Petites filles perdues d’Angela Marsons : une plongée dans l’horreur psychologique

C’est l’été, c’est le moment de rattraper son retard sur certaines sorties passées en se penchant sur les formats poches. C’est comme cela que j’ai jeté mon dévolu sur le troisième roman d’Angela Marsons, Petites filles perdues, publié aux Éditions Belfond et chez Pocket, et autant vous dire que j’ai pris une très bonne décision. Si vous cherchez un très bon roman policier, c’est par ici que ça se passe. 

La 4eme de couverture

Les Timmins et les Hanson sont deux familles qui s’entendent à merveille et dont les petites filles de neuf ans sont inséparables. Jusqu’au jour où un SMS vient foudroyer leurs existences : « Charlotte et Amy ne rentreront pas à la maison aujourd’hui. »

Chargée de l’enquête, l’inspectrice Kim Stone, pourtant réputée pour ses nerfs d’acier, est saisie d’effroi quand arrive un deuxième message des ravisseurs : seule la famille qui paiera la plus grosse rançon reverra son enfant. Un mode opératoire déjà pratiqué dans un autre kidnapping, un an plus tôt, qui s’était soldé par un drame.

Fausses pistes, impasses, pression médiatique : Kim Stone va devoir lutter pour garder l’esprit clair et empêcher les deux familles de se livrer à des enchères mortifères. Combien de temps avant que les parents effrayés craquent et jettent l’autre enfant en pâture ?

Petites filles perdues : un style net et sans bavure

Petites filles perdues, c’est le genre de roman dont on n’attend pas grand chose et qui finit par nous offrir un très bon moment dans le genre du roman policier. Il faut dire que la romancière semble à l’aise avec son écriture, sa façon d’amener son intrigue et de nous offrir des personnages de qualités. C’est un style net et sans bavure que nous propose Angela Marsons avec ce roman. Celle-ci nous entraîne avec une facilité déconcertante dans son enquête, dans cette cellule de crise et dans la vie de ses nombreux personnages. Si le roman est le troisième d’une série de sept, il peut se lire indépendamment, tant l’autrice nous permet de comprendre les enjeux psychologiques de son héroïne en seulement quelques phrases. Cependant, cela risque de vous donner envie de découvrir les précédents romans, tant Kim Stone apparaît comme une personne à fort caractère et au passé intrigant, sans pour autant entrer dans les clichés du genre. 

On découvre ainsi, un personnage qui n’a pas froid aux yeux et qui est prêt à tout pour découvrir la vérité, quitte à se mettre, parfois, en danger. Mais on découvre également une équipe qui semble soudée comme jamais et qui donne cette impression de vouloir suivre notre enquêtrice jusqu’au bout, quitte à jouer avec la mort. Angela Marsons maîtrise ses effets et sa création de personnages, si bien que l’on suit cette enquête avec l’envie et surtout la détermination d’aller jusqu’au bout, d’arrêter les malfaiteurs et de comprendre l’intérêt derrière cet acte.
Si Petites filles perdues évoque le kidnapping de deux jeunes filles et de la demande de rançon particulière qui en découle, la romancière n’oublie pas de nous donner encore une petite enquête à grignoter. On plonge alors davantage dans la vie du groupe, d’autant plus que l’on va vivre à l’intérieur de la cellule de crise et suivre la moindre piste comme si nous étions. 

Petites filles perdues : une plongée dans l’horreur psychologique

Petites filles perdues, c’est le genre de roman qui nous attrape dès les premières pages et qui va surtout jouer avec nos nerfs. C’est aussi le genre de roman policier qui peut être difficile à vivre en tant que jeune parent, tant il appuie là où cela fait mal. Le kidnapping d’enfant peut partir dans tous les sens et Angela Marsons l’a très bien saisi. Celle-ci joue avec notre tension, nos peurs et notre imagination, grâce à la figure de l’antagoniste à la fois froid, calculateur, violet et instable. La tension monte à chaque chapitre, si bien que le dernier tiers devient étouffant, d’autant plus quand on pense à notre propre progéniture.
Mais la force de ce récit repose sur la magie de l’écriture de son autrice, puisqu’elle réussit à placer cette peur chez tout le monde. On craint pour la vie de ces deux petites filles, on suit cette enquête avec grand intérêt, on souhaite de tout coeur que notre héroïne trouve la solution à temps et on s’inquiète de voir l’affaire piétinée par moment. 

Angela Marsons offre un très beau travail de fond en termes de psychologie des personnages, notamment avec les deux couples qui vivent dans la crainte de ne jamais revoir leur enfant. Il est impossible de ne rien ressentir face à cette détresse, à cette peur, à cette haine qui grandit. D’autant plus, lorsque la figure de l’antagoniste montre ses cartes et joue avec la solidité des couples et des amitiés. On passe notre lecture à nous demander ce que l’on aurait fait dans une telle situation, quel choix on aurait pris et si on était prêt à sacrifier l’enfant d’un autre pour retrouver le nôtre. Tant de questionnements qui mettent à mal notre santé mentale et qui continuent, encore aujourd’hui, à tourner dans mon esprit. 


En bref, Petites filles perdues est une très belle réussite

Vous l’aurez compris, je ne peux que vous conseiller de vous pencher sur ce roman d’Angela Marsons. Que ce soit le style d’écriture qui nous plonge corps et âme dans l’enquête et dans la psychologie des personnages ou dans les thématiques qui mettent à mal notre santé, Petites filles perdues est le genre de roman qu’il vous faut pour terminer tranquillement votre été. 

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Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de laplumedelulu laplumedelulu dit :

    Ah ça, on a bien capté le message. 😍 Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

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