La fille au pair de Sidonie Bonnec : un premier roman captivant

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Il est toujours difficile de sortir son premier roman et ça doit l’être encore plus lorsque l’on est déjà connu pour une autre carrière. La pression doit être forte et les critiques peuvent être plus virulentes à propos de l’œuvre ou de son auteur. Aujourd’hui, c’est La fille au pair, premier roman de Sidonie Bonnec, publié aux Éditions Albin Michel qui nous intéresse. 

La 4eme de couverture

                                    Vous n’enverrez plus jamais vos filles en Angleterre.

 Hidden Grove, un domaine privé de la banlieue londonienne. L’immense grille noire s’ouvre sur cinq manoirs, des voitures de luxe et un parc savamment entretenu. Emmylou, une lycéenne d’origine modeste qui a fui sa Bretagne natale pour être fille au pair, a l’impression d’arriver au paradis.

  Mais son quotidien se met rapidement à vaciller : le linge sale qui ne cesse de s’accumuler, des pleurs nocturnes à travers les cloisons, des prières murmurées, des rêves effroyables et cette maladie qui touche l’aîné des enfants et dont personne ne parle…

  Coupée du monde, Emmylou est entrée dans un piège monstrueux. Pourquoi elle ? Comment s’échapper ?

  S’inspirant de sa propre histoire, Sidonie Bonnec déploie dans ce premier roman un suspense psychologique oppressant, où derrière les faux-semblants d’une famille idéale se cache la folie la plus noire.

La fille au pair : un premier roman captivant

La fille au pair s’ouvre comme une fuite en avant pour la jeune protagoniste qui se prénomme Emmylou. Vivant en pleine campagne bretonne, la jeune fille se sent enfermée dans cet espace qui semble, pourtant, si vaste. Qui n’a jamais eu cette sensation à l’adolescence d’étouffer dans sa région natale, d’avoir l’impression d’en avoir fait le tour et de ne plus avoir envie de croiser sans cesse les mêmes visages. C’est ce sentiment qui vit au fond d’Emmylou et celui-ci sera exacerbé à la mort de sa meilleure amie. L’envie de tout envoyer balader est forte et une occasion en or arrive : celle de devenir fille au pair pour une famille anglaise richissime. Tout est là pour permettre à Emmylou de quitter son village, ses parents et vivre une nouvelle vie par procuration. 

Pourtant l’idylle n’est que de courte durée pour notre personnage que l’on suit jusque dans ses pensées. Il faut dire qu’elle ne pensait pas faire le ménage quotidiennement dans la grande demeure de la famille, ni de devoir s’occuper des enfants constamment et encore moins sentir que l’on ne prête pas forcément attention à elle. De plus, les règles semblent strictes au sein de cette famille et de la communauté de ce quartier qui vit coupé du monde extérieur. Les jours passent et les questionnements arrivent. Pourquoi Emmylou n’a-t-elle pas le droit de quitter le quartier ? Pourquoi elle se sent si fatiguée au quotidien ? Et pourquoi ne lui dit-on pas la vérité sur ce jeune garçon qui semble mal en point ? 

Avec La fille au pair, Sidonie Bonnec nous offre un thriller à l’atmosphère prenante, angoissante par moment et surtout perturbante. Avec ses chapitres courts et sa faculté à nous entraîner toujours plus loin dans notre lecture, la romancière réussit à nous maintenir captif de ce récit particulier. Dans ce roman, on ne fait qu’un avec Emmylou et sa paranoïa devient la nôtre. On se doute que des choses louches se passent au sein de cette famille, mais on a du mal à mettre le doigt dessus et on finit par se dire que la solitude doit jouer dans cette sensation. Pourtant, on sent que tout cela n’est pas normal et que l’ambiance devient de plus en plus pesante au fil des pages. On guette alors le moindre regard, on analyse la moindre interaction et on commence à mener notre enquête.

La fille au pair se veut être un bel hommage aux romans psychologiques qui ont marqué leur temps comme Rosemary’s Baby d’Ira Levin ou encore Misery de Stephen King. Autant dire que cela fonctionne à la perfection et que le roman de Sidonie Bonnec a tout des grands noms de la littérature. Le récit est maîtrisé d’une main de maître et nous amène à la révélation de façon magistrale, puisque la romancière nous dévoile le tout petit à petit. Elle fait monter la pression, la noirceur et l’horreur du récit finit par nous éclater à la tronche. La folie humaine prend alors vie sous nos yeux et on reste scotché face à l’ampleur de cette affaire. 

En bref, La fille au pair de Sidonie Bonnec est un premier roman surprenant

Vous l’aurez compris, ce premier roman de Sidonie Bonnec est une belle réussite. La fille au pair saura ravir les amateurs de thriller psychologique, mais aussi celles et ceux qui aiment par-dessus tout les atmosphères étouffantes où l’on sent que le danger peut arriver de n’importe où. La romancière nous offre un récit qui se dévore, qui nous divertit, qui nous fait froid dans le dos. Mais elle nous parle également d’invisibilisation des pauvres face aux riches, de folie, du deuil, de la notion de famille et bien d’autres choses encore. 

21 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Sidonie Bonnec s’est inspirée de ce qu’elle a subi adolescente. Ta chronique fait vraiment envie. Merci à toi 🙏 😘

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  2. Avatar de Hedwige Hedwige dit :

    Merci de m’avoir donné très envie de lire ce thriller. J’aime découvrir de nouveaux auteurs.

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