L’île aux orcs de Joshua Dysart, Alberto Ponticelli et Matt Hollingsworth : un voyage dans la violence et la misère

Il arrive par moment qu’une lecture nous marque tellement qu’on ne sait pas quoi vraiment en dire. C’est le cas avec le comics de Fantasy L’île aux orcs de Joshua Dysart au scénario, Alberto Ponticelli au dessin et de Matt Hollingsworth à la couleur, publié chez Bliss éditions

Le résumé : 

CERRIN FILS SION N’EST PERSONNE…

…un demi-elfe vivant de rapines dans les bas-fonds de sa cité. Il prendrait tous les risques pour faire fortune et échapper à l’arbitraire des Hauts Patriarches, perchés dans leurs temples flottants.

Urghria, une corsaire, recrute pour une expédition :

un aller-retour sur l’île aux Orcs. Un seul crâne d’Orc vaut une vie de richesses, alors pourquoi refuser ? Avec Andune, un ancien esclave sorcier rendu fou par les Hauts Patriarches, ils vont mettre les voiles pour traverser la brume magique qui entoure l’île… et rencontrer l’inconnu, le sang et la mort.

Qui de l’Orc ou de Cerrin est le barbare, le monstre, la menace ?

Et quelle est cette présence, qui semble appeler depuis le cœur de la terre convoitée des Orcs ?

L’île aux orcs : un voyage dans la violence et la misère

Débuter une lecture en sachant que les trois personnes derrière le projet ont marqué le médium à leurs manières par le passé, c’est déjà partir sur de très bonnes bases. Il faut dire que Joshua Dysart au scénario a l’habitude de nous offrir des thématiques fortes autour de la géopolitique (la série Soldat inconnu chez Urban Comics) et qu’Alberto Ponticelli nous a déjà offert à plusieurs reprises l’étendu de son talent quand il est question de nous offrir un univers de Fantasy riche.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que L’île aux orcs marque son lecteur dès les premières pages et dès que l’auteur met en place son univers et ses codes. On tombe alors sur un récit de Fantasy qui a tous les ingrédients pour nous faire passer un excellent moment de lecture et pour nous faire réfléchir sur notre condition dans notre bas monde. On découvre ainsi une société détruite, en désolation où la caste dominante écrase les pauvres, tout en les utilisant pour les divertir. Seul l’argent pourrait permettre une élévation sociale, enfin c’est ce que l’on croit…

Avec ces premières cases, Joshua Dysart et Alberto Ponticelli nous embarquent dans un univers incroyable où la religion domine tout, où l’on croise la misère à chaque coin de rue, où la violence règne en maître. On tombe également sur des temples volants, des créatures fantastiques, des mages ou encore des orcs, considérés comme des monstres par la population. Vous l’aurez compris, L’île aux orcs débute comme un comics social, violent et sans concession.
C’est par la suite que l’oeuvre prend une tournure plus Fantasy, lorsque nos héros, Cerrin fils sion, demi-elfe, Urghria, une pirate sans équipage et Andune, un triste mage, partent en quête sur l’île des orcs pour voler des crânes, leur permettant ainsi d’empocher un sacré pactole et ainsi de s’émanciper de cette pauvreté.

Ce voyage en terre inconnue va nous permettre d’en savoir plus sur nos personnages et sur l’univers qui nous est dépeint depuis le début. Joshua Dysart va nous pousser dans nos retranchements et va permettre à Alberto Ponticelli de donner libre cours à sa création, à sa folie visuelle et à la violence gore qu’il peut mettre en place. L’île aux orcs prend ainsi des airs de Survival dans ce monde sans pitié, mais qui nous ouvre les yeux sur qui sont les véritables monstres dans la société.
Il faut ainsi saluer le travail du dessinateur qui nous offre un travail incroyable pour donner vie à cet univers. La mise en page est parfaite, nous immerge totalement dans ce monde nihiliste, les décors sont grandioses, jouant sur les textures, sur la surprise et sur un mélange de mythes pour rendre le tout palpable. À cela s’ajoute un trait brut qui donne corps à cette idée d’une société sale, misérable et vivant dans une violence constante. J’ai conscience que le dessin ne pourra pas plaire à tout le monde, mais il apporte vraiment quelque chose à l’idée de Joshua Dysart. Il faut également souligner le travail de Matt Hollingsworth à la couleur, puisque celui-ci accentue tous les aspects précédemment évoqués, permettant à L’île aux orcs d’être un comics de grande qualité. 

Bref, L’île aux orcs de Joshua Dysart, Alberto Ponticelli et Matt Hollingsworth est un comics de Fantasy surprenant

Vous l’aurez compris, L’île aux orcs n’est pas un comics à mettre entre toutes les mains. Il faut dire que Joshua Dysart nous dépeint un monde violent, miséreux et misérable, le tout dans une ambiance nihiliste qui ne donne pas envie de continuer à vivre notre propre vie. L’histoire est dense, captivante et les effets visuels d’Alberto Ponticelli vont vous faire voyager dans un univers riche et palpable. Un comics à découvrir en librairie !

SCENARISTE : JOSHUA DYSART
DESSINATEUR : ALBERTO PONTICELLI
COULEUR : MATT HOLLINGSWORTH
Date sortie : 07 février 2025
Pagination : 144 PAGES
EAN : 9782375783528
Prix : 25 €

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Rien que la couverture me fait froid dans le dos. Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

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