J’ai plusieurs passions dans la vie. La lecture, vous l’aurez deviné, la musique, le cinéma et les récits autour des sectes. Peu importe le format, je suis un gros consommateur de ce genre d’histoire. Je suis fasciné par l’aspect psychologique de l’embrigadement, du charisme qui émane du gourou et de ce tout ce qui tourne autour. Vous comprendrez donc pourquoi j’ai voulu jeter un œil sur La secte de Nicolas Feuz publié aux Éditions Rosie & Wolfe.

La 4eme de couverture

Dans les Alpes suisses, un stage de remise en forme vire au cauchemar

Entre 1994 et 1997, l’Ordre du Temple Solaire (OTS) a cumulé 74 victimes dont l’âge variait entre 3 mois et 79 ans, dans des massacres perpétrés au Québec, en Suisse et en France. Suite aux événements du Vercors survenus en décembre 1995, un rapport d’enquête parlementaire français classa l’OTS comme secte.

Trente ans plus tard, six personnes, dont l’inspectrice genevoise Ana Bartomeu ( Le Philatéliste ), se retrouvent coincées dans un refuge de haute montagne, dans les Alpes valaisannes, en pleine tempête de neige, sans réseau téléphonique ni Wifi. Ce qui leur a été présenté comme un stage de remise en forme tourne au cauchemar. Les décès suspects se succèdent. Derrière cette série de suicides inexpliqués plane une ombre : celle de l’étoile Sirius. Et de l’OTS.

La secte : dans l’ombre de l’OTS

Le roman de Nicolas Feuz s’ouvre sur une scène inquiétante, celle d’un groupe d’individus se rendant sur un lieu particulier pour rejoindre les astres. L’ambiance est pesante et on sait, en connaissant l’Ordre du Temple Solaire, l’issue de cette escapade. Nicolas Feuz n’épargne rien lors de ce prologue, puisqu’il va au bout des choses. On découvre alors certains personnages qui semblent résignés, tant et si bien que l’on subit une scène d’exécution en pleine montagne. La scène choque, d’autant plus que celle-ci est tirée de faits réels…

La suite ne sera qu’une invention de la part de Nicolas Feuz pour transformer son roman en un thriller psychologique prenant de bout en bout. La secte devient alors un jeu de massacre avec le procès de l’Ordre du Temple Solaire en fond. Tout est fait pour nous emporter dans son rythme, son ambiance et par la montée en puissance de son histoire. Le romancier joue à la fois sur plusieurs tableaux. Roman policier à certains instants, huis clos angoissant à d’autres et surtout un drame humain, particulièrement intense tout au long de son histoire. 

Toute cette force et cette émotion passent par la palette de personnages que nous offre Nicolas Feuz. À travers eux, le romancier nous parle de la notion de deuil, de maladie mentale, de dépendance, de rupture. Bref, tout ce qu’il faut pour nous offrir des personnages au bord de la rupture émotionnelle et donc susceptible de franchir la ligne et de rejoindre cette mystérieuse vague de suicide. 

Avec La Secte, l’auteur nous offre la possibilité de plonger dans l’Histoire de cette secte et du traumatisme que celle-ci a causé en Suisse, mais aussi en France et au Canada. On découvre alors l’étendue des dégâts au travers de différentes explications et d’un procès qui ancre le réel dans cette histoire fictive. Dès lors, un jeu de dupes nous est proposé et autant vous dire que l’on tombe facilement dans le panneau. Le huis clos glacial se transforme petit à petit en un jeu de massacre graphique que l’on dévore. 

En bref, La secte de Nicolas Feuz est un très bon roman policier angoissant

Vous l’aurez compris, La Secte de Nicolas Feuz est le genre de roman policier qui pourra plaire à un très grand nombre. Que l’on soit consommateur de ce sujet ou non, le romancier fait en sorte de nous offrir un récit qui se dévore et qui nous immerge dans une ambiance angoissante. Si vous aimez les histoires de vengeance et les personnages à fleur de peau, alors foncez sur ce roman.