Si vous êtes nostalgiques des soirées vidéo-club et des films d’horreur grand public des années 2000, sans nul doute que le premier tome de Jaune saura vous attirer dans ses filets sanglants. Avec Run au scénario et Rours au dessin, c’est tout un pan de la culture slasher qui s’offre à nos yeux ébahis. Une plongée sanglante dans un camp de vacances canadien que vous n’êtes pas prêt d’oublier et qui est disponible au Label 619.

Le résumé :

Il est dit qu’un mystérieux tueur au ciré jaune, armé d’une machette et portant une biche sur l’épaule, sévissait il y a longtemps dans la région. C’est en tout cas l’histoire que racontent les moniteurs du camp de vacances auquel participe Lucie, une jeune orpheline, dans le but d’effrayer les adolescents. Moquée et mise à l’écart du groupe, celle-ci subit au quotidien les humiliations de ses camarades, jusqu’à ce que les choses dérapent de manière irréversible. Au même moment, dans un paisible quartier résidentiel, une jeune femme et son ami sont sauvagement assassinés par un mystérieux personnage semblant tout droit issu de la légende…

Jaune – Tome 1 : horreur, slasher et harcèlement au camp de vacances

Ce premier tome d’un triptyque nous embarque dans un scénario somme toute assez classique lorsqu’il s’agit de rendre hommage au sous-genre horrifique qu’est le slasher. Tout commence par un feu de camp où les moniteurs racontent l’histoire d’un tueur sanguinaire au ciré jaune et à la machette. Celui-ci aurait sévi quelques années plus tôt dans les environs et il n’aurait jamais été attrapé. Il n’en faut pas plus pour impressionner nos jeunes campeurs, bien que la nouvelle génération semble moins prendre au sérieux ce genre d’histoire. Avec ce prologue qui annonce la couleur, Run en profite pour nous apporter quelques précisions sur les rôles au sein du campement et au sein de cette micro société. Il y a les chefs du camp, les populaires, les geeks et surtout le souffre douleur. Car oui, ce Jaune – Tome 1 va traiter de façon assez frontale du harcèlement, de l’effet de meute et de l’autorité qui s’en mêle.

La suite n’est pas surprenante, mais celle-ci est maîtrisée à la perfection. On suit ainsi le parcours de nombreux adolescents au sein du camp de vacances et on découvre les différents groupes qui le composent, ainsi que les relations que les jeunes peuvent avoir entre eux. On sent qu’il y a des choses spéciales qui se passent ici et pourtant Run réussit à maintenir le suspense jusqu’à la révélation en pleine page qui accroche la rétine et qui nous fait dire qu’ils ont une grande liberté au sein du label. Autant dire que cela inaugure de belles choses pour la suite de cette série.

Si vous êtes familier du slasher, vous ne serez pas perdu dans la lecture de ce premier tome de Jaune. Run et Rours, nous offrent un condensé de ce sous-genre en multipliant les références, aussi bien visuelles qu’en termes de scénario. On retrouve ainsi le décor typique du camp de vacances qui rappelle aussi bien la sage Vendredi 13 ou encore Massacre au camp d’été, mais également un aspect plus moderne avec cet acte inavouable qui nous renvoi à Souviens toi l’été dernier. Vous l’aurez compris, Jaune – Tome 1 ne fait pas dans la subtilité, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande.

Le harcèlement arrive par petite touche, jusqu’au moment fatidique où la jeune fille tombe sur ce qu’elle n’aurait jamais dû voir. Ni une, ni deux, la meute se met en route et fait tout pour que le secret ne soit jamais révélé. L’irréparable arrive, les jeunes se font une promesse et la noirceur envahit le reste de la série. Run s’appuie sur le dessin de Rours pour nous offrir un slasher sanglant, sans concession et qui reste inventif au niveau des mises à mort.

Le rythme est intense, rappelant par moment celui d’une autre série actuelle du slasher qu’est Pumpkin Night. L’auteur ne laisse aucun moment de répit à son lecteur, si bien que l’on dévore ce premier tome en quelques dizaines de minutes. Pour ce qui est du dessin, Rours nous offre un manga de très grande qualité qui ne lésine pas sur les effets de violence, sur un découpage dynamique et sur certaines exagération propre à ce médium. On sent que le dessinateur a encore de belles choses à nous proposer et qu’il maîtrise à la perfection ce genre horrifique.

En bref, ce premier tome de Jaune par Run et Rours est un parfait hommage au slasher

Vous l’aurez compris, ce premier tome de Jaune est une véritable réussite à mes yeux. En même temps, je ne pouvais pas passer à côte de cet hommage à un sous-genre qui a bercé mon adolescence. Jaune de Run et Rours se lit avec une facilité déconcertante et nous offre un manga nous immergeant dans la bêtise de l’adolescence et dans la noirceur du monde adulte. C’est plus fin que ça en à l’air et ce premier tome annonce de belles choses pour la suite. Attention, ça va trancher sec !

SCENARISTE : RUN
DESSINATEUR : ROURS
Date sortie : 25 septembre 2024
Pagination : 168 PAGES
EAN : 9782810206957
Prix : 13,90 €