrement par cet opus. C’est plus mature et sombre comme tu dis. Et je suis satisfait qu’ils aient voulu, contrairement au VII, « changer la formule ». Car ouais le VII n’est clairement pas dantesque. Ceci dit j’irai voir le VIII avec une idée, celle d’être de nouveau ému et béat devant ce space-opéra !

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    • Je suis allé le voir bien après tout le monde mais j’ai eu la salle rien que pour moi :). Je n’ai eu personne pour en débattre du coup j’ai tenté seul de nuancer mon propos. J’espère que j’ai bien réussi ! J’ai bien aimé ce film dès l’arrivée de Jyn sur Jeda, j’ai bien ressenti la tension des personnages face à l’Empire. !
      J’ai toujours peur pour l’épisode VIII… J’espère que le nouveau réalisateur va un peu casser la facilité dans laquelle Abrams s’est enfermé. Mais bien évidemment, on en prendra plein les yeux !

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    • Merci pour le compliment 🙂 Ce film relance comme il faut la franchise Star Wars ! Je pense qu’ils auraient du commencer par celui-ci et prendre plus de temps pour l’épisode VII. La bataille finale est dantesque et ne parlons pas des passages de Vador.

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  2. Je suis complètement d’accord avec toi ! (mis à part pour la musique que j’ai adoré, même si en effet ce n’est pas Williams et que j’ai été déçu par certains points de la musique, comme le fait qu’on ne retrouve pas une vraie version de la Marche Impériale… Mais dans l’ensemble, j’ai beaucoup aimé la musique.)

    Concernant les dernières minutes, ça ne pourrait pas être plus vrai, la fin du film est juste épique et ce sont à mon sens les scènes les plus marquantes du film…

    J’ai également ressenti la même chose pour les personnages, franchement, la scène ou Jyn découvre le message de son père… Ben je ne l’ai pas vraiment trouvé convaincant et elle ne m’a pas fait ressentir grand-chose… Dommage… Et c’est totalement vrai que Chirrut Imwe et Baze Malbus sont tout le contraire.

    Enfin bref, je ne vais pas refaire ta chronique lol, mais elle reflète assez bien ce que j’ai pensé du film.

    PS: Ah et enfin quelqu’un qui apprécie la prélogie lol

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    • Ah et j’ai oublié… J’ai vu le film en 3D, je ne suis pas spécialement fan de la 3D, mais j’ai vu Les Animeaux Fantastiques dans ce format et j’ai été très impressionné, j’ai donc décidé de voir Star Wars en 3D, et bien franchement ça m’a beaucoup déçu, je m’attendais à quelque chose de spectaculaire, c’est du Star Wars quand même… Eh bien non, j’ai même retiré mes lunettes à plusieurs reprises pour vérifier que le film était bien en 3D, tellement elle était insignifiante… Dommage…

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    • Pour la musique, il faudrait que je l’écoute à nouveau mais au casque pour m’imprégner totalement de l’univers musicale. Selon mes souvenirs, je ne l’avais pas trouvé flamboyante et puissante comme celles de Williams.
      Merci de confirmer ce que je pensais de cet opus, qui est très bon !
      La prélogie est au top ! L’épisode III est tellement beau et tragique 🙂 Et pour la 3d, je peux pas dire, je n’ai pas vu un film 3d depuis le premier hobbit que je n’avais pas trouvé fameux…

      Merci ce commentaire Jonattend 🙂

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