Après le succès surprise de Vendredi 13 de Sean S. Cunningham, le studio Paramont renifle le bon coup et lance rapidement la production d’une suite. C’est ainsi que l’année 1981 voit débarquer Vendredi 13 : Chapitre 2 – Le tueur du Vendredi dans les salles obscures. Sean S. Cunningham et son scénariste, Victor Miller, ne souhaitant pas revenir derrière la caméra, c’est Steve Miner et Ron Kurz qui prendront la suite pour un tournage express d’environ deux mois.
Synopsis :
En 1957, un jeune garçon, prénommé Jason, meurt noyé au camp de Crystal Lake. L’année suivante, les deux responsables du camp sont tués. Crystal Lake ferme. Mais en 1980, Steve Christy décide de le rouvrir un vendredi 13, jour anniversaire des décès survenus vingt-trois ans auparavant. Lors de la préparation du camp pour son ouverture, les moniteurs du centre disparaissent les uns après les autres pendant la nuit.
Le film s’ouvre sur le personnage d’Alice, unique survivante du massacre de Crystal Lake. Celle-ci est toujours en proie à des cauchemars et semble très perturbée par les événements survenus précédemment. Avec cette espèce de cauchemar, l’équipe du film nous renvoie aux événements du premier Vendredi 13, afin que l’on soit tous au point. C’est une brillante idée de la part du scénariste, puisque nous entrons directement dans le film et dans son suspense. La différence entre les deux réalisateurs n’est pas flagrante, puisque Steve Miner reprend l’esthétique et le visuel de la caméra subjective, initié par Sean S. Cunningham. Cependant, il est bon de noter que ce Tueur du Vendredi est bien plus propre et bien plus rythmé que son aîné.
Sean S. Cunningham avait conçu son film pour choquer ses spectateurs et les faire trembler devant tant d’hémoglobines. C’est ainsi que Steve Miner semble vouloir suivre ce chemin, même si le long métrage connaît une mesure de censure. Le résultat est sans appel, ce deuxième opus est beaucoup moins violent, mais toujours aussi imaginatif au niveau des meurtres. Cette censure nous laisse souvent sur notre faim, malgré le côté sadique et bourrin des mises à morts. En effet, le réalisateur a souvent recours aux ellipses pour ne pas nous montrer trop de violence.
Steve Miner se fait plaisir dans son premier film et rend hommage à Mario Bava et sa Baie sanglante, en reprenant une mise à mort iconique ou encore à Psychose d’Alfred Hitchcock. D’ailleurs, il faut noter que la BO de Harry Manfredini s’inspire très fortement de celle de Bernard Hermann pour Psychose. Celle-ci apporte bien plus qu’un côté inquiétant, puisqu’elle transforme littéralement le film.
La saga prendra un léger tournant dès ce deuxième opus, puisque Steve Miner donnera un peu plus de rythme à sa réalisation et dans son histoire. Ce changement apporte alors un meilleur rythme dans les mises à morts de nos jeunes moniteurs, notamment dans sa dernière partie, mais cela se fait au détriment des personnages. Certes, nous sommes face à un slasher et il est rare que l’intérêt soit porté aux victimes, mais un peu plus de consistances aurait pu faire beaucoup de bien. On ne retiendra que l’héroïne qui fera preuve d’une très grande intelligence et d’un courage incroyable, afin de tenir tête à notre tueur, puisque le reste de la troupe se verra transformé en simple proie sans défense.
Ce qui marque d’ailleurs ce deuxième opus, c’est l’arrivée progressive d’un personnage clef, qui n’est autre que Jason Voorhees en personne. Steve Miner reste alors dans la continuité de Sean S. Cunningham en nous montrant uniquement quelques parties du corps du tueur, telle qu’une chaussure ou une main. Jason n’est pas encore au meilleur de sa forme, ni au plus haut de sa démesure iconique, en atteste ce sac à patate en guise de masque ou encore son côté maladroit sur certaines scènes. Jason n’en reste pas moins un tueur bien décidé d’aller jusqu’au bout de ses idées, à savoir se venger, mais aussi punir les jeunes gens profitant un peu trop de la vie.
Steve Miner reprend ainsi l’idée, selon laquelle le tueur représente l’Amérique puritaine et bien pensante. Ce point entrant dans le scénario permet ainsi au réalisateur de filmer les acteurs dans des scènes de nudités, d’ailleurs il a indiqué ne vouloir que des acteurs pouvant jouer dans des publicités, afin d’avoir des plastiques de rêves. Alors que ce genre de vision pourrait paraître grossière, ici ces scènes sont totalement justifiées et pour notre plus grand plaisir.
Tout comme le premier opus, Vendredi 13 – Chapitre 2 : Le tueur du Vendredi connaît un succès fulgurant en salle, que ce soit sur le sol américain ou encore français. Un troisième épisode est donc lancé et cela marque également la décennie Slasher, puisque de nombreux films et licences vont être mis en chantier pour rivaliser avec Jason Voorhees.
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