Le fils du magicien de Sandrone Dazieri : un thriller manqué ?

Être jury libraire pour une maison d’édition a ses avantages, mais aussi ses inconvénients. On part vers des titres que l’on aurait jamais envisagé de lire, on découvre de belles choses et on peut, par moment, passer à côté d’un autre titre. C’est le cas avec Le fils du magicien de Sandrone Dazieri publié aux Éditions Robert Laffont dans la collection de La bête noir

La 4eme de couverture

J’avais quinze ans l’été où tout est arrivé.

Où j’ai fait l’amour pour la première fois.

Où mon père a brûlé avec sa caravane.

Où j’ai découvert la secte de la Rose-Rouge

Où je me suis lancé sur les traces du Monstre.

Le fils du magicien : un thriller manqué ?

J’en attendais rien et j’ai quand même été déçu. Voici ce qui pourrait caractériser cette lecture, tant il y a peu de choses à retenir de ce roman de Sandrone Dazieri. Vous l’aurez compris, la chronique risque d’être courte, bien que je vais essayer de déceler quelques notes positives…
Avec Le fils du magicien, le romancier nous invite à suivre une enquête suite à la mort suspecte d’un père de famille, forain de profession. Tout va se dérouler sur quelques semaines durant l’été et toute cette histoire nous sera contée par le fils de la victime. Parce que celui-ci est sûr de lui, son père n’est pas mort lors d’un banal accident domestique dans sa caravane, mais bien d’une machination qui semble dépasser tout le beau monde qui gravite au centre de cette affaire. 

Entre les policiers de la campagne italienne qui ne souhaitent pas aller plus loin et la femme de la victime qui semble croire la théorie des enquêteurs, le jeune adolescent se voit contraint de mener sa propre enquête dans cette novela qui pourrait rappeler, par moment, l’écriture d’un Stephen King. En effet, Sandrone Dazieri nous pousse à suivre le quotidien de ce jeune garçon qui jongle entre sa quête de vérité et sa vie privée. On découvre alors un garçon qui connaît ses premiers émois, ses premières déceptions amoureuses et cette sensation de liberté que l’on a tous plus ou moins connu à cet âge-là. Avec Le fils du magicien, le romancier évoque l’insouciance de son personnage, sa perte de l’innocence et ce passage à l’âge adulte aussi brutal que compliqué. 

Pour le reste, Le fils du magicien manque cruellement de rythme, de tension et tout ce qui caractérise un roman policier ou un thriller. Autant vous dire que l’on ne ressent pas grand-chose pour le personnage et pour ce qui pourrait arriver s’il met son nez dans une enquête qui le dépasse. On pourrait même rapprocher le roman de Sandrone Dazieri d’un titre Young Adult et que celui-ci serait idéal pour débuter dans le monde du roman noir. De plus, Le fils du magicien manque cruellement de densité et de description pour réellement nous plonger dans l’atmosphère de son histoire. On a donc cette sensation de survoler la thématique du monde forain, de cette idée de la secte satanique agissant non loin et d’une ancienne affaire qui a fait grand bruit dans la région. Tout cela aurait pu offrir un grand roman noir, mais seulement si Sandrone Dazieri nous avait offert quelques centaines de pages de plus. 

En bref, Le fils du magicien de Sandrone Dazieri laisse son lecteur sur place

Vous l’aurez compris, Le fils du magicien de Sandrone Dazieri avait de belles choses pour convaincre. Cependant, le romancier n’a pas su développer son histoire aussi loin qu’elle le méritait et il n’a pas su mettre en place cette tension caractéristique du roman noir qui pousse son lecteur à en vouloir toujours plus. On lit ce roman sans réellement entrer dedans, avec cette sensation d’être extérieur à l’intrigue et avec ce manque de saveur… Le fils du magicien pourrait cependant convenir à un public adolescent en quête d’un premier roman policier. 

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Allez, zou, au suivant merci à toi pour ta franchise 🙏 😘

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